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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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méditerranéennes.
    Le Général grommelle: « Assez d'organisations internationales ! Ensuite, on ne peut plus s'en débarrasser! Encore des fonctionnaires internationaux qui ne paieront pas leurs impôts et qui bénéficieront de privilèges. Ça suffit comme ça !
    Pompidou. — Mais si, maintenant ils paient des impôts. Giscard (contredit carrément le Premier ministre). — Non, ils ne paient que 5 % et sans progressivité.
    GdG (triomphant). — Injustifiable! C'est injustifiable! Ce sont des gens placés hors de la règle qui s'impose aux nationaux! C'est ça qui est exorbitant! »
    La multiplication des conférences internationales donne au Général l'impression de temps perdu et de moyens gaspillés.
    Au Conseil du 15 avril 1964, le Général: « M. Fouchet est à Londres pour une conférence des ministres européens de l'Éducation. Qu'est-ce que c'est que cette histoire, encore? Ça résulte de quoi? »
    Joxe, qui assure l'intérim de Couve, suppose que c'est dans le cadre de l'UNESCO, mais Triboulet penche pour le Conseil de l'Europe.
    GdG: « Mais à quoi ça sert? Un ministre de l'Éducation nationale n'a-t-il rien de plus utile à faire ?
    Joxe (d'abord hésitant, mais ne veut pas se laisser démonter). — C'est pour assurer la mobilité des étudiants.
    GdG (grognon). — Ça assure surtout la mobilité des ministres. »

    « Ces organismes internationaux sont bons pour y attraper la vérole »
    Salon doré, 13 mai 1964.
    AP : « Attendez-vous quelque chose de la session de l'OTAN? GdG. — Que voulez-vous que j'en attende? L'OTAN ne sert à rien : il ne peut rien s'y passer! Tout ça, c'est zéro, zéro, zéro. C'est fait pour faire vivre des fonctionnaires internationaux qui se font payer grassement à ne rien faire, sans verser d'impôt.
    AP. — On ne reviendra pas sur le retrait de nos officiers de marine de l' OTAN ?
    GdG. — Pourquoi voulez-vous qu'on revienne là-dessus? Il n'y avait aucune raison pour qu'ils y restent. C'était une anomalie qu'ils soient là. Bien sûr, ils se faisaient payer plus cher que s'ils étaient restés dans la marine française. Ces organismes internationauxsont bons pour y attraper la vérole. Nos représentants oublient le devoir d'obéissance à l'Etat. Ils y perdent le sentiment national.
    AP. — La chose a été rendue publique à partir de l'Allemagne. Nous les avions prévenus de notre intention, dans le cadre des consultations prévues par le traité de l'Élysée ?
    GdG (étonné). —Non. Je ne crois pas. Pourquoi voulez-vous qu'on les prévienne? Non. Il fallait bien que ça se sache un jour ou l'autre.
    AP. — C'est Die Welt qui a fait la fuite.
    GdG. — Les Anglais, qui sont des maîtres dans l'art de manipuler, ont colonisé la presse allemande. Adenauer était le premier à s'en plaindre. Les Allemands sont liés par leur presse aux mains des Anglo-Saxons.
    « Vous savez ce que ça veut dire, la supranationalité? La domination des Américains. L'Europe supranationale, c'est l'Europe sous commandement américain. Les Allemands, les Italiens, les Belges, les Pays-Bas sont dominés par les Américains. Les Anglais aussi, mais d'une autre manière, parce qu'ils sont de la même famille. Alors, il n'y a que la France qui ne soit pas dominée. Pour la dominer aussi, on s'acharne à vouloir la faire entrer dans un machin supranational aux ordres de Washington. De Gaulle ne veut pas de ça. Alors, on n'est pas content, et on le dit à longueur de journée, on met la France en quarantaine. Mais plus on veut le faire, et plus la France devient un centre d'attraction. Vous nous voyez avaler la supranationalité, nous? La supranationalité, c'était bon pour les Lecanuet! »

    « Il y a des gens qui jouent les utilités dans le monde »
    Salon doré, 9 septembre 1964.
    Derrière l'immense hourvari que soulève le Général dans les milieux « européens », il y a un homme qui, à son gré, peut calmer les flots ou les agiter: Jean Monnet.
    AP: « On dit que vous allez recevoir Jean Monnet.
    GdG. — Pourquoi ne le recevrais-je pas? Je l'ai toujours reçu quand il me l'a demandé. Il a été mon ministre. Ce n'est pas parce qu'il est devenu l'inspirateur des supranationalistes, c'est-à-dire des antinationaux, que je dois lui fermer ma porte.
    AP. — Pensez-vous qu'il va aider à relancer le plan Fouchet ?
    GdG. — Il y a des arrière-pensées derrière tout ça. Les Italiens, les Belges, les Hollandais, sont en train de déclarer qu'après tout, ils

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