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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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nouveau et reprit sa respiration. Quelqu’un avait déplacé la bougie et, à sa lueur, il vit des yeux bouger sous la capuche ainsi que des lèvres qui remuaient doucement. Un masque. Cet homme portait un masque d’étoffe noire.
    — Attachez-lui les bras dans le dos, serrés, dit son ravisseur d’une voix redevenue normale. Nous ferons à cheval le reste du chemin.
    — Et nous ?
    — Je n’ai plus besoin de vous. Quelqu’un m’attend là-bas.
     
    — Alors, où en est-on ?
    Le capitaine était revenu s’asseoir dans la salle de réception du palais.
    — J’ai ordonné à ceux qui étaient déployés devant la porte sud de rentrer, dit le sergent. Nous fouillerons alors la contrée à l’est.
    La porte s’ouvrit et les deux hommes se levèrent.
    — Votre Excellence, fit le capitaine.
    — Je pars avec vous, lança l’évêque.
    — Fort bien, Votre Excellence. Le sergent m’informait de la situation. Dès que les autres arriveront, nous partirons.
    — Les patrouilles ont parcouru les quartiers, relata le sergent. Elles n’ont rien trouvé d’intéressant. C’est d’ailleurs étrange, ajouta-t-il d’un ton plus familier. Les conditions sont idéales pour une recherche en règle, Votre Excellence. La chaleur du soir a fait sortir un tas de gens qui n’avaient rien à faire sinon observer leurs voisins. Nombre d’entre eux connaissent assez bien le médecin et le jeune Yusuf pour les identifier, même en pleine nuit.
    — Que nous reste-t-il alors ? demanda Berenguer.
    — Les champs et les hauteurs, Votre Excellence. Ils ont pensé qu’ils avaient peu de chances d’y trouver quelque chose et les ont laissés pour la fin.
    — C’est donc là qu’ils doivent être.
    — Je suis de votre avis, Votre Excellence. Tenterons-nous de les prendre par surprise ?
    — Comment dissimuler la présence d’hommes et de chevaux par une nuit paisible comme celle-ci ? demanda Berenguer, qui n’attendait d’ailleurs pas de réponse. La prudence et la lenteur ne serviront à rien, capitaine.
    — C’est parfaitement exact, Votre Excellence.
    — Je serais pour ma part enclin à arriver à vive allure, avec des torches pour nous éclairer. À moins que vous ne m’opposiez d’excellentes raisons…
    — D’excellentes raisons ? répéta le capitaine. Non, nous agirons ouvertement.
    — Mais pas tant que nous ne sommes pas sur place, Votre Excellence, murmura le sergent.
    — Nous sommes d’accord ? dit Berenguer.
    — Nous sommes d’accord, murmurèrent les deux hommes.
     
    Tomber n’avait plus rien de désirable. Raquel sentait la panique lui tordre l’estomac ; ses jambes s’étaient mises à trembler. La terre continuait de glisser sous ses pieds. Pour se maîtriser, elle respira bien à fond et s’efforça de raisonner. Jusqu’où tomberait-elle ? Ce n’était peut-être rien de plus qu’une petite faille, une ride sur ce flanc montagneux. Dans ce cas, elle était déjà proche du fond, et tout le monde rirait en découvrant ses égratignures. Mais il se pouvait aussi que l’obscurité dissimule la vallée de la rivière : dans ce cas, elle était perdue. Les flancs de la vallée constituaient un défi à la chèvre la plus habile. Elle murmura une prière.
    — Allez, maîtresse, dit la voix marquée d’un fort accent de la campagne. Je vous descends une corde. Elle est bien grosse avec plusieurs nœuds. Ne lâchez pas encore votre bâton, mais avec votre autre main, attrapez la corde et quand vous arriverez au troisième nœud, saisissez-la à deux mains. Refermez vos genoux autour du premier nœud et on va vous tirer. Tenez bon.
    — Je l’ai, fit Raquel, le troisième nœud.
    — Bon, tenez-le serré et quand vous y êtes, criez qu’on peut y aller.
    La main gauche de Raquel se referma sur la corde. Elle lâcha le bâton. C’est alors que le sol céda sous elle.
    — Allez-y ! hurla-t-elle.
    Elle serra ses genoux autour du premier nœud. Une pluie de cailloux et de terre s’abattit sur elle. Elle se sentait ballottée en tout sens. Et puis, soudain, elle se retrouva couchée sur le ventre. Elle ouvrit les yeux et aperçut, devant elle, deux paires de bottes.
    — On ferait mieux de s’en aller d’ici, dit Joaquim. Vous pouvez marcher, maîtresse ?
    — Mais oui, je peux marcher.
    Elle saisit une main chaude et familière et se releva en émettant un halètement involontaire.
    — Ça va ? lui demanda son père. Tu es certaine de pouvoir

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