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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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tanière.
    — Écoutons-les donc.
    Les deux hommes se retirèrent dans le coin le plus discret de la chambre à coucher, loin des trois portes conduisant au cabinet, aux cuisines et au couloir. Ils s’assirent et conversèrent longuement à voix basse.
    — Nous allons essayer, dit Berenguer en se levant enfin. Mais je pense que l’on ne devrait pas vous trouver ici. Saurez-vous ressortir par-derrière ?
    — Certainement, Votre Excellence. Je demanderai seulement que l’on prévienne Yusuf de ne pas m’attendre dans le couloir.
    Sur ce, Isaac ouvrit la porte étroite menant aux cuisines et disparut en silence. À vingt pas de là, sur la gauche, un escalier l’emmena vers les jardins de l’évêque.
     
    Yusuf rattrapa le médecin alors qu’il traversait la grand-place en direction de la porte du Call.
    — Seigneur, dit-il doucement, je ne puis croire ce qui vient de se passer.
    — C’est parfait. La sagesse naît parfois de l’incrédulité.
    — Et mon cheval ? s’inquiéta le garçon. Comment pourrai-je monter désormais ?
    — L’évêque n’est pas en colère après toi, Yusuf. Ton comportement ne doit changer en rien.
    — Mais comment faire, seigneur, après ce que je viens d’entendre ?
    — Crois-moi, Yusuf, tu dois te conduire envers Son Excellence comme s’il ne s’était rien produit ce matin. Comprends-tu ? Demain matin tu te rendras au palais et te comporteras comme d’habitude.
    — Non, seigneur, je ne comprends pas. Mais puisque vous me demandez d’agir ainsi, j’obéirai.

CHAPITRE XVI
     
    Les rumeurs de la disparition imminente de l’évêque avaient considérablement enflé depuis le dimanche matin. Lundi, on fit venir un autre médecin, mais celui-ci fut renvoyé quand Son Excellence refusa qu’il l’examine. On disait aussi en ville que l’astucieuse fille de maître Isaac avait été aperçue entrant et sortant du palais pour veiller sur la santé de Son Excellence.
    Entre-temps, Baptista avait été mis en terre, et nul ne l’avait pleuré hormis maîtresse Ana. Les gardes de la ville demandaient à toute personne croisée dans la rue si elle connaissait quelqu’un qui avait soudain acquis de grosses quantités d’or. Mais l’on n’avait vu personne se pavaner sur le marché avec une bourse bien remplie, de même que nul n’avait remarqué aucun coffre débordant de pièces dans la demeure de son voisin.
    — À quoi s’attendent donc ces imbéciles ? avait dit Bernat. Que le voleur répande son butin sur les marches de la cathédrale devant toute la congrégation ? Celui qui a dérobé l’argent de maître Gualter le dissimulera jusqu’au jour où il pourra le ressortir sans danger.
    — Allons, Bernat, n’incriminez pas les gardes, lui avait répondu l’évêque. Ils remplissent une fonction essentielle.
    — Et quelle est-elle, Votre Excellence ?
    — Convaincre la population que l’on prend des mesures utiles.
     
    Les gardes n’avaient pas manqué de visiter la cour de maître Vicens. Quand le marchand sortit leur parler, ils contemplaient d’un air morne les pierres que l’on venait de laver.
    — Je vous demande pardon, messire, dit leur chef, mais comment expliquez-vous cette tache ? Nous avons entendu…
    — Je n’ignore pas ce que vous avez entendu dire, répliqua Vicens irrité. Ma femme m’a appris que notre portier sait de quoi il s’agit.
    — Pouvons-nous lui parler ?
    — Naturellement. Il a pris le lit, je crois, mais je ne pense pas qu’il soit trop malade pour s’entretenir avec vous.
    Il tapa dans ses mains et un garçon de cuisine fit son apparition.
    Un jeune garde fut envoyé interroger le portier. Il revint, le visage rouge, et murmura quelque chose à l’oreille de son officier.
    — Quoi ? rugit ce dernier.
    — Il me l’a juré. Le chien a attrapé un rat, c’est comme ça qu’il y a du sang sur les dalles. Le portier a chassé le chien et s’est débarrassé d’un coup de pied du rat mort. Il dit qu’il pourrait le retrouver si c’est vraiment important.
    Ils partirent après s’être excusés.
    — De toute façon, ça ne change rien, dit l’officier. Il est bien trop riche et trop important pour qu’on le jette en prison.
     
    Après la querelle qui avait éclaté entre Isaac et l’évêque, le médecin avait pris à part Yusuf et Raquel.
    — Si quelqu’un vous demande ce qui s’est passé aujourd’hui entre Son Excellence et moi-même, vous répondrez…
    — Nous

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