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Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Titel: Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Hladik
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propagent donc avec une certaine vitesse finie. C’est
le cas, par exemple, des interactions électromagnétiques qui se propagent dans
le vide à la vitesse c de la lumière. Il en est de même pour l’interaction
gravifique.
    Si les interactions se propagent avec une vitesse finie, il
doit exister une vitesse de propagation supérieure à toutes les autres dans un
référentiel donné. Mais, selon le principe de relativité, cette vitesse
maximale doit être identique dans tous les référentiels d’inertie puisque les
lois des phénomènes naturels doivent être indépendants de tout référentiel. Il
en résulte finalement que la vitesse maximale de propagation des interactions
doit être une constante universelle. C’est cette conséquence qu’on retrouve
lors de la démonstration de la transformation de Lorentz-Poincaré en utilisant
uniquement les postulats de Poincaré.
     
    Comme les horloges, l’enseignement retarde
    Une autre raison pour laquelle perdure la conviction qu’Einstein
est le fondateur de la Relativité restreinte réside dans le fait que l’enseignement
de celle-ci dans le monde entier, et depuis bientôt un siècle, est toujours
basé sur le postulat de la constance de la vitesse de la lumière. Rares, très
rares ont été les physiciens qui ont critiqué cette omniprésence d’un phénomène
particulier dans les fondements d’une théorie de l’espace et du temps. Encore
plus rares ont été les enseignants qui se sont intéressés à ce problème, et
notre ouvrage [H14] est le premier à enseigner en français les véritables
fondements de la Relativité.
    En effet, si l’on consulte les livres d’enseignement de la
Relativité restreinte, qu’ils soient anciens ou très récents, on retrouve
toujours le postulat superflu d’Einstein. C’est ce que fait, par exemple, le
célèbre russe Lev Landau, prix Nobel de physique en 1962, dans son ouvrage Théorie
des champs [La1] :
    Le principe de relativité auquel on a associé la
limitation de la vitesse de propagation des interactions est appelé principe
de relativité d’Einstein (il a été énoncé par A. Einstein en 1905), par
opposition au principe de relativité de Galilée, qui supposait l’infinité de la
vitesse de propagation des interactions. La mécanique basée sur le principe de
relativité d’Einstein (nous l’appellerons tout simplement principe de
relativité) est dite relativiste.
    On voit que le postulat d’Einstein est considéré ici comme
tellement indispensable qu’il est amalgamé avec le véritable principe de
relativité. Un exemple d’ouvrage très récent est celui de Malcolm Ludvigsen [Lu1]
qui fonde de même la Relativité restreinte en utilisant la constance de la
vitesse de la lumière comme postulat.
    Ainsi que nous le verrons au cours du dernier chapitre, de
nombreuses recherches ont porté sur la démonstration de la transformation de
Lorentz-Poincaré sans utiliser ce postulat. Curieusement, ces démonstrations
sont tombées épisodiquement dans l’oubli, puis retrouvées par la suite
indépendamment par d’autres chercheurs.
    Quelques enseignants ont essayé, depuis déjà plus d’une
vingtaine d’années, de montrer la nécessité d’un exposé plus moderne des bases
de la Relativité. C’est le cas de Jean-Marc Lévy-Leblond [Lé2] qui reprend, dans La recherche de janvier 1999, un thème qui lui est cher :
    Je soulignais il y a vingt ans que n’avait guère été mené
à bien pour la relativité la nécessaire refonte conceptuelle et terminologique
qui permet à une théorie, à partir des formes nécessairement confuses de son
émergence, d’accéder à une meilleure intelligibilité. La situation n’a que peu
évolué à cet égard […] l’étude détaillée des actuels livres d’enseignement
universitaire, comme des encyclopédies et dictionnaires, montre certes la
disparition ou en tout cas l’atténuation de certaines confusions, comme celles
qui amenaient à parler de « masse variable avec la vitesse », ainsi
que des laborieuses discussions de pseudo-paradoxes. Mais l’inutile et depuis
longtemps caduc « second postulat » (celui de l’invariance de la
vitesse de la lumière) garde encore une place de choix dans les exposés. Cette
« place de choix » est malheureusement due à la notoriété médiatique
d’Einstein obtenue au détriment de Poincaré en ce qui concerne la création de
la Relativité restreinte.
LES CONSÉQUENCES DES

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