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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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combler mes pertes.
    Trop troublé pour parler, Martí ramassa la pièce d’or, s’inclina et sortit en toute hâte du cabinet.
    — Qu’est-ce qui m’a poussé à dire cela ? murmura Astruch une fois seul. Je dois en parler au médecin.
     
    Ce même matin, Berenguer de Cruilles était encore au lit quand Francesc Monterranes et Bernat sa Frigola le dérangèrent dans ses réflexions.
    — Bonjour, Francesc, Bernat. J’attendais mon médecin, qui menaçait de me rendre visite, pas vous.
    — Maître Isaac attend d’entrer.
    — Pourquoi ne me le dit-on pas tout de suite ? Faites-le venir. À moins que vous n’ayez des nouvelles si importantes et si secrètes qu’il ne peut les entendre.
    — En aucun cas, Votre Excellence, dit Francesc. Mes nouvelles sont plutôt étranges.
    — Bien. Allez chercher le médecin et expliquez-moi de quoi il s’agit.
    Alors qu’Isaac auscultait une fois de plus la poitrine de Berenguer, Francesc fit le récit de sa rencontre avec Ramon de Orta.
    — En bref, Votre Excellence, le père Ramon semble penser qu’il importe peu si le Graal est authentique ou non, ou si, en fait, il existe une coupe, ici ou ailleurs, susceptible d’être le Graal. Pour lui, si le monde est convaincu que le Graal est ici, ce sera une excellente chose pour nous tous. Je l’ai rarement vu aussi enthousiaste.
    — Je ne trouve rien d’étrange à cela, Francesc, répondit l’évêque. Ramon de Orta est un homme ambitieux. Il voit dans cette affaire de Graal un exutoire à son ambition.
    — Il a ajouté qu’il croyait savoir que le Graal était toujours à vendre.
    — Quand on voit ce qui est arrivé au dernier acheteur potentiel, il faudrait être bien brave pour désirer l’acheter, dit Isaac. Ou s’entourer d’une forte garde personnelle. Les termes de la transaction en rebuteraient plus d’un.
    — Perdre à la fois sa vie et son argent ? commenta l’évêque. C’est certain.
    — Il se peut que l’homme qui a emporté les coffres d’or de Gualter ne détienne pas le Graal, fit remarquer Francesc.
    — Qu’entendez-vous par là ? lui demanda Bernat.
    — Gualter a peut-être été abusé. Rien ne nous empêche de proposer à la vente ce que nous ne possédons pas.
    — Certes, et l’on se sent d’autant plus libre de vendre ce que l’on n’a pas quand on a l’intention de tuer l’acheteur dès qu’il se présentera avec la somme convenue.
    — Ces spéculations ne nous aident en rien.
    L’évêque ferma les yeux et se détourna des hommes regroupés près de son lit.
    — Je pense que je vais reprendre le sommeil que vous avez interrompu. Je vous souhaite une bonne journée, mes pères. Tant que nous ignorerons l’identité du vendeur, nous n’avancerons pas.
    — Votre poitrine va mieux, Votre Excellence, annonça Isaac.
    Berenguer rouvrit les yeux.
    — Est-ce là tout ce que vous avez à ajouter à cette discussion, maître Isaac ? Je suis déçu.
    — Non, j’ai quelque chose à dire. Et cela concerne mon ami Astruch des Mestre.
    — En quoi Astruch est-il impliqué ? demanda Berenguer.
    — Il y a cinq jours, il a avancé à maître Gualter la somme de cinq mille maravédis d’or.
    — Ils lui ont été dérobés ?
    — Exactement. Et ce serait une excellente chose pour tout le monde si nous pouvions découvrir qui possède cet or.
    — Vous avez raison, intervint Bernat. La veuve et le fils de Gualter peuvent difficilement rembourser une somme aussi importante sans récupérer l’or qui leur a été pris.
    — J’ai réfléchi à toute cette affaire, dit Berenguer. Ces rumeurs à propos du Graal, la mort de Gualter, la disparition de son argent. Et j’en ai conclu, après beaucoup de réflexion et maintes prières destinées à être bien guidé, qu’il serait particulièrement peu avisé que nous nous mêlions de tout cela. Par conséquent nous confierons l’affaire aux gardes de la ville et les laisserons découvrir où se trouve cet or.
    — Allons, Votre Excellence, s’écria Bernat, cela n’aboutira à rien ! Vous leur feriez franchir votre porte en cet instant même, ils ne verraient pas le chien qui dort dans votre cour ! Pourquoi les croyez-vous capables de mettre la main sur la propriété de cette veuve ?
    — Je suis très fatigué, dit Berenguer en laissant sa tête retomber sur les oreillers. Je vous l’expliquerai plus tard.
    Il ferma les yeux et leur fit signe de s’en aller.
    — Votre Excellence,

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