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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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leur revendication est la plus justifiée. Quelqu’un est peut-être parti avec l’un des autres prétendus Graal.
    — C’est tout à fait possible, dit l’évêque. S’il provenait de San Juan de la Peña, son vol n’aurait pu demeurer secret. Avez-vous eu vent d’un tel événement, Bernat ?
    — Pas la moindre rumeur, Votre Excellence, et vous vous doutez bien que quelqu’un aurait évoqué ce problème au conseil général lorsque nous y assistions.
    — Il m’a demandé la discrétion, intervint Isaac, mais pas à la manière d’un homme qui se sait engagé dans une affaire criminelle. C’étaient les commérages qu’il cherchait à éviter.
    — Il est donc plus probable qu’on lui a proposé le gobelet d’une quelconque grand-mère. Comment les gens peuvent-ils être aussi naïfs, Isaac ?
    Berenguer se tourna vers Bernat.
    — J’ai alors dit avec beaucoup de fermeté que je me hâterais de parler à maître Gualter avant qu’il ne commette quelque folie. Si j’avais été sage, murmura-t-il, je me serais tout de suite préoccupé de savoir ce qui se passait. Mais je ne l’ai pas fait, et cette créature malhonnête et impie a assassiné un brave homme.
    — Mais pourquoi ? demanda Bernat.
    — Pour tout l’argent qu’il avait réuni pour le payer, dit Isaac. Je doute qu’il y ait jamais eu de Graal, faux ou pas.

CHAPITRE IV
     
    Quand Isaac et son apprenti eurent quitté le palais épiscopal pour regagner brièvement leur lit, la lune se couchait derrière les collines et le soleil était sur le point de se lever. Berenguer de Cruilles avait fini par céder et boire la potion soporifique que son médecin lui avait conseillée avec insistance. Enfin, il dormait, réconcilié avec l’idée d’être confiné dans sa chambre pour la journée sinon plus.
    Isaac était presque aussi fatigué que son patient quand il pénétra dans sa cour. Il envoya Yusuf au lit, avec l’ordre de dormir tant qu’on ne l’appellerait pas, et se dirigea tout droit vers la porte de son cabinet. Il disposait là d’une couche moelleuse sur laquelle il pouvait sommeiller quelques heures sans déranger sa femme ni perturber la maison. La pièce se trouvait au rez-de-chaussée, loin des chambres à coucher du reste de la famille : il s’y retirait chaque fois qu’il soupçonnait fort d’être appelé nuitamment.
    Un doux grondement l’arrêta devant la porte. Il se retourna, et une créature au poil touffu vint se loger dans le creux de son bras.
    — Ah, toi aussi, tu as travaillé toute la nuit, hein ? dit-il au chat. Dans ce cas nous allons dormir tous les deux.
    Isaac se réveilla dans la matinée, ne sachant trop s’il s’était écoulé quelques heures ou quelques minutes, mais avec l’étrange sentiment que tout autour de lui la vie était en suspens. Des sons étouffés filtraient à travers l’épaisseur de la porte en bois, des bruits plus gênants que le tumulte réconfortant de la maisonnée, lorsque familiers et serviteurs errent de pièce en pièce comme si la mort rôdait aux alentours. Le tintement d’une assiette sur la table installée sous les arbres lui apprit que les autres étaient en train de manger et faisaient de leur mieux pour ne pas causer de bruit.
    Il se leva, se lava avec soin comme à l’habitude et récita ses prières. Enfin prêt pour ce que la journée lui réserverait, il ouvrit la porte.
    — J’espère que vous m’avez laissé un morceau, dit-il. Je meurs de faim.
    — Pourquoi sortez-vous du lit aussi tôt ? lui demanda Judith. Vous avez besoin de sommeil.
    — Oh, papa, fit Miriam, sa fille de huit ans assise à côté de son jumeau, Nathan. On a essayé de ne pas faire de bruit et on vous a réveillé. Je ne voulais pas laisser tomber ma cuillère.
    — J’étais debout avant que ta cuillère ne tombe, ma chérie. Mais où est Yusuf ?
    — Yusuf s’est réveillé bien avant vous, papa, dit Raquel. Il a pris un morceau de pain et un peu de fromage, puis il s’en est allé aux écuries. Il semble que quelqu’un ait promis de lui enseigner aujourd’hui certaine subtilité de l’art de l’équitation, ajouta-t-elle avec désinvolture. Je lui ai dit qu’au lieu d’apprendre quoi que ce soit, il allait plutôt se rompre le cou en tombant de cheval par manque de sommeil. Mais vous savez qu’il ne m’écoute pas.
    — Il doit aimer monter encore plus passionnément que je ne le pensais s’il permet à cette activité de

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