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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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grandes maisons, d’un valet et d’une camériste pour l’assister à tout moment. On comprend comme ce métier peut être symbole de réussite pour plus d’une campagnarde, d’une réussite d’autant plus facile désormais que le chemin de fer relie sa région à la capitale.
    Pourtant, bien avant les déplacements ferroviaires, le Morvan et le Nivernais ont fourni les nourrices les plus recherchées. Celles du roi de Rome et du duc de Wurtemberg viennent du même village de Dun-les-Places, près de Château-Chinon. Les petits-enfants de Louis-Philippe tètent eux aussi des nourrices « bourguignottes », tout comme le fils de Napoléon ni et plus tard une des filles du futur président de la République, Félix Faure. Dans le canton de Montsauche, dans la Nièvre, vers 1860, 68 pour 100 des femmes qui accouchent partent nourrir un enfant à Paris et 15 pour 100 en prennent un chez elles ! Très recherchées, elles savent en profiter pour en faire une véritable industrie.
    La jeune Morvandelle n’hésite pas à se faire « mettre en lait » lorsqu’elle n’est pas mariée. Lorsqu’elle l’est, elle confie son bébé à quelque « mémère » locale qui l’élèvera au lait de vache ou de chèvre, et s’en va en ville pour y « porter son lait ». « Si notre petit vient à mourir, comme le confie l’une d’elles à son mari, ne me le fais pas écrire, ça pourrait me faire perdre mon lait », autrement dit perdre son travail et sa position de petite reine de la maison bourgeoise. Car c’est la fortune et la réussite qui sont en jeu. Combien de Morvandelles les ont ainsi trouvées, comme Marie Comte épouse Duvemoy, mariée à seize ans, et entrée vers vingt ans chez les Rothschild pour y nourrir la petite Diane.
    Petite histoire des Rothschild
    On peut dire que l’histoire des Rothschild est passée par quatre grands « temps forts » :
    • en 1577, dans le ghetto juif de Francfort, leur ancêtre, Isaak, est le premier de sa famille à se voir dénommer selon le nom de l’enseigne de leur maison « zum roten Schild » (à l’écu rouge),
    • en 1806, lorsque à l’approche des armées napoléoniennes, le landgrave Guillaume EX de Hesse confie sa fortune à Mayer-Amschel Rothschild, jeune financier dont il avait fait la connaissance grâce à leur passion commune pour la numismatique et les monnaies anciennes,
    • en 1815, lorsque, grâce à l’utilisation de pigeons voyageurs, Nathan de Rothschild, banquier à Londres, a pu être informé avant tout le monde de l’issue de la bataille de Waterloo et réussir alors le plus magistral coup de filet de l’histoire, à la bourse de Londres, où chacun était encore persuadé de la défaite anglaise,
    • en 1816, lorsque la famille a été anoblie par l’empereur d’Autriche, avant que ses membres ne soient faits barons héréditaires, en 1822.
    Leur mission accomplie, elles reviennent souvent au pays, le temps de concevoir et d’accoucher, et repartent pour la capitale. Enfin, vers trente-cinq ans, elles rentrent définitivement et, avec leurs économies, se font parfois construire une de ces coquettes petites maisons que l’on appelle parfois aujourd’hui encore une « maison de lait ».
    Et elles sont solides, ces « maisons de lait ». La preuve en est qu’elles sont toujours là, au temps où crèches et babysitters ont depuis longtemps remplacé les nourrices.
    LA PREMIÈRE ENFANCE :
DE LA GRAISSE SOUS LE MENTON
    De longs mois durant, le nouveau-né est complètement boudiné, corseté, immobilisé par le maillot, selon la mode du temps. Il porte jusqu’à trois bonnets, une quantité de langes pour faciliter et absorber la transpiration, une chemise, une camisole. Couches, langes et bandelettes, en spirale et en croisillon, ont pour but de bien affermir le petit corps encore frêle, d’éviter que ses jeunes membres ne soient tordus en les maintenant droits le long du torse. De plus cet attirail maintient sa tête bien droite par rapport au buste. Les oreilles sont plaquées contre la tête. Langer un enfant est une opération longue et minutieuse, moins souvent renouvelée que le changement des couches industrielles d’aujourd’hui. Les paillasses d’antan se chargent d’absorber les urines, et les langes souillés sont souvent séchés et remis sales, une manière comme une autre de favoriser la formation d’anticorps. Outre que ce maillot rigide fortifie le squelette, il est réputé protéger

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