Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Chasse au loup

Chasse au loup

Titel: Chasse au loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Armand Cabasson
Vom Netzwerk:
jeune hussard pâlit, plus mort que vif.
    — J’aurais bien voulu, mais c’était irréalisable, mon lieutenant... Pas tout seul. Plusieurs Français ont été assassinés par...
    Relmyer fulminait contre l’impossible. Margont intervint.
    — Si Pagin était resté ici, son cadavre calciné serait étendu au milieu des ruines. Ou vous en laissiez cinquante, ou vous n’en laissiez aucun. Or vous n’avez pas cinquante cavaliers sous vos ordres. Et même si vous les aviez eus, je doute que votre chef d’escadron vous aurait laissé faire.
    — J’aurais dû rester moi-même, alors ! s’énerva Relmyer tout en avançant dans les décombres.
    — Cela aurait fait de vous un déserteur. Vos hommes auraient été forcés de révéler l’endroit où vous étiez et...
    Des débris carbonisés cédèrent sous le poids de Relmyer qui s’enfonça brutalement jusqu’à la taille. Il se débattit pour se dégager, soulevant des cendres et maculant son dolman et sa pelisse vert sombre de taches charbonneuses. Il prit conscience du pitoyable de sa situation, se calma et se dégagea. Margont s’accroupit près de lui.
    — Regardez cette poutre, à côté de vous.
    L’épaisse pièce de bois, rongée par le feu, s’était cassée en deux, mais ses extrémités étaient intactes.
    — Les flammes l’ont attaquée par en dessous. Le dessus n’a pas brûlé. Il en est de même pour d’autres poutres. C’est très étonnant. Cela signifie que le feu qui a ravagé cette cave est venu de l’intérieur et non de l’extérieur. Y avait-il des matières combustibles là-dessous ?
    — Non.
    — Donc on a d’abord entreposé ici des branchages. Vous avez raison : cet incendie est lié à cette cave, donc à votre histoire. Il y a même eu deux feux, en fait. La trappe est située dans une pièce dont les pans de murs peuvent jouer le rôle de pare-feu. Le foyer allumé dans cette cave a détruit celle-ci, mais je vois mal des brindilles enflammées s’échapper de là, bondir par-dessus les murs et générer de nouveaux foyers. Donc on a allumé deux incendies, l’un à l’intérieur de cette cave et l’autre pour ravager les environs. Lorsque l’on arrive sur les lieux, on pense que des gens ont abandonné un feu de camp mal éteint. Le feu extérieur a pour but de dissimuler l’autre feu qui, lui, a anéanti d’éventuels indices.
    — Il n’y avait pas d’indices. J’avais déjà tout examiné de fond en comble.
    — Quand êtes-vous venu ?
    Relmyer, couvert de charbon et de cendre, semblait plus appartenir à ces ruines qu’au monde des vivants.
    — Le 13 mai. Nous repérions les lieux avant l’arrivée du gros des forces et j’en ai profité pour me rendre ici.
    Pourquoi l’assassin serait-il retourné là ? Qui avait incendié les lieux et pourquoi ? Margont se noyait dans les conjectures. Relmyer s’approcha de l’issue qu’il avait dégagée autrefois. Le jouet qu’il y avait déposé avait fondu. Il ne restait de lui qu’une petite flaque d’étain solidifiée.
    — Il y a un oiseau qui chante faux, déclara Lefïne.
    Margont ne l’écoutait pas.
    — Si celui que nous recherchons est bien le responsable de cet incendie, il est particulièrement méthodique. Il applique la tactique de la terre brûlée afin de laisser le moins d’indices possible derrière lui. Ses seules « traces », ce sont Franz, Wilhelm, les mutilations qu’il leur a infligées... et vous.
    Lefine, figé, se tenait aux aguets.
    — Un autre oiseau lui répond qui chante tout aussi mal. Mais écoutez donc !
    Margont perçut une sorte de trille lointain qui semblait répliquer à un autre, nettement plus proche. Cela évoquait un chant d’oiseau, mais lequel exactement ? Lefine se rua en catastrophe sur son cheval.
    — Les Autrichiens !
    Un sifflement de merle retentit à proximité, en provenance d’une troisième direction. Les Français bondirent sur leurs selles. Une détonation éclata. Le cheval d’un hussard s’emballa, tournoyant sur lui-même en hennissant. Pagin voulut le secourir, mais une balle atteignit sa bête au poitrail. Celle-ci s’écroula, son mors venant heurter durement le sol caillouteux. Lefine tira au pistolet dans le fourré d’où était parti le coup. Les feuilles s’agitèrent, peut-être sous l’effet de la brise, peut-être parce qu’un corps s’écroulait derrière elles. D’autres trilles retentirent, plus longs et plus forts. Lefine approcha sa

Weitere Kostenlose Bücher