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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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manifestations de tous ceux qui ne sont pas contents pour une raison ou pour une autre se sont enchaînées. On a assisté à une entreprise d'occupation des usines et du pays.
    « Cette situation ne peut plus durer. Il faut y mettre un terme, en plaçant les Français en face des réalités. À moins que cela n'aboutisse à une révolution, à la volonté d'une partie du pays de s'emparer de la République et de renverser les institutions. Cette intention existe sûrement dans certaines équipes, dans certains organismes. Mais ce n'est pas l'intention généralisée du pays de faire la révolution. Et l'État est suffisamment établi sur ses bases, il a le ressort suffisant pour empêcher qu'on ne le renverse. Il suffit de vouloir, il suffit de tenir bon. Je ne crois pas que l'État puisse être emporté.

    « Ce désir d'élévation et de participation , il faut que l'État en fasse son affaire »
    « Il y a les causes. Il y a partout un désir de profiter du progrès, de prendre sa part du profit. Il y a un désir général, surtout de ceux qui ont l'habitude de revendiquer — les ouvriers, les paysans —, d'améliorer leur condition. C'est une impulsion de la société mécanique : gagner. Pourquoi ne gagneraient-ils pas quelque chose ? Ils voient que ça marche, que ça répond. Pourquoi ne pas en profiter ? On ne calcule guère quels déséquilibres cela peut entraîner.
    « Et puis il y a un autre élément, corrélatif au premier. C'est un désir généralisé de participer, comme on dit. Ne pas être entraîné par la mécanique, les organisations industrielles, les administrations, tous ces instruments qui font marcher la mécanique. Ça peut aboutir à un désir de contester sans mesure.
    « Le désir général de participer, il se manifeste particulièrement dans la jeunesse. Et le désir d'améliorer la condition matérielle, il ne se manifeste pas spécialement chez les plus défavorisés, mais plutôt chez les cadres, qui naturellement entraînent les autres.
    « Ainsi, tout le monde veut plus qu'il n'a. Et tout le monde " veut s'en mêler ", " être consulté ", " participer ".
    « D'autre part il y a une nécessité de la nation et une obligation de l'État. D'abord, de maintenir l'ordre public. D'assurer à la population les choses élémentaires : la vie, la santé, les communications, la liberté du travail partout où on le peut.
    « Corrélativement et dans l'immédiat, il faut garder le contact, causer, négocier, négocier en tout cas avec ceux qui ont les moyens de négocier. On devra donner des choses, et il vaudra mieux les donner volontiers, mais il ne faut pas que l'équilibre soit emporté.
    « Mais, au-delà, il faut que l'État, et pour commencer moi-même, fasse une opération d'ensemble, une opération nationale.
    « Ce qui est élémentaire, et même naturel, c'est ce désir d'élévation et de participation. Il faut que l'État le prenne en compte, le coiffe et en fasse son affaire ; et que le pays le mandate pour le faire. Il faut que le pays nous dise : "Nous vous faisons confiance, à vous tels que vous êtes, pour réformer l'Université de manière à l'adapter aux besoins modernes de la Nation ; pour que le rôle de la jeunesse soit établi et précisé ; pour que l'économie soit infléchie, afin d'améliorer le sort de tous et spécialement des moins favorisés ; pour que la participation soit étendue et qu'elle touche aux responsabilités, par l'association du personnel à la marche des entreprises ; pour développer la formation et assurer l'emploi ; pour définir l'organisation régionale."
    « L'opération qui est à faire, l'opération que je dois faire, c'est un référendum portant sur ces sujets-là ; c'est demander au peuple un mandat pour faire ces choses-là.
    « Si c'est non, ma tâche est terminée.
    « Si c'est oui , nous le ferons, avec cet appui formulé par le pays, s'il le veut. »

    Maurice Schumann : « Vous retournez l'événement. Bravo ! »
    Le « tour de table » annoncé commence. C'est Edgar Faure qui parle le premier.
    Edgar Faure : « La société ne dispose pas des ressorts et amortisseurs qui permettraient d'absorber les secousses. Les corps intermédiaires sont affaiblis, et il ne faut pas donner l'impression de trop de démocratie directe.
    GdG (prompt à comprendre la critique sous-jacente). — Le mandat sera donné aux pouvoirs publics, et non pas au seul Président de la République. Nous n'écartons ni le Parlement, ni les syndicats,

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