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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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celui qui cousait et qui plus tard se verra nommé « tailleur » et taillera des « costumes ». On en avait un second, issu de « colturer », qui sera en somme l’ancêtre de notre « cultivateur », en un temps où la « culture » n’était considérée qu’au sens propre. Ce n’est en effet qu’au XVII e siècle qu’arriveront ses sens figurés de « cultiver » ses relations ou son esprit.
    En revanche, la vie privée est bien réduite. Nos ancêtres vivent en famille dans des maisons à pièce souvent unique, où ils se retrouvent nombreux.
    Au fil des temps, la taille de la famille varie. En période difficile, la famille, base de repli naturel, se regroupe dans de grandes cohabitations communautaires. Au contraire, dans les périodes prospères, chaque couple reprend sa vie individuelle. Ainsi, après les temps pénibles et éprouvants des XIII e et XIV e siècles avec la guerre de Cent Ans, la famille, un peu partout en France, revient à ce que l’on appelle sa dimension nucléaire, c’est-à-dire le simple noyau conjugal parents-enfants, sauf dans certaines régions du Centre (Berry, Bourbonnais, Beaujolais, etc.) où elle conserve longtemps encore des tailles impressionnantes. Là on vit, selon l’expression consacrée, « à même pain, feu, pot et sel ». On raconte ainsi qu’à l’extinction de la communauté des Quittard-Pinon, dans la montagne proche de Thiers, qui regroupa jusqu’à une quarantaine de membres, la table communautaire fut assez grande pour être transformée en porte de grange !
    En général la famille d’autrefois est très différente selon les régions, l’autorité du père ou du patriarche étant plus ou moins importante, notamment au plan successoral. Si en Normandie et en Île-de-France les enfants se partagent à parts égales les biens de leurs parents, il en va différemment en Gévaudan, où l’on donne tout à un seul, aîné ou non car, quand il le faut, le père « fait » l’aînesse en désignant son héritier. Il en va de même en Béarn, où tout échoit obligatoirement à l’aîné, garçon ou fille, laissant aux cadets un sort peu enviable. En haute Provence, le père, tant qu’il est vivant, conserve l’entier pouvoir de décision et peut à sa guise avantager tel ou tel enfant. D’ailleurs dans ces régions inégalitaires, la maison, appelée ici « ousta » et là « ostal », désigne aussi bien le bâtiment d’habitation que la lignée qui l’habite.
    Dans ces pays à structure familiale autoritaire, la parenté est peu étendue. Le clan vit replié sur lui-même alors qu’ailleurs on cousine souvent beaucoup plus loin.
    Le record est sans doute détenu par les Bretons avec la « gelfine » (famille de la main, famille proche), la « derbfine » (famille certaine), l’« iarfine » (famille lointaine) et l’« indfine » (famille de la fin) ; puis ce sont les « ed er meaz » (« c’est sorti de la famille »), si toutefois il en reste… car il faut bien, hélas, arrêter de se considérer comme parent, si l’on ne veut pas l’être avec tout le village. Il est donc un seuil de parenté où les relations s’estompent : on cesse, lors des enterrements, de se mêler à la famille, on n’est plus parent. Les rapports redeviennent de simples rapports de voisinage. Les maisons ne se fréquentent plus. D’ailleurs, famille ne veut pas toujours dire entente et amitié. Combien sont brouillées et en procès pour quelques arpents de terre ou quelque affaire de bornage. La nature humaine, elle, est éternelle…
    QUAND LES MOINES RÉCHAUFFAIENT LES LITS :
ENTRONS CHEZ NOS ANCÊTRES
    Les habitations sont également très variées. Il y a des maisons blanches, des maisons de briques, de grès rose, de pierre jaune ou grise, des maisons aux murs de terre ou de pisé, des maisons-blocs, des maisons en hauteur, des maisons à cour ouverte et d’autres à cour fermée, des maisons à colombages (déformation des « colonnages » qui en étayaient les façades) et bien d’autres encore. De même on trouve tout un éventail de couvertures qui comprend les toits de chaume, d’ardoises, de tuiles plates ou creuses, de pierres, d’argile ou de lauzes, des toits pointus et des toits plats. Les spécialistes parviennent à dresser des cartes assez précises pour représenter leur implantation géographique.
    Laissons donc l’extérieur pour pénétrer à l’intérieur où plusieurs surprises nous

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