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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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que la personne qui vous a adressé cette lettre a enlevé Yusuf parce qu’elle veut que vous vous rendiez seul chez maître Vicens. Et pas parce que Yusuf lui serait de quelque intérêt. J’en doute.
    — Enfin, maman, dit Raquel, cela se tient. Il pense que papa va reprendre ses vieilles habitudes.
    — C’est tout à fait clair, mais je pourrais emmener quelqu’un d’autre, dit Isaac.
    — Ah oui ? Qui cela ? Ibrahim ? Une servante ? Votre femme ou votre fille ? Et à qui feriez-vous confiance en dehors de cette maison ? Si ce n’est quelqu’un qui a fait allégeance à l’évêque, naturellement, ajouta habilement Judith.
    Isaac l’interrompit d’un geste.
    — Vous revoilà à parler de cette querelle avec l’évêque. Il est réjouissant de voir que nos efforts ont été couronnés de succès. Tout le monde est au courant. Seulement, je n’avais pas pensé à la vulnérabilité de Yusuf. Je me sens coupable.
    — L’heure n’est pas au remords, mon mari.
    — Ah oui ? Et quelle heure le serait ? Non seulement j’aime beaucoup cet enfant – presque autant que s’il était le nôtre –, mais j’en suis aussi responsable devant Sa Majesté.
    Nul n’osa répondre.
    — Nous avons entrepris les premières démarches, reprit Isaac. La garde le cherchera bien mieux que nous. Ce que nous devons comprendre, c’est où il peut être. Et pourquoi.
    — Mais comment ? dit Judith. Il peut être n’importe où en ville et y faire n’importe quoi.
    Il n’y avait pas grand-chose à ajouter pour l’instant. Le garçon de cuisine revint, la mine déconfite. Il avait été incapable de trouver quelqu’un qui eût vu Yusuf près des portes au cours des dernières heures.
    — Sauf un garçon, fit-il d’une petite voix. Il croit l’avoir vu parler à un gros bonhomme.
    On le questionna, mais il fut dans l’impossibilité de donner des détails supplémentaires.
    Daniel revint alors pour annoncer que la garde avait été alertée et que le capitaine attendait devant le portail.
    Peu après, Raquel et Leah, voilées et vêtues d’une cape, furent escortées jusqu’au palais épiscopal pour prévenir Son Excellence de la disparition du pupille de Sa Majesté.
     
    Plongé dans ses pensées, Yusuf avait quitté le palais. Après avoir traversé la grand-place d’un pas plus lent qu’à l’accoutumée, il s’arrêta non loin de la porte du Call.
    — Holà !
    La voix qui avait retenti derrière lui était péremptoire mais elle ne lui était pas familière, et il n’y prêta pas attention.
    — Toi là-bas !
    Un rapide regard circulaire lui apprit que c’était bien lui qu’on appelait ainsi et il se hâta en direction du Call, refusant obstinément de répondre. Il n’aimait pas que l’on s’adresse à lui ainsi qu’à un esclave ou à un serviteur.
    — Yusuf ! Tu es sourd ou quoi ?
    La voix vibrait de colère.
    — J’ai un message pour toi.
    Il se retourna. Un inconnu portant l’uniforme de la garde épiscopale s’approchait de lui. Par respect pour sa tenue, il masqua son déplaisir et s’arrêta. Il écouta même avec attention le contenu du message.
    — Bien entendu, dit-il au garde. Un instant.
    Il fit signe à un gosse des rues qui passait par là.
    — Eh, Ramon, tu peux te rappeler un message ?
    — Pourquoi ? répondit le gamin.
    — Pour gagner un sou si tu arrives à le répéter, voilà. Mais attention, si j’apprends que tu n’as pas fait ton travail, je te coince et je te fais recracher ta pièce, c’est compris ?
    — Donne-moi le sou, fit le gosse, peu impressionné.
    — Je te confie d’abord le message.
    Et Ramon était parti en courant, serrant dans sa main la pièce que lui avait donnée le garde à contrecœur.
     
    Daniel accompagna Raquel et Leah jusqu’à la porte du Call, où il les confia aux bons soins d’un sergent de la garde. Ne voyant pas ce qu’il pouvait faire de plus, il rentra chez lui.
    Judith et Isaac attendaient dans la cour de leur maison.
    — Quand la lune était-elle pleine, Judith ? demanda-t-il.
    — La semaine dernière. Lundi. Pas ce lundi-ci, celui de la semaine d’avant. Le jour où maître Gualter a été assassiné. Oui, la lune était pleine, et j’ai mal dormi. Je vous ai entendu sortir et rentrer. C’est aussi le jour où la jeune maîtresse Delia a mis son enfant au monde – vous savez que cela survient toujours lors de la pleine lune.
    — C’est ce que je pensais. Quand nous

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