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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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résultat décisif pour l'avenir des institutions et il est acquis.
    « 2. De cette consultation pénible, il ressort qu'il existe en France une majorité disposée à la rénovation. Les partis sont touchés à mort. Non pas le PC, qui n'est pas un parti mais une entreprise parfaitement organisée, persévérante, acharnée, disposant de concours étrangers et de moyens énormes. Ni l'OAS, c'est-à-dire un paquet de Français qui ne se concilient jamaisavec rien, qui sont toujours contre tout, à la recherche d'agitateurs qui répandent autour d'eux la rancœur et le désespoir.
    « Ce qui est touché à mort, ce sont les partis politiques traditionnels. Les Indépendants, les MRP, les radicaux, les socialistes, pour autant qu'ils prétendent à être le pays, sont démentis.
    « Une majorité de Français ne croit plus que la République et le pouvoir doivent appartenir aux anciens partis. C'est la première fois qu'elle apparaît en tant que telle. Une majorité de renouveau. L'important est qu'elle arrive à se développer, à attirer à elle les électeurs qui, jusque-là, étaient restés emprisonnés dans les slogans, les préjugés et la clientèle des partis.
    « Quelle sera la future représentation des éléments nationaux ?
    « Cela commence à évoluer. On le voit dans le domaine économique et social. Jusqu'où ira cette évolution ? La majorité nationale qui s'est exprimée au référendum pourra-t-elle se transformer en une majorité d'élus ? On ne peut pas encore le dire. Mais cette évolution est largement entamée. Pour ce qui est des élections, puisqu'il y en a, je souhaite ardemment que ceux qui sont pour la rénovation arrivent à se manifester. Il y a une évolution dans ce sens. Rien ne devrait plus l'empêcher. Si j'ai pu déclencher un mouvement, je m'en félicite. Je suis un homme qui passe. Ce qui compte, c'est ce qui viendra après moi. Cette évolution est manifeste, surtout dans les parties du pays les plus ouvertes au monde, je veux dire l'Est, l'Ouest et le Nord. Malheureusement, le Midi, la vallée de la Garonne, les bords de la Méditerranée se referment sur de vieilles habitudes politiciennes, des tendances invétérées, des préjugés indécrottables.

    « La souveraineté populaire confisquée par quelques centaines de Ponce-Pilate »
    « Dans la campagne législative, tout doit être fait pour que cette volonté de rénovation politique se manifeste le plus possible. Ça ne peut se faire qu'avec des candidats qui auront été pour le oui. Sans me mêler de la distribution des investitures, ce qui n'est pas mon affaire, je souhaite que tout candidat issu des partis comprenne que ceux-ci doivent dépouiller leurs prétentions au monopole, qu'il leur faut renoncer à régenter l'Assemblée. Deux réalités qui les surpassent sont apparues désormais : le peuple et le chef de l'État. S'ils ont quelque avenir dans l'esprit, qu'ils se rallient à cette évolution !
    « Dans un temps où les États-Unis c'est Kennedy, où la Russie c'est Khrouchtchev, où l'Angleterre c'est Macmillan, où l'Allemagne c'est Adenauer, la France serait le seul grand pays dirigé par un pouvoir anonyme, le seul où nul ne peut situer les responsabilités,le seul où la souveraineté populaire est confisquée par quelques centaines de Ponce-Pilate ?
    « Je parlerai au pays mercredi, à froid. Je tirerai les conclusions du référendum et préciserai ses conséquences d'avenir.
    (Un peu badin :) « Ça vous va-t-il, Monsieur le Premier ministre ? »
    Pompidou répond d'un sourire et, après un silence, le Général reprend : « Ce qui inquiète les partis, c'est que le référendum a prouvé qu'après le règlement de l'affaire d'Algérie, ils ne rentraient pas en possession de leur pouvoir — ce pouvoir qu'ils détenaient avant mon arrivée. Après la guerre, ils avaient récupéré le pouvoir que la guerre leur avait enlevé. Maintenant, ils l'ont bien perdu.
    « Mon espérance allait jusqu'à 70 %, ma raison s'était établie à 65 %. Le fait que c'est 62 % m'a éclairé sur la réalité d'une opposition générale, fondamentale, qui m'a quelque peu surpris. Je ne m'attendais pas à un acharnement pareil de la part des caciques. Je les connais. Ils ont tous été mes ministres. Dans une question qui est si conforme à l'intérêt national, je ne pensais pas qu'ils s'opposeraient si violemment à moi. Le monde entier a été étonné par l'acharnement contre de Gaulle, dans une époque où les

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