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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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sommes allés au palais, Yusuf m’a dit que les rues étaient aussi éclairées qu’en plein jour.
    — Mais quelle importance, Isaac ? Ce n’est pas ça qui va nous ramener Yusuf.
    — Peut-être que si, ma mie. Je vais bientôt découvrir qui l’a emmené et, si le Seigneur le veut, peut-être est-il encore sain et sauf.
    — Seul ? Sans aide ?
    — Jamais seul, ma chérie. Et jamais sans aide.
    Il réfléchit un instant et se tourna vers elle.
    — J’ai besoin de vous expliquer quelque chose. Venez vous asseoir auprès de moi.
    Judith reposa son ouvrage et s’installa si près de son mari que leurs genoux en vinrent à se toucher. Il lui posa doucement la main sur la cuisse.
    — Écoutez-moi attentivement, et ne dites rien tant que je n’aurai pas fini.
    Judith tendit l’oreille. Son visage se décomposa.
    — Isaac, c’est impossible, vous ne pouvez…
    — Il ne nous arrivera rien, dit-il. Je vous le promets.

CHAPITRE XXI
     
    La première chose dont Yusuf prit conscience en se réveillant, ce fut une formidable migraine bientôt suivie d’une irrépressible soif. Il ouvrit les yeux et ne vit que l’obscurité. Il faisait lourd et l’air sentait le foin et les bêtes. Le silence était absolu. La panique s’empara de lui. Il tendit la main, mais il n’y avait rien autour de lui hormis la chaleur et l’odeur. Puis il découvrit du foin sous ses doigts. Il était couché sur une botte de foin poussiéreux. Pour une raison qui lui était inconnue, il se trouvait dans une étable ou une écurie. Il eut beaucoup de mal à réprimer un éternuement. Lentement, il essaya de s’asseoir. À sa grande surprise, il n’était pas attaché.
    Il ne faisait pas non plus aussi sombre qu’il l’avait cru. Des rais de lumière apparaissaient çà et là sur les murs de sa prison. Il rampa vers le plus proche.
    — Qu’est-ce que c’était ? fit une voix venue d’en bas.
    Il s’immobilisa.
    — Sûrement un rat, fit une autre, l’air ennuyé.
    — Tu crois qu’il s’est réveillé ?
    — Pas avant le coucher du soleil. S’il se réveille un jour…
    — Le maître ne va pas aimer ça.
    Après un long moment de silence, l’homme reprit la parole.
    — Pourquoi est-ce qu’il est si important ? Ce n’est qu’un gamin, il y en a plein comme lui.
    — Il sait quelque chose, non ?
    — Je me demande bien quoi.
    Et les voix se turent à nouveau.
     
    Yusuf essayait de comprendre pourquoi il se trouvait dans le grenier d’une écurie, mais cet effort de réflexion ne faisait qu’aggraver sa migraine. Il cessa donc d’y penser et préféra découvrir comment il y était arrivé. Il se rappelait avoir parlé à cet étrange garde, qui lui avait remis un document scellé. Il avait envoyé le petit Ramon prévenir sa maîtresse qu’il serait en retard. Il se souvenait parfaitement qu’il avait voulu livrer ce document mais que le garde ne tenait pas à ce qu’il y aille seul : Son Excellence avait bien insisté pour que quelqu’un l’accompagne et le protège. Dans ce cas, lui avait-il répondu, le garde aurait pu porter le message aussi bien que lui-même.
    — Non, non, avait dit le garde, l’homme chez qui nous allons est plutôt méfiant. Il te connaît, mais, moi, il ne m’a jamais vu.
    Yusuf observa son visage taillé à coups de serpe et ses yeux de fouine, et il comprit la méfiance de l’homme en question.
    — Je suis étranger, expliqua le garde. Une nouvelle recrue. On est quelques-uns comme ça, des nouvelles recrues, et les gens ne nous connaissent pas encore.
    Oui, il se souvenait de tout cela. Et de la chaleur tandis qu’ils franchissaient à la hâte la porte nord et suivaient un instant la rivière. Le garde lui avait offert l’eau de la gourde de cuir qu’il portait à la ceinture.
    La canaille ! Il sentait encore le goût de cette eau au fond de sa gorge.
     
    À l’instant où l’homme en uniforme de garde offrait à boire à Yusuf, deux nouvelles recrues – vraies, celles-là – de la garde épiscopale plissaient le front en entendant les premiers ordres que leur donnait leur sergent.
    — Je crois savoir où on est censé attendre le médecin, dit le plus grand des jeunes gardes, mais comment on va le reconnaître ? Vous ne devriez pas plutôt envoyer quelqu’un qui sait à quoi il ressemble ?
    — Bien, dit le sergent d’un ton qui aurait dû les alerter. Je suis d’accord que cela peut poser problème. Quelqu’un vous accompagnera

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