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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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marcher ?
    — J’ai le corps couvert de coupures et de bleus, mais il n’y a rien de cassé, j’en suis sûre. Je vais bien, papa. Je vous l’assure.
    — Parfait. Ne nous attardons pas ici.
     
    Grâce à Joaquim, ils sortirent rapidement du petit bois et retrouvèrent les champs à flanc de colline. Là, la nuit paraissait presque claire à Raquel. Le ciel était parsemé d’étoiles. Les rochers pâles semblaient en capter la lueur avant de la refléter sur le paysage alentour.
    — Restons là, dit Joaquim. Ainsi on les verra venir.
    — Joaquim, fit Isaac, écoutez-moi. Nous cherchons quelqu’un, nous ne nous cachons pas. Peut-être est-ce aussi la personne devant qui vous fuyez. Nous devons retrouver cet homme. Il détient mon apprenti, Yusuf, et prétend être en possession du Graal.
    — Oui, il a le garçon. Je le sais.
    — Le Graal ne me concerne pas, mais je dois sauver mon apprenti. C’est très important.
    — Joaquim, comment savez-vous qu’il a l’un et l’autre ? demanda doucement Raquel.
    — Je l’ai vu.
    — Il a déjà tué, Joaquim, insista Isaac, désespérant de réussir à communiquer son sentiment d’urgence à cet étrange jeune homme. Je crains pour la vie de Yusuf.
    — Le garçon est toujours en vie. En tout cas, il l’était quand je l’ai vu.
    — Vous l’avez vu, Joaquim ? Quand ?
    — C’était en plein jour. Je ne pouvais rien faire. Il n’avait pas la coupe avec lui, seulement le garçon.
    — Il y a si longtemps ? murmura Isaac. Seigneur, comme je me suis montré arrogant et stupide… exactement ce que l’on m’a reproché, et bien plus encore.
    — Papa, ne parlez pas ainsi. Vous ne pouviez pas prévoir ce qui allait arriver.
    — Eh bien, j’aurais dû, fit-il, amer. Un peu de raisonnement, et j’y serais parvenu.
    — Il ne lui sera fait aucun mal, pas pour l’instant, dit Joaquim. Nous allons attendre ici. Il va venir et amener le garçon.
    — Pourquoi ?
    — Il le doit, mais peut-être pas avant le lever de la lune.
    Soudain il contempla le ciel.
    — C’est très beau. Aussi beau que ma fresque. Il croit que le garçon sait où se trouve le Graal, ajouta-t-il comme si ces deux déclarations procédaient de la même pensée.
    — Est-ce le cas ? demanda Isaac, qu’une réponse positive n’aurait pas vraiment surpris.
    — Non. Mais il va amener le garçon avec lui. Vous verrez. En attendant, il faut rester ici.
    Le silence s’abattit sur le petit groupe, un silence si parfait que Raquel s’allongea dans l’herbe et dormit un instant. Elle se réveilla en sursaut et se rassit.
    — Comment se fait-il que vous êtes arrivé à Gérone habillé en moine ? demanda Isaac.
    — J’ai trouvé un moine mort dans la neige, répondit Joaquim avec une simplicité désarmante. Les renards s’en étaient déjà pris à lui. Il portait un habit chaud et une cape épaisse. Je ne sais pas pourquoi il est mort, mais c’est ainsi.
    — Vous avez changé vos habits contre les siens ?
    — Je lui ai fait un linceul avec ma cape et ma tunique – un linceul très correct –, et je l’ai enterré sous un tas de pierres avec une branche de pin pour marquer sa tombe. J’ai pris ses vêtements parce que j’avais froid.
    — Vous vous sauviez ?
    — Non, je suivais quelqu’un.
    — Mais comment avez-vous survécu ? demanda Raquel. Dans les montagnes, avec la neige et le froid ? L’hiver dernier fut très rigoureux.
    — J’ai trouvé un cerf qui était tombé – comme vous, maîtresse, sauf que vous n’avez pas de bois pour vous prendre aux rochers. Il avait une patte cassée et je l’ai tué. J’ai mangé de sa chair pendant des semaines, j’en ai même échangé contre du pain. J’allais bien.
    — Après qui couriez-vous donc ?
    — Ça, je ne puis le dire, fit Joaquim d’un air malheureux.
    — Pourquoi ?
    — Ce ne sont pas nos affaires, trancha Isaac. Vous l’avez traqué dans les montagnes et ensuite ici. L’avez-vous retrouvé ? Et tué ?
    — Non, maître Isaac, je n’ai jamais tué un homme de ma vie, dit-il très simplement. Sauf…
    Il frissonna.
    — Peu importe.
    — Savait-il que vous le suiviez ? demanda Raquel.
    — Oh non, maîtresse. Je me suis tenu à l’écart des routes et des chemins. Parfois, je marchais le jour, comme lui. Parfois la nuit, cela dépendait de la lune et de la difficulté du chemin. Je n’ai eu aucun problème jusqu’à ce que j’arrive là où il y

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