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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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un tollé général.
    — J’ai une chose de grande importance à vous dire, lança Marta de sa voix la plus forte et sans se préoccuper de la procédure à suivre. Et je crois, messires, que vous devriez être mis au courant.
    — De quoi s’agit-il ? lui demanda Pons, faisant ainsi taire ceux qui préféraient l’expulser plutôt que de l’écouter. Soyez brève, notre ordre du jour est très chargé.
    — Hier matin, j’ai découvert quelque chose, déclara-t-elle avec assurance. Ma maîtresse m’a envoyée nettoyer la cour, même si ce n’est pas mon travail, et j’ai trouvé du sang – du sang séché – sur les dalles, juste sous le citronnier.
    Cette annonce capta toute l’attention des conseillers.
    — De quelle cour parlons-nous ? demanda Pons dans le silence revenu. Quelle maison ?
    — Oh, celle de mon maître. La cour de maître Vicens.
    À nouveau ce fut le brouhaha. « Que dit-elle ? » fit une voix plaintive qui s’élevait au-dessus de toutes les autres. « Mais qui est-ce ? » demanda un conseiller, l’air affolé, qui s’adressait apparemment aux pierres de la voûte.
    — Il y aurait du sang sur les dalles de la cour de maître Vicens ? répéta Pons dès qu’il put se faire entendre. Je ne puis y croire.
    — Il faut voir cela, déclara un homme grave qui parlait rarement. Dès que possible. Car n’est-il pas envisageable que l’un des individus retrouvés morts près de la cathédrale n’eût pas été tué là-bas mais ailleurs ?
    — C’est peu probable, affirma quelqu’un.
    — C’est vrai, concéda un autre, mais il est important de ne rien négliger.
    Un murmure d’assentiment parcourut la salle du conseil.
    — Devons-nous le faire arrêter ? demanda un homme à l’œil vif que l’on savait ne pas être un ami du marchand d’étoffe.
    — Non, trancha Pons. Je ne demanderai pas l’arrestation d’un homme honorable sur l’accusation sans preuves d’une servante. Toutefois, cette allégation ne saurait être négligée.
    Une fois encore, un murmure d’approbation se fit entendre, et Marta profita de l’occasion pour sortir comme elle était entrée – sans être remarquée et sans qu’on s’y attende.
     
    C’est très indécis qu’Isaac quitta le palais épiscopal pour rejoindre le Call. Perdu dans ses pensées, il ralentit le pas, et sa main, d’ordinaire doucement posée sur l’épaule de Yusuf, se fit plus lourde et tira en arrière le jeune garçon.
    — Vous allez bien, seigneur ? demanda ce dernier pour qui seule la maladie aurait pu expliquer ce geste.
    — Que dis-tu, mon garçon ?
    — Vous vous sentez bien, seigneur ?
    — Certainement. Je me sens parfaitement bien. J’étais plongé dans mes réflexions et le monde s’était évanoui pendant un instant. Mais le voici de retour, et je vais y séjourner quelque temps, ajouta-t-il avec une bonne humeur manifeste.
    — La santé de Son Excellence semblait s’être améliorée, reprit Yusuf.
    — C’est vrai. S’il garde le lit encore quelques jours, il recouvrera ses forces. Et je crois bien l’avoir contraint à l’obéissance. Mais ce n’est pas à cela que je songeais. Aujourd’hui, j’aimerais régler mon différend avec maître Shaltiel. Cela me chagrine qu’un homme si bon et si sage puisse gaspiller sa force et son temps à s’irriter contre moi. Ce soir commence le shabbat, et je désire la paix et la réconciliation avant le coucher du soleil.
    Dès qu’ils furent entrés dans le Call, Yusuf se dirigea vers le portail de maître Shaltiel mais s’arrêta avant qu’ils n’y parviennent.
    — Que ferons-nous s’il refuse de nous recevoir ? demanda-t-il en hésitant.
    — Nous lui transmettrons nos meilleurs vœux de prompt rétablissement et nous en irons, dit simplement Isaac. Je ne m’imposerai pas à un ami ou un patient.
    Avi, le disciple de Shaltiel, ouvrit la porte, dévisagea le médecin et le pria d’entrer.
    — Comment va ton maître ? s’enquit Isaac.
    — Je crains qu’il ne soit très malade, répondit Avi. Si vous pouviez quelque chose pour lui…
    — Cela ne sera possible que s’il accepte mon assistance.
    Un pas lourd résonna dans l’escalier.
    — Chut, fit Avi. Il se rend dans son cabinet. Il a dû vous entendre.
    — Dans ce cas, suivons-le.
    — Comme vous voudrez, maître Isaac.
    Isaac s’arrêta à la porte du cabinet du philosophe.
    — Votre disciple, le jeune Avi, me fait savoir que vous vous

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