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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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s’en aille aujourd’hui. J’aurais dû m’efforcer de lui parler quand je le pouvais.
    — Je ne vois pas pourquoi.
    — Il aurait pu nous faire des révélations intéressantes. Don Vidal est-il contrarié ?
    — Don Vidal est soulagé, corrigea l’évêque. Mais encore un peu ennuyé. Je crois vous avoir dit qu’il avait écrit aux moines de Sant Llorenç pour leur demander s’ils avaient perdu un certain Joaquim. Il semble qu’ils n’aient jamais entendu parler d’un tel frère. Ce n’est certainement pas l’un des leurs.
    — Dans ce cas, qui est-il ? Moi aussi, j’ai appris des choses fort intéressantes à propos de frère Joaquim, Votre Excellence. Le jeune Daniel a enfin trouvé le moment de me rapporter leur conversation.
    Avec beaucoup de précision, il reprit les paroles de Daniel.
    — J’en déduirais qu’il voyagera de nuit, conclut Isaac.
    — Ce sera dans le noir, alors. La lune est décroissante, et elle se lève très tard cette nuit.
    — Entre matines et laudes, précisa Bernat.
    — Où est-il, à cette heure ? demanda l’évêque. Il n’a en ville aucun ami susceptible de l’accueillir. Gualter est mort et sa femme ne le tient pas en grande estime.
    — Il doit se cacher quelque part.
    — Je commence à regretter de l’avoir mentionné, dit Berenguer. Disputons une partie d’échecs, Isaac, en attendant le retour de la garde.
    Isaac envoya Yusuf à la maison pour qu’il informe sa maîtresse qu’ils seraient de sortie cette nuit, puis il s’installa devant l’échiquier.
     
    Peu après avoir entamé leurs recherches, les gardes trouvèrent le journalier qui avait porté le message. Il vidait un pichet de vin non loin de là et avait peu de choses à leur dire.
    — Je le connais, expliqua le sergent quand il vint faire son rapport à l’évêque. Je jurerais de son honnêteté. Il m’a dit qu’une fille, une servante, lui a donné le papier scellé et cinq sous pour aller trouver le jeune Yusuf et le lui remettre. Il n’a eu aucun mal à mettre la main sur Yusuf puisqu’il se tenait de l’autre côté de la place, mais quand celui-ci lui a demandé d’où venait cette missive, il a commencé à s’inquiéter. Cinq sous, c’était beaucoup pour une si petite course, et il avait certainement fait quelque chose de mal. Je l’ai interrogé à propos de la fille, mais il a été incapable de la décrire : à peine plus qu’une enfant, elle portait un tablier et avait des cheveux bruns bouclés. Elle s’est enfuie avant qu’il ne la questionne.
    — L’a-t-il suivie ? demanda Berenguer.
    — Malheureusement, non, répondit sèchement le sergent. Il est allé chez la mère Benedicta se remettre de ses frayeurs – il le pouvait parce qu’il avait plein d’argent. Il avait déjà bu et mangé pour deux sous. Je lui en ai donné un de plus et lui ai conseillé de rentrer retrouver sa femme, mais je ne sais s’il l’a fait.
    — Excellent travail, sergent, dit Berenguer avant de se tourner vers le capitaine. Il est maintenant temps de nous demander ce que signifie cette lettre.
    — Il y a aussi le problème de frère Joaquim et du couvert de la nuit, ajouta Isaac. Car je crois que c’est lié à tout ce qui s’est passé ici depuis l’arrivée du jeune moine. En fait, qu’il soit moine ou non, cela importe peu.
    Le capitaine posa son regard sur les deux hommes, l’un après l’autre.
    — Certainement, Votre Excellence. Maître Isaac. Voyons ensemble ce que nous apporte le couvert de la nuit.

CHAPITRE XX
     
    Les cloches commençaient à appeler aux vêpres quand Isaac arriva devant le portail de sa maison. Dans la cour, Judith était assise, son ouvrage sur les genoux et l’aiguille à la main. En le voyant, elle s’empressa d’aller à sa rencontre.
    — Mais où étiez-vous donc ? demanda-t-elle aussitôt.
    — Au palais, ma mie. Vous le saviez. Je ne suis pas en retard au point que vous vous inquiétiez.
    — Non, évidemment. Tout le monde est sorti et je me retrouve seule ici, mais j’ai eu tort de me faire du souci.
    — De quoi parlez-vous ? Tout le monde est sorti, dites-vous ? Mais où ça ?
    — Maître Sebastià a envoyé une servante chercher des plantes pour sa digestion – sa cuisinière avait préparé un canard aux abricots pour dîner. Par une telle chaleur ! J’ai demandé si Sebastià désirait vous voir, mais il semble que votre tisane lui suffit. Raquel est allée la lui

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