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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Pompidou me répétera textuellement cette même phrase ironique et ajoutera simplement : « Le Général en a conclu qu'il devait faire un plan de stabilisation. »
    5 Ce pronostic sera confirmé neuf ans plus tard, en 1971, quand le président Nixon supprimera la convertibilité du dollar en or et dévaluera le dollar.

Chapitre 13
    « LE CAPITALISME N'EST PAS ACCEPTABLE, LE COLLECTIVISME NON PLUS »
    Au Conseil des ministres du 11 juillet 1962, Grandval fait le point de la situation sociale. Chiffres de mai 1962: offres d'emploi non satisfaites, 55 000 ; demandes d'emploi non satisfaites : 89 000. Chômeurs secourus : 21000 (en baisse de 7 000 depuis mai 1961 ).

    « Il faut trouver une troisième voie, entre les loups et les moutons »
    Au Salon doré, après le Conseil, je dis au Général : « Vous devez être satisfait des chiffres de l'emploi. Que nous ayons 21 000 chômeurs, c'est quand même étonnant, alors que l' agriculture se mécanise de plus en plus et que tant de Français d'outre-mer refluent en France (je n'emploie pas le mot de rapa trié, qui l'agace).
    GdG. — C'est bon que tous les Français aient du travail ; mais ça ne suffit pas. Il faut aussi qu'ils s'épanouissent dans leur travail. Ce n'est pas le cas.
    « Le monde se partage entre deux systèmes rivaux qui se livrent une lutte acharnée : le capitalisme et le collectivisme. Le capitalisme n'est pas acceptable dans ses conséquences sociales. Il écrase les plus humbles. Il transforme l'homme en un loup pour l'homme. (Surprenante, cette reprise d'un slogan marxiste.) Le collectivisme n'est pas davantage acceptable : il ôte aux gens le goût de se battre ; il en fait des moutons. Il faut trouver une troisième voie, entre les loups et les moutons.
    AP. — Laquelle ?
    GdG. — La participation et la planification. La participation, parce qu'elle doit associer les travailleurs à la marche de l'entreprise, leur rendre une dignité que le capitalisme leur enlève ; la planification, parce qu'elle permet de corriger les erreurs du marché, qui est aveugle si on en perd complètement le contrôle.
    AP. — Mais n'est-ce pas simplement une variante de la première voie : un libéralisme plus participatif et plus directif, mais qui ne remette pas en cause les principes de l'économie de marché — l'initiative individuelle, la libre entreprise, la concurrence, le marché, le droit de propriété, le droit d'hériter, le droit d'acheter, de vendre, d'échanger, bref, les fondements de notresociété occidentale ? N'est-ce pas une "première voie bis ", plutôt qu'une "troisième voie" ?
    GdG (que laisse froid ce distinguo). — Il faut que l'État intervienne chaque fois que c'est nécessaire à l'intérêt général. Il faut que les travailleurs participent aux progrès de leurs entreprises.
    AP. — Mais pour l'essentiel, vous ne remettez pas en cause l'économie de marché ?
    GdG. — Naturellement. »

    « Montréal, c'est essentiel ! »
    Au Conseil des ministres du 31 octobre 1962, Giscard parle du Pavillon français à l'Exposition universelle de Mexico, dont il revient, et de la faiblesse de notre commerce extérieur. « En revanche, j'ai pu constater l'autorité dont dispose la France au Mexique et l'exceptionnel rayonnement de votre propre influence. Une visite du général de Gaulle au Mexique aurait de grandes répercussions dans la vie de l'Amérique latine.
    GdG. — Vous avez dû être gagné par l'esprit d'auto-satisfaction de ceux qui organisent les expositions.
    Giscard. — Ce n'est pas le cas ! Ceux qui devaient diriger l'exposition n'étaient pas là, sollicités par des besognes électorales.
    GdG (qui ne lâche pas si aisément sa proie). — Pourquoi donne-t-on de pareilles tâches à des candidats aux élections ?
    Giscard. — Ils avaient reçu ces tâches avant de devenir candidats : Leenhardt, président du Comité des foires, et Jacques Duhamel, pour le compte du Commerce extérieur, ne se doutaient pas qu'ils seraient accaparés au mois d'octobre. Pour l'inauguration, il n'y avait aucun représentant de l'AFP. Le chef de bureau était en vacances et le correspondant n'est pas venu. Ce n'est qu'un reflet du manque navrant d'agressivité commerciale de la France à l'étranger.
    GdG. — Il faut que votre département prenne en main, directement, et non pas par l'intermédiaire d'un comité irresponsable, ce genre d'expositions.
    Giscard (botte en touche). — La prochaine exposition universelle sera celle de

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