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Clio Kelly et l'éveil de la gardienne

Titel: Clio Kelly et l'éveil de la gardienne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Angélique Ferreira
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l’enveloppait, et pourtant, elle distinguait tout comme en plein jour.
    Elle arriva enfin devant des buissons, respira profondément et réussit à se dégager un passage pour s’y engouffrer.
    Elle avançait avec lenteur sur le sentier, et arriva bientôt au fond d’une grotte. Allongée sur le sol se tenait la Bête qui gémissait ; à ses côtés, il y avait un homme, grand, avec des cheveux noirs qui tombaient sur ses épaules. Il lui parlait d’une voix tantôt douce, tantôt si excitée qu’elle en était pressante. Il tremblait, riait, puis pleurait, se balançant d’avant en arrière.
    La gueule ouverte, la Bête laissait l’homme y introduire des morceaux de viande encore dégoulinant de sang tout en se laissant caresser. Il n’arrêtait pas de lui murmurer : « Bientôt ! Bientôt, tu pourras te nourrir de sa chair ! Bientôt, elle viendra à nous car elle l’a dit ! Tu auras le droit de la dévorer, puis...  »
    Il se tut soudain et se retourna, offrant à la vue de Clio un masque fait de chair humaine qui se décomposait sur le visage de son porteur. La jeune femme ne put retenir un cri d’horreur.
    « Tue-la ! »
    L’animal se dressa sur ses pattes, prit appui et se jeta sur Clio...
    — Elle se réveille enfin ! s’exclama une voix soulagée.
    Clio regarda autour d’elle, le cœur cognant follement dans sa poitrine. Sa main était refermée avec force sur son pendentif en forme de serpent au point que celui-ci entamait sa chair et un filet de sang coulait de sa paume. Elle s’aperçut qu’elle était allongée ; une lumière éclatante lui brûla les yeux.
    S’aidant de ses coudes, elle voulut se redresser mais une puissante douleur la foudroya et la fit retomber sur ses draps.
    — Tu ne dois pas bouger, murmura une voix à ses côtés. Attends ! Je vais baisser la lumière.
    Clio constata que l’éclairage diminuait, lui permettant d’ouvrir les paupières. Au début, la pièce lui parut floue, puis elle distingua les visages de Morgan, Alexia et Romain. Elle s'assit d'un seul coup et se mit à gémir.
    — Reste couchée ! tonna Morgan. Voyons Clio ! Tu es tout de même passée à travers une vitre !
    — Le médecin a dit que tu avais vraiment eu de la chance, murmura Alexia, installée aux côtés de Romain. Tu t’en tires avec un poignet fracturé, deux côtes fêlées et quelques bleus et hématomes.
    — La fillette ? Est-ce quelqu’un l’a retrouvée ? demanda Clio, la gorge sèche.
    Autour d’elle, les faces se fermèrent. Clio comprit que le pire était arrivé.
    — Le corps de l’enfant a était découvert nu, dans la neige. Elle était défigurée et éventrée. La Bête a même emporté avec elle un des bras. En ce moment même, les parents sont à la morgue pour identifier le cadavre.
    Les larmes coulèrent le long de ses joues en imaginant la peine de la famille. Morgan, qui la regardait et ne supportait pas de la voir ainsi, s’avança et s'assit près d’elle. Il entoura ses épaules avec douceur et la serra contre lui. Pour une fois, la jeune femme ne le repoussa pas.
    — Tu as fait ce que tu as pu ! C’est un miracle qu’elle ne t’ait pas tuée !
    — A-t-on découvert quelque chose ?
    — Oui, dans sa précipitation la Bête s’est blessée, expliqua Alexia. J’ai réussi à récupérer un échantillon de sang avant que ces imbéciles de la police nous interdisent l’accès. J’ai demandé à l’hôpital de me laisser utiliser leur laboratoire pour me permettre de faire les analyses.
    — Tu as fait ça !
    — Tu oublies que je suis une scientifique, répondit-elle en lui adressant pour la première fois un sourire.
    — Et quels ont été les résultats ? interrogea Clio à brûle-pourpoint.
    — Il s’agit d’un hybride : mi-lion, mi-loup.
    Les deux jeunes femmes échangèrent un long regard sans mot dire.
    — Bien sûr, j’ai aussitôt exigé qu'on les refasse ! J’aurai la réponse d’ici deux heures.
    — Où est Anthony ? interrogea Clio quand elle se rendit compte de son absence.
    — Au journal. C’est lui qui a découvert le corps de l’enfant à l’orée des bois. Il a aussitôt prévenu les secours et a attendu leur arrivée. Ensuite, il est parti au bureau et c’est de là-bas qu’il nous a appelés pour nous avertir. Quand nous avons vu la civière, nous avons tout de suite compris. Je pense que nous devrions laisser Clio se reposer.
    Les deux garçons ne lui cachèrent pas leur mécontentement.

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