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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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pris la fuite. Benavides a vu l’assassin se diriger vers l’avenue Patton.
    Le QG communique aussitôt l’information à la radio de Dallas qui, sur-le-champ, diffuse l’information. Johnny Calvin Brewer, gérant du magasin de chaussures Hardy’s, situé boulevard Jefferson, l’entend sur le récepteur ouvert en permanence dans sa boutique. Quelque temps plus tard, la sirène d’une voiture de police retentit sur le boulevard. Brewer aperçoit alors un homme qui se précipite dans l’entrée de son magasin, sorte de couloir long de 4,50 m et, le dos tourné à la rue, y reste immobile. Le marchand de chaussures se dit que l’individu a dû entendre la sirène – et qu’il ne tient pas à être remarqué. D’évidence, c’est l’attitude d’un suspect. Et s’il s’agissait de l’inconnu qui – tout près de là – a abattu l’agent de police ? La voiture de police – qui vient de recevoir l’ordre de rechercher l’assassin de Tippit – fait demi-tour pour se diriger vers l’endroit où l’agent est tombé. Elle repasse devant le magasin et s’éloigne. Le bruit de la sirène s’éteint. Brewer voit l’inconnu regarder par-dessus son épaule, quitter l’entrée du magasin et se mettre à remonter le boulevard West Jefferson. L’homme – dira Brewer – portait un tee-shirt sous sa chemise et n’avait pas de veste :
    — Il m’a semblé drôle… Sa chevelure était comme en broussaille et il me paraissait avoir couru ; il semblait effrayé ; il avait un air bizarre.
    En entendant la même sirène, Julia Portal, caissière du cinéma Texas Theatre , situé non loin de là sur le boulevard Jefferson, n’a pu s’empêcher de quitter sa caisse et, à la recherche d’un spectacle inédit, s’est avancée sur le trottoir. D’ailleurs, à cette heure de la journée, le film ne fait guère recette ! Vaguement, elle a vu un homme gagner le hall du cinéma mais, tout à sa préoccupation du moment, elle n’y a pas fait attention. Plutôt déçue, elle voit approcher à grands pas son voisin marchand de chaussures qui lui demande « si le type qui s’est faufilé dans le cinéma a acheté un billet ».
    — Non, répond-elle. Mince alors !
    Elle se retourne. Plus de traces de l’intrus. Brewer lui confie qu’il a vu l’homme « essayer de se cacher dans l’entrée de son magasin et qu’il l’a suivi jusqu’au cinéma ». Très agitée, Mrs Portal invite énergiquement Brewer à se rendre dans la salle pour essayer de trouver l’homme et, éventuellement, l’empêcher de sortir. Ce qu’il fait. Quant à elle, sans perdre une minute, elle téléphone à la police.
     
    À 13 h 45, la police transmet à toutes les voitures en patrouille le message que voici : « Sommes informés qu’un suspect vient d’entrer à l’instant dans le cinéma Texas Theatre de West Jefferson. » Message aussitôt capté : plusieurs voitures de police, transportant ensemble plus de quinze agents, se dirigent à toute allure vers le Texas Theatre devant lequel elles s’arrêtent. Les agents McDonald, Hawkins, Hutson, Walker pénètrent dans le cinéma par une porte de derrière. D’autres entrent par la porte principale et se précipitent vers le balcon. Le détective Paul L. Bentley fait irruption dans la salle de projection et ordonne à l’opérateur d’allumer la salle. Dans la ruelle latérale, sur laquelle s’ouvre l’une des sorties, Brewer rencontre McDonald et plusieurs policiers auxquels il crie qu’il a trouvé le suspect. Ils se ruent dans la salle à l’instant éclairée. Brewer bondit sur la scène avec les policiers et leur montre l’homme qui est entré dans la salle sans payer. Il est « assis seul au fond du parterre près de l’allée centrale à main droite ». Au parterre : six ou sept spectateurs environ. Autant au balcon.
    Après avoir fouillé deux hommes du parterre, McDonald remonte l’allée centrale. Devant la rangée où le suspect est assis, McDonald s’arrête brusquement :
    — Levez-vous !
    L’homme se met debout, les mains en l’air. McDonald se met en devoir de le fouiller. Il l’entend prononcer ces mots :
    — Eh bien, tout est fini maintenant !
    Inopinément, de la main gauche, l’homme décoche à l’adresse de McDonald un coup de poing qui l’atteint entre les deux yeux. De la main droite, il tire un revolver de sa ceinture. McDonald riposte avec le poing droit et, de la main gauche, saisit l’arme ; ils tombent

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