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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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bras handicapa son adversaire.
    L’homme saignait beaucoup. La main de Daniel, trempée de sang et de sueur, n’avait plus assez de prise sur le manche de son arme. La lame de son adversaire vint heurter la sienne et la projeta à terre. Désespéré, Daniel tenta de saisir la main droite de l’homme, mais celui-ci fit un écart avant de plonger en avant pour lui enfoncer son fer dans le ventre.
    Et soudain, il n’y eut plus personne devant lui. L’homme avait trébuché et était tombé à la renverse. Avec un cri de triomphe, Daniel ramassa son arme et se pencha.
    En jurant, l’homme saisit le bras de Daniel et chercha à l’attirer à terre avec lui.
    Le bois et la petite clairière étaient inondés de lumière. Le capitaine regarda les deux hommes qui roulaient sur le sol. Le sergent mit pied à terre, tira son épée de son fourreau et en posa la pointe sur la gorge de l’homme masqué.
    — Laissez maître Daniel ! ordonna-t-il.
    Daniel se releva péniblement, tituba et retomba.
    — Allez chercher le médecin ! lança le capitaine.
    Raquel accourut, tirant son père derrière elle.
    — Qui est-ce ? demanda le capitaine en désignant celui que le sergent tenait à sa merci.
    — Nous allons lui arracher son masque dans un instant, capitaine.
    — C’est maître Sebastià, dit Isaac qui venait de plaquer son oreille sur la poitrine de Daniel. Je l’ai su dès que j’ai entendu sa voix. Messires, il vous aura fallu un certain temps pour venir à notre rendez-vous, ajouta-t-il sèchement.
    — Mes excuses, maître Isaac, répondit le capitaine. Mais comment va maître Daniel ? Car c’est bien de lui qu’il s’agit, n’est-ce pas ?
    — Apparemment, fit Isaac. Je crois qu’il revient à lui.
    — Maître Isaac ? balbutia Daniel en se redressant. Je crois que ma tête va un peu mieux.
    — Allongez-vous, lui commanda-t-il tout en le palpant. Quelqu’un vous a assommé.
    — Tout va bien. Je suis remis maintenant…
    Sur ce, il retomba.
    — Devrons-nous rejoindre Son Excellence dès que maître Daniel sera transportable ? demanda le capitaine. Il nous attend au pied de la colline.
    — Certainement, dit Isaac.
     
    Daniel cligna des yeux pour obliger le monde à retrouver sa netteté puis, l’air farouche, il regarda autour de lui. À ses côtés, Yusuf se frottait les poignets. En face de lui, il vit le médecin. Derrière, dans l’ombre, se tenait un personnage qu’il ne reconnaissait pas – un garçon au visage noirci, vêtu d’une tunique grossière et d’une capuche. En dehors de cela, il n’y avait que des soldats – des membres de la garde épiscopale.
    — Où est Raquel ? demanda-t-il. Maître Isaac, que lui est-il arrivé ?
    — Je suis ici, Daniel, répondit le garçon à l’allure dépenaillée. Vous pourriez dire bonjour.
    — Raquel ? fit-il en regardant plus attentivement. Mais qu’est-ce…
    — De toute évidence, ton déguisement est parfait, ma chérie, intervint son père. J’aurais toutefois pensé que vous l’auriez reconnue, même avec sa capuche baissée.
    — C’est votre visage, reprit Daniel. Toute cette terre, ce noir… Cela modifie considérablement votre apparence, ajouta-t-il comme pour s’excuser.
    — Comment va votre tête ? lui demanda Raquel, inquiète.
    — C’est un peu douloureux. Mais maintenant que je vous vois saine et sauve, je me sens beaucoup mieux.
    — Si maître Daniel est dans une forme suffisante pour faire des compliments à ma fille, dit Isaac, c’est qu’on peut le transporter jusqu’au bas de cette colline.
    — Dans ce cas, allons-y, lança le capitaine.
    — Mais que s’est-il passé ? demanda Raquel alors qu’on aidait Daniel à se relever.
    — L’heure n’est pas aux explications, trancha Isaac. Nous verrons cela quand nous aurons de l’eau, de la lumière et des vêtements propres. Ce que je désire seulement savoir, c’est comment vous êtes arrivé ici.
    — Maîtresse Judith m’a envoyé. Elle voulait que je découvre où vous étiez passé avant de vous suivre sans me faire remarquer et de m’assurer que la garde ne vous perdait pas de vue. Je n’ai pas fait du bon travail. Mais j’ai quand même trouvé où vous vous rendiez.
    — Comment avez-vous procédé ? lui demanda le capitaine.
    — J’ai distribué des pièces aux enfants, répondit-il avec modestie. Ils m’ont aussi montré comment sortir de la ville sans en franchir les portes. Cela m’a été utile,

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