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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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trouver maître Martí.
    Tandis que Yusuf s’efforçait de trouver Martí, Raquel et Leah cherchaient à combiner la pratique quotidienne du médecin avec l’instruction des habitants de la ville.
    Leur première visite eut pour cadre la maison de maître Pons, le marchand de laine, tête du conseil pour le temps présent et l’un des plus agréables patients de maître Isaac. Son épouse avait besoin d’un certain nombre de remèdes, et elle les reçut avec le calme et la gentillesse qui la caractérisaient.
    — Que pensez-vous de cette histoire de Graal, maîtresse ? lui demanda Raquel qui cherchait méthodiquement deux petits paquets dans son panier.
    — Des rumeurs, voilà ce que c’est, répondit vivement la femme de Pons Manet.
    — Nombreux sont ceux qui y croient. Ils disent que l’un de nos riches citoyens en est le propriétaire.
    Elle continuait de chercher pour ne pas avoir à relever la tête.
    — L’un des patients de mon père jure même que c’est maître Pons.
    — Dieu nous en préserve ! s’écria la digne épouse. Pons, acheter pareille chose ? Je puis vous l’assurer, maîtresse, ce n’est pas vrai. Comme si nous n’avions pas assez de problèmes dans notre vie pour nous lancer dans une telle histoire !
    — Je n’ai pas cru que ce pût être vrai, maîtresse. Cela ne ressemble pas à maître Pons.
    — Laissez-moi vous dire, maîtresse Raquel, que mon mari est un brave homme, très lucide de surcroît. Il ne court pas après de telles chimères et ne gaspille pas son or auprès de voleurs et de tricheurs.
    Elle en avait les joues roses d’indignation.
    — Je n’aurais jamais pensé pareille chose, répondit Raquel, mais je me demande qui dans cette ville peut bien gaspiller son or pour une telle escroquerie.
    — Est-ce important ? demanda la femme de Pons.
    C’était de toute évidence une question très sérieuse.
    — Apparemment, oui. Cet objet suscite beaucoup de mal dans notre ville, n’est-ce pas ? Deux morts ont déjà été attribuées à sa présence.
    — Ou aux rumeurs de sa présence. Après tout, personne ne l’a vraiment vu, me semble-t-il.
    — Une personne – une seule, que je sache – dit l’avoir vu. Ou plutôt, dit avoir vu une chose qu’on lui a présentée comme tel. Une coupe en argent, sans ornementation, bosselée et ternie. Elle l’a touchée et cela ne lui a fait aucun mal.
    — Elle n’y a donc rien trouvé de magique ? demanda la femme de Pons. Celui qui la lui a montrée, est-ce cet homme qui prétendait la posséder ?
    — Oui, fit Raquel qui ne savait pas exactement jusqu’où son père lui avait permis d’aller.
    — Seul un enfant, ou une personne dotée de l’esprit d’un enfant, peut penser qu’un objet aussi sacré se trouve ici, dans cette ville. D’autant plus de nos jours. Il est vrai que Gérone compte bien des sots, ajouta-t-elle.
    — Assez riches pour tenter un escroc ?
    — Oh oui, et même assez riches pour tenter le premier venu.
    Elle réfléchit un instant.
    — L’homme le plus crédule que je connaisse, c’est maître Joan, le marchand de grain. Mais il a connu une mauvaise année, et je doute qu’il ait assez d’argent à sa disposition – ou même de crédit – pour tenter qui que ce soit.
    — Maître Gualter était-il facile à berner ?
    — Le pauvre… oui, mais ce n’est pas le cas de sa femme. Maîtresse Sibilla sait la valeur de chaque sou, et elle le surveillait toujours de près dans toutes ses transactions. Je me demande comment elle a pu manquer celle-là.
    — Elle doit beaucoup souffrir.
    — En tout cas, si celui qui a dérobé l’or de ce pauvre maître Gualter détient aussi le Graal, il revient aux gardes de le retrouver.
    — Absolument, fit Raquel.
    — Dans ce cas, il faut chercher un personnage cupide, maîtresse Raquel, et il y en a tant autour de nous, ajouta-t-elle avec amertume, que j’aurais du mal à les recenser. Mais certainement Son Excellence l’évêque en sait-elle plus à ce propos que nous tous. Maître Isaac ne pourrait-il lui demander… fit-elle d’une voix hésitante.
    — Hélas…
    Raquel fit une pause pour voir comment elle allait présenter la suite.
    — Papa et l’évêque sont malheureusement…
    — Ce qu’on dit est donc vrai ? J’en suis sincèrement désolée, ma chère. Et j’espère que ce différend pourra être réglé. D’autant plus que Son Excellence est malade…
    Raquel hocha la tête,

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