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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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En mai, 3 % n'avaient pas de point de chute. Dans la première quinzaine de juin, ils sont passés à 20 %. C'est seulement en septembre ou en octobre prochain qu'on pourra dire si ces retours étaient des replis provisoires, ou de véritables rapatriements définitifs en métropole. »
    Il s'en tient aux faits, comme un ministre qui ferait rapport. Il redevient le militaire qui observe longuement un terrain incertain.

    « Nous sommes au commencement d'une longue série de drames »
    Au Conseil du 27 juin 1962, Boulin précise qu'entre le 1 er juin et le 26 juin, il a été enregistré 169 000 retours vers la métropole. Ce rythme des passages correspond exactement à celui des départs de juillet 1961. Ce sont donc bien des vacanciers, jusqu'à ce que la preuve du contraire soit apportée.
    Il remarque pour finir: «Une dizaine de parlementaires d'Algérie se déclarent rapatriés. »
    GdG : « Les plus grandes affaires nationales finissent toujours par culminer sur de petites affaires d'intérêt.»
    Jacquinot signale la démission, hier, d'un membre du GPRA, Mohamed Khider, membre historique du noyau de la rébellion.
    GdG : «Nous sommes au commencement d'une longue sériede drames. À partir du moment où les musulmans auront les responsabilités, ils vont se déchirer entre eux. Personne ne pourra les en empêcher. Nous, moins que quiconque. Ce sera leur affaire, ce ne sera plus la nôtre. »
    Giscard présente un collectif destiné à parer aux événements «qui n'étaient pas prévus au moment de l'adoption du budget pour 1962, au cours de l'été dernier » : économies dans le budget militaire du fait de l'arrêt des hostilités; dépenses pour les rapatriés, dont le nombre prévu est porté de 70 000 à 160 000.
    Pompidou ajoute prudemment: «Si jamais ce chiffre de 160 000 devait être dépassé, il faudrait un nouveau texte. Ce serait alors un événement national exceptionnel, qui justifierait une procédure exceptionnelle. »

    « Il va falloir que les Européens choisissent leur destin »

    Conseil du 4 juillet. D'un Conseil à l'autre, le Général réévalue à la hausse ses prévisions sur le nombre des rapatriés: « De toute façon, sur un million de pieds-noirs, 300 000 ou 350 000 devront se réinstaller en France.
    « Il va falloir que les Européens choisissent leur destin. C'est ce que l'autodétermination signifie pour eux. Même si beaucoup continuent à s'en aller, je suis persuadé que la grande majorité d'entre eux retournera en Algérie. Mais nous ne devons pas peser sur leur décision, c'est à eux de la prendre.
    Joxe. — Le référendum s'est déroulé le 1 er juillet dans des conditions d'un calme remarquable, puisqu'on ne signale aucun incident violent, même dans les centres qui, il y a quelques semaines ou même quelques jours encore, étaient le théâtre de scènes de guerre civile.
    « Les chiffres traduisent bien le sentiment populaire: la participation des électeurs musulmans est la plus forte jamais enregistrée ; elle dépasse le chiffre de 1958.
    « Du côté européen, la participation et les suffrages exprimés ne sont pas moins remarquables. Ils sont même surprenants. Par exemple, à Oran: sur six bureaux européens, pour 25 827 votants, 16 609 oui, 3 508 non, 5 700 nuls. A Alger, sur soixante-cinq bureaux européens, pour 194 465 inscrits, 59 730 votants, 46 868 oui, 4 668 non, 8 194 nuls.
    « Le transfert des compétences de souveraineté s'est fait dans des conditions de parfaite dignité; l'exultation populaire sur tout le territoire algérien, notamment hier à Alger autour de l'arrivée des membres du GPRA, n'a donné prétexte à aucun geste malveillant à l'égard de la France ni de ses ressortissants.»

    « Qui l'emportera? Ça ne nous concerne plus »
    Au Conseil du 11 juillet 1962, Joxe, serein: «La nouvelle représentation française en Algérie se met en place. Jeanneney, ambassadeur haut représentant, a remis ses lettres de créance à Farès. Des consulats s'installent, pour faciliter l'adaptation des Européens aux conditions nouvelles. À Alger et à Bône, le calme règne, assuré par l'ALN 3 . Jeanneney a pu visiter Alger sans difficulté. À Oran, une grande inquiétude règne. Il faut tenter de rassurer les Français et ralentir l'exode. Il y a des disparus. Certains ont été retrouvés dans la région d'Oran, d'autres en France, d'autres sont on ne sait où. Les rapports entre le commandement français et l'ALN sont bons. Du côté

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