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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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nouveau prince avait obtenu des sénateurs et des prétoriens qu’on rappelât de sa retraite du sud de l’Italie son père, Maximien, qui avait abdiqué en même temps que Dioclétien.
     
    Constantin m’avait écouté avec une attention qu’il ne m’accordait plus depuis des mois.
    Il était bien cet homme du labyrinthe d’abord soucieux de ses intérêts et porté par son ambition. Il ne reconnaîtrait comme première religion que celle qui l’aiderait à accéder à l’Empire. C’était à moi de lui montrer que les fidèles de Christos étaient ses meilleurs alliés, ses espions les mieux renseignés, ses conseillers les plus avertis et les plus fidèles.
    — La guerre civile va se déchaîner en Italie, peut-être même dans tout l’Empire, lui ai-je dit.
     
    C’était le prix que Dieu ferait payer aux persécuteurs. Ils allaient se déchirer comme des chiens errants, chacun d’eux sacrifiant aux dieux de Rome, ces idoles innombrables qui ne parlaient pas aux cœurs des hommes, seulement à leurs désirs.
    Les troupes de Sévère, l’empereur légitime, étaient déjà en campagne contre celles du princeps Maxence et de son père Maximien qui, dès son arrivée à Rome, avait repris son titre d’empereur.
    Mais, de Nicomédie, l’empereur Galère menaçait de se porter au secours de Sévère.
    Et il appelait Constantin à entrer en Italie pour y faire respecter, contre Maxence et Maximien, le légitime pouvoir des deux empereurs et de leurs césars contre les usurpateurs.
     
    Hésios m’a empoigné le bras, m’a tiré en arrière et a parlé d’une voix tranchante.
    — Les dieux de Rome, a-t-il dit, ont choisi Constantin pour gouverner l’Empire. Il est donc l’allié de Sévère et de Galère, les deux empereurs légitimes. Ses troupes doivent combattre celles de Maximien et de Maxence. Quand l’autorité des empereurs sera rétablie, ainsi que celle des dieux de Rome, Constantin apparaîtra comme le premier d’entre eux.
    J’ai libéré mon bras de l’étreinte d’Hésios et ai fait un pas vers Constantin.
    — Ne rejoins pas les empereurs persécuteurs, l’ai-je exhorté. Laisse les chiens errants se battre et s’entre-déchirer. Ils s’égorgeront !
     
    Constantin a levé la main, m’a invité à le rejoindre et m’a entraîné dans les allées du jardin qui entourait le palais impérial.
    Il a longtemps gardé le silence.
    J’ai aperçu, non loin de nous, son épouse Minervina et leur fils Crispus. À quelques pas, comme si elle veillait sur eux, Hélène, la mère de Constantin, grande femme au corps osseux qui avait l’immobilité d’une statue.
    — Que peut ton Dieu, Denys ? m’a brusquement demandé Constantin.
    — Juge de sa force au courage des chrétiens quand ils subissent les tortures.
    — Il y a les lapsi , ces déserteurs de ta foi, des apostats. Les chrétiens partagent toutes les faiblesses des hommes.
    — La foi en Christos ne meurt pas. Toi et l’empereur Constance, le fils et le père, vous n’avez pas été des persécuteurs. Les chrétiens te seront toujours fidèles. De qui peux-tu, sur cette terre, dans toutes les provinces de l’Empire, être aussi sûr ?
    Il m’a dévisagé, son regard et la moue de sa bouche exprimant le doute, puis il s’est éloigné.
    Lorsque je suis rentré dans le palais, j’ai appris que Constantin avait décidé de ne pas envoyer de troupes en Italie, de laisser les chiens s’entredévorer.
     
    Peu après, un messager chrétien est arrivé de Rome.
    Maximien et Maxence avaient tendu un piège à l’empereur Sévère, l’invitant à se rendre à Rome afin de négocier avec lui. Sur la route, des prétoriens romains l’avaient arrêté et étranglé.
    Restaient face à face Maximien et Maxence, le père et le fils, « deux chiens avides », me disait le messager. Il ajoutait que les persécutions continuaient, que Marcel, évêque de Rome, avait été battu, arrêté, et que, s’il n’avait été déjà supplicié, il serait à n’en pas douter expulsé de la ville.
     
    Mais personne n’a le pouvoir d’étouffer la foi en Christos et en sa parole.
    La communauté chrétienne survivait. Elle se réunissait chaque nuit. Elle priait. Les fidèles ne craignaient ni les supplices ni la mort.
    Le messager avait avoué à mi-voix, comme s’il en avait été honteux, qu’il avait souvent désiré qu’on l’arrêtât pour pouvoir offrir sa souffrance et sa fidélité à Christos.
     
    J’ai

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