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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Avance.
    — Je dois regarder très attentivement.
    — N’y passe pas la nuit.
    Bien qu’il tendît l’oreille, Yusuf ne percevait plus aucun murmure. Peut-être n’en avait-il d’ailleurs jamais entendu. Peut-être n’étaient-ce que des esprits venus le réconforter en ses derniers instants. Il frissonna. Qui d’autre pourrait errer ici à cette heure ?
    — Ce n’est pas là, murmura-t-il avant de fouler à nouveau les feuilles mortes et les aiguilles de pin qui jonchaient le sol.
    Le vent se leva et, cette fois-ci, l’odeur fut plus puissante. Mêlé aux senteurs des pins, de la terre et des animaux de la forêt, le parfum du jasmin était reconnaissable entre tous. De l’huile de jasmin sur des cheveux bruns. Ce ne pouvait être que Raquel et son maître. Il s’arrêta.
    — Tu l’as trouvé ?
    — C’est juste ici, messire.
    Derrière lui, l’homme émit un long sifflement.
     
    Yusuf se rendit alors compte que, s’il continuait par là, il risquait de conduire ce fou et ses sbires vers Raquel et son maître. Si c’étaient bien eux qu’il avait entendus. Et que pourraient-ils faire contre quelqu’un d’aussi fort ? Car il était fort, on ne pouvait en douter.
    — Où est-ce ? dit l’homme en lui serrant le bras. Où ?
    — Par là, répondit Yusuf en indiquant la direction opposée à l’odeur. À côté de ce rocher. Oui, je me souviens d’un rocher comme celui-ci, ajouta-t-il en se demandant combien de temps pourrait durer sa supercherie.
    — Silence. Continue. Je ne vais pas encore te lâcher.
    Il le poussa vers le rocher.
    — Mais que fait cet imbécile ?
    Une fois encore, il siffla.
     
    Pendant une seconde ou deux, ce fut le silence, si l’on excepte le faible écho de ce second sifflement. Dans le calme de la nuit, il avait retenti avec une extrême violence. Même les insectes et les petits animaux nocturnes avaient mis un terme à leurs activités. Le ravisseur de Yusuf le secoua.
    — Allez. Trouve-le. Mon homme sera bientôt là avec une lanterne et une pelle.
    Dès qu’il entendit ces mots, Yusuf sentit ses membres flageoler. Il essaya de marcher, d’éloigner cet homme, mais il trébucha.
    — C’est dans le coin, messire, dit-il le plus fort possible.
    Il émit alors un cri d’étonnement.
    Son ravisseur l’avait poussé sur le côté avec une telle violence qu’il en perdit l’équilibre et tomba – lourdement, douloureusement.
    — Que se passe-t-il ? hurla l’homme. Qui m’a fait ça ?
     
    Daniel se réveilla dans la confusion la plus totale. Sa couche était dure et bosselée, sa tête résonnait et son estomac se tordait comme s’il avait bu une pleine outre de vin. Était-ce le cas ? Il fouilla dans sa mémoire et n’y trouva que de vagues ombres.
    Sa main reposait sur sa poitrine. Il remua les doigts et saisit l’étoffe de sa tunique. Il s’était couché tout habillé. Prudemment, il remua les pieds. Il avait aussi gardé ses bottes. S’approchant du bord du lit, il ramassa une pleine poignée d’aiguilles de pin et de brindilles. La mémoire lui revint. Il était allé dans les bois. Il avait dû trébucher et se heurter la tête en tombant. Il se tâta le crâne et trouva une pièce de laine grossièrement pliée. Curieusement, il avait dû tomber sur un oreiller de bonne laine.
    Il ouvrit doucement les yeux. Au-dessus de lui, la lune, réduite au quart de sa splendeur, projetait sa lueur sur les bois. La dernière fois qu’il avait été conscient, la nuit était sombre, terriblement sombre. Puis la vision d’un bras levé et d’un visage grimaçant traversa son esprit. Peut-être s’était-il cogné la tête en tombant, mais peut-être quelqu’un l’avait-il frappé.
    Avec précaution, il s’assit et se palpa la tête. Il y avait, au-dessus de son oreille, quelque chose de poisseux. Remuer ne fit qu’accroître les coups qui résonnaient dans son crâne. Il regarda fixement le sol pour calmer son estomac. Dans la pâle clarté lunaire, il voyait sa lanterne éteinte, mais aussi la pierre à feu. Un assassin bien ordonné, songea-t-il confusément. Attentionné aussi. Ce n’était pas un oreiller sous sa tête, mais la capuche d’un habit de moine.
    Les doigts gourds, il passa quelque temps à essayer d’accrocher la lanterne à sa ceinture. Cela fait, il mit la capuche sur ses épaules et se traîna au pied d’un arbre de taille moyenne. Il avait du mal à garder l’équilibre. Et soudain il entendit le

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