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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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l'ordre, au plus tard six mois après le cessez-le-feu ! Que les musulmans préparent le gouvernement de l'Algérie ! Que les Européens se persuadent qu'il faut, ou bien s'accommoder avec les musulmans sans que la France les protège, ou bien rentrer en France !

    « L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs »
    « C'est facile de piéger des voitures quand tout le monde est complice ! Mais le moment vient où la France ne s'en mêlera plus. La politique de la France ne peut pas être de maintenir une situation qui avait jadis une signification, mais qui ne correspond plus à notre temps. Tout cela va cesser. Beaucoup essaient de dissimuler cette vérité, de faire croire qu'Évian ne s'appliquera pas, qu'on s'installera dans le magnifique système d'aujourd'hui, où beaucoup de gens croient commander et où personne n'obéit. La date à partir de laquelle la France, de toutes les manières, n'assumera plus de responsabilités en Algérie, est fixée. L'intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs. Il ne faut pas laisser croire que l'avenir de la France en Algérie, c'est le leur.
    Pisani. — Ça aurait pu être le leur !
    GdG. — Ça pourrait encore être le leur ! Mais ils n'en prennent pas le chemin.
    « Il y a encore le problème du désarmement. Aucune mesure n'est prise pour en venir à bout. Tout le monde a des armes àAlger et à Oran. Je demande qu'un texte précise ce qu'il adviendra de ceux qui en détiendront.
    « Pour ce qui est de la révocation des fonctionnaires, on avait agité la menace, mais on ne l'a pas exécutée. On en a suspendu certains, on n'a jamais révoqué personne.
    « Quant à l'abominable attentat qui a massacré tant de dockers musulmans dans le port d'Alger, de nombreux dockers français, pour ne pas dire tous, étaient au courant de ce qui allait arriver. Pas un n'a fait mine de dissuader les comploteurs de l'OAS, encore moins d'avertir la police pour sauver la vie de leurs camarades algériens. Et ils s'étaient tous tirés de là ! C'est honteux ! C'est monstrueux !
    « En tout cas, ce qui a été décidé sera fait. Dans les six mois au plus tard, ils se débrouilleront comme ils voudront. Si la coopération est possible, on la fera. Il y a beaucoup de gens qui traînent les pieds. Il y a une obstruction générale de la magistrature, qui répugne à prononcer des condamnations. Néanmoins, cahin-caha, on arrivera au but !
    « Cette affaire d'Algérie aura démontré l'effroyable infirmité de l'État, encouragée au fil du temps par toutes sortes d'abandons et de faiblesses. Le tournant était difficile, les habitudes étaient tellement invétérées ! Maintenant, le tournant est pris. Cette année, à tous égards, sera celle du grand tournant. »
    Il reprend devant le Conseil la formule qu'il a utilisée devant moi quand il m'a donné ses premières instructions ; elle commence à me devenir plus claire.

    « L'indépendance ne s'établira pas sans d'incroyables secousses »
    Triboulet : « Beaucoup d'Européens n'ont pas encore compris et spéculent sur le maintien de la France en Algérie.
    GdG. — L'OAS ne cherche plus tellement une solution en Algérie. Elle vise qui vous savez pour ce que vous savez. Elle espère ainsi arriver à ce que tout ça ne finisse pas.
    « Eh bien, si ! Ça finira ! L'indépendance, c'est l'indépendance ! Prenez-la, Messieurs, et supportez-la ! Et plus vous vous opposez à elle, plus elle vous sera cruelle ! Elle ne s'établira pas sans d'incroyables secousses, notamment entre Algériens. Mais nous nous en serons débarrassés. Napoléon disait qu'en amour, la seule victoire, c'est la fuite. En matière de décolonisation aussi, la seule victoire, c'est de s'en aller. »

    Au Conseil du 9 mai 1962, Joxe déclare : « L'OAS ne recule devant rien. Elle tue pour tuer. Elle incendie pour incendier. Elle veut démolir l'appareil économique de l'Algérie. C'est la tactiquede la terre brûlée. Nous avons mis au point, avec l'Exécutif provisoire, tous les textes, accords, statuts, de manière qu'il n'y ait pas d'hiatus... À Oran et Alger, nos opérations de ratissage se font plus efficaces. Les expulsions commencent aujourd'hui. L'affaire est dure. Il faut y mettre le prix. »
    Chaque fois que Joxe parle, on a l'impression qu'il récite du De Gaulle.
    Foyer : « La vitesse de notre appareil répressif n'est pas adaptée aux nécessités de la répression dans une pareille

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