Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
Vom Netzwerk:
grand-chose à faire. Il faut vous occuper du 3 e cycle, surtout pour alléger les thèses de doctorat qui, en lettres, deviennent une maladie ; et transformer l'agrégation qui ne devrait plus recruter les professeurs de l'enseignement secondaire, mais de l'enseignement supérieur, en tout cas des classes préparatoires aux grandes écoles et du premier cycle de l'enseignement supérieur. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il faut aussi s'occuper de sauvegarder, coûte que coûte, les grandes écoles. La réforme Fouchet pose des problèmes aux classes préparatoires. Il faut régler ça. »

    Pompidou : « 18 heures qui font 24, je ne suis pas hostile »
    Matignon, jeudi 31 août 1967.
    Je plaide pour mon budget, sans grand succès.
    Pompidou: « Je vous fais confiance pour vous tirer d'affaire avec ce budget. J'adopte comme politique d'attendre de voir si les ministres crieront. S'ils ne crient pas, on laisse faire. S'ils crient, on verra. Pour ces questions que vous me signalez, voyez Debré et vous ferez appel à mon arbitrage si vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord.
    AP. — Que j'obtienne ou non satisfaction, de toute manière nous ne pourrons pas continuer très longtemps à jouer avec ces cartes. Il faut changer les cartes. Nous sommes trop à l'étroit. Je songe à une réforme qui consisterait à réduire de 60 à 45 minutes la leçon, comme c'est le cas dans divers pays. Le certifié, qui fait 18 heures, continuerait à les faire, c'est-à-dire qu'au lieu de faire 18 leçons il en ferait 24. La croissance, au lieu de la faire porter sur des emplois de professeurs nouveaux, nous la ferions porter sur ce qui manque essentiellement, le maillon intermédiaire entre le professeur et le chef d'établissement, par exemple un directeur pédagogique pour trois classes.
    Pompidou. — Oui, j'ai vu une note dans ce sens: 18 heures qui font 24, je ne suis pas hostile. Je suis d'accord pour qu'on étudie la question. Il me semble qu'il faudrait limiter l'affaire au premier cycle de l'enseignement secondaire.
    AP. — Oui, en tout cas dans un premier temps, à titre expérimental. »

    Pompidou : « Il faut humaniser l'orientation »
    Matignon, samedi 23 septembre 1967.
    AP : « La rentrée universitaire sera difficile. On s'aperçoit que la réforme Fouchet coûte cher en encadrement. On a promis un meilleur encadrement, et on a maintenu les trois heures d'enseignement pour un professeur ou un maître de conférences. Le résultat, c'est du sous-encadrement, et nous aurons du mal à tenir.
    Pompidou. — Les services se sont trompés. On m'a affirmé que la réforme ne coûterait rien. Il s'avère qu'elle coûte très cher en encadrement. Mais pas en locaux. On ne sait que faire de la place, tant on a construit ! »
    Cette dernière idée est bien ancrée en lui. Elle me donnera beaucoup de mal par la suite.
    J'aborde le problème dont j'ai commencé à faire le tour : l'orientationdans l'enseignement secondaire. Je lui dis combien je me méfie d'une approche trop technocratique.
    Pompidou : « Bien sûr, il faut faire attention. Il faut humaniser l'orientation. Le Général, agité par Narbonne, voudrait croire qu'on peut annoncer d'avance que tant de Français seront ajusteurs et tant de Français dentistes, et imposer un choix autoritaire. Mais, en même temps, on ne peut pas éternellement reculer devant l'obstacle. Il ne faudrait plus perdre trop de temps. Quel serait votre timing, comme disent ces pauvres Anglais ?
    AP. — Je propose de procéder en deux étapes: on crée tout de suite l'Office d'orientation, l'Institut de formation, les mécanismes administratifs, pour pouvoir démarrer, au moins partiellement, à la rentrée 1968. Et plus tard, mais avant la rentrée 1968, on adopterait un texte sur les méthodes d'orientation, ce qui permettrait de les repenser dans une perspective de rénovation de la pédagogie. »
    Le Premier ministre me donne son accord.
    Je lui parle de Capelle, dont j'apprécie les positions, qui connaît bien la maison 3 , et que je souhaite employer. Le Premier ministre fait la moue: « Ne lui confiez pas un service à diriger, il a des idées mais ce n'est pas un organisateur.
    AP. — Je pensais plutôt lui confier la direction d'une commission de réflexion.
    Pompidou. — Si vous y tenez... »
    Pompidou veut bien que l'on dise que l'enseignement avant 1962 tournait mal, mais il est très attaché à l'idée que maintenant l'enseignement va bien. J'ai l'impression que le

Weitere Kostenlose Bücher