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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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il
ignorait le contenu, car c’est le cheval qui les lui avait procurées. La
princesse les lut et parut fort satisfaite : elle invita l’ambassadeur à
dîner au palais. Elle le plaça d’ailleurs auprès d’elle et lui fit mille
attentions. Le pauvre pêcheur n’osait pas desserrer les dents : il se
sentait bien mal à l’aise, et sans les hennissements de son petit cheval, il se
fût certainement mal tiré de l’affaire. Enfin, il réussit à persuader la
princesse de venir le lendemain sur son bateau pour le visiter et partager son
repas. La princesse accepta.
    Le lendemain donc, pendant que les convives étaient à table
dans le bateau, sur l’ordre du pêcheur, on leva l’ancre et on largua les
amarres. La princesse sentit que le bateau bougeait et elle demanda ce que cela
signifiait. Le pêcheur lui répondit que le vent s’était mis à souffler plus
fort et que la mer était devenue grosse : ainsi le bateau était-il soulevé
par les lames qui passaient sous le bateau. La princesse fut rassurée et
termina tranquillement son repas, mais lorsqu’elle sortit sur le pont, elle
connut la vérité et comprit qu’elle s’était fait prendre au piège.
    — Ah ! s’écria-t-elle, je suis encore
trahie ! Eh bien ! vous n’en serez pas plus riche, car voici ce que
je fais des clefs de mes trésors !
    Elle sortit des clefs d’or qu’elle lança dans la mer.
    Lorsqu’elle fut arrivée chez le roi, celui-ci la fit
enfermer dans une tour. Et au lieu de remercier le pêcheur d’avoir accompli la
mission qu’il lui avait confiée, il le regarda de travers :
    — Comment ? dit-il. Tu conduis la princesse sans
ses clefs ! Eh bien ! retourne les chercher, sinon tu mourras !
    — Sire, dit le pêcheur, vous oubliez que la princesse
les a jetées à la mer.
    — Serviteur peu vigilant, il fallait l’en
empêcher ! tu ne l’as pas fait. Rends-moi les clefs de ses trésors ou tu
mourras.
    Et le roi le menaça de son grand sabre.
    — Très bien, dit le pêcheur, j’irai.
    Quand il fut seul avec son petit cheval, celui-ci lui
dit :
    — Demande au roi une frégate très rapide, et partons le
plus vite possible. La princesse n’a rien à craindre ici : il ne lui
manque que la liberté.
    Ils se mirent donc en mer, pour se promener seulement, car
ils débarquèrent sur les côtes du Portugal. Lorsqu’ils furent à terre, le petit
cheval dit à son maître :
    — Souviens-toi que lorsque tu étais pêcheur à
Saint-Cast tu as pris un jour un poisson dans tes filets. Mais ce poisson qui
s’était égaré de sa route était le roi des Poissons. Tu l’as remis en liberté,
et en reconnaissance, il a juré de te rendre de grands services. C’est le
moment ou jamais d’avoir recours à lui : appelle-le et demande-lui de
tenir ses promesses. Ainsi ton voyage sera fini.
    Le pêcheur obéit, et le roi des Poissons apparut
sur-le-champ, lui demandant ce qu’il désirait.
    — Roi des Poissons, je voudrais les clefs des trésors
de la princesse des îles du Mont d’Or. Elle les a jetées au fond de la mer et
je ne sais pas où elles se trouvent.
    Le roi des Poissons répondit :
    — La mer est grande, mais la police est bien faite dans
mes États, et les clefs seront retrouvées. À cet effet, je vais faire publier
un édit par lequel j’obligerai mes sujets à les chercher et à les rendre sur
l’heure. Reviens demain.
    Le lendemain, le pêcheur fut fidèle au rendez-vous. Il
attendit le roi des Poissons. Enfin celui-ci apparut et dit :
    — J’ai fait battre le tambour deux fois. Tous mes
sujets ont répondu à l’appel sauf un général, le plus petit, mais le plus malin
de mes fidèles serviteurs. Je ne puis te répondre. Reviens demain.
    Le lendemain, le roi des Poissons dit au pêcheur :
    — Tu n’auras pas encore les clefs aujourd’hui. Mon
général a paru, et il sait où elles se trouvent, car il a dormi dessus. Mais il
est si petit que j’ai dû lui donner une escorte et des poissons de corvée pour
rapporter les clefs, qui sont très lourdes.
    Le quatrième jour, le roi des Poissons apparut et remit les
clefs au pêcheur. Il remercia vivement le roi des Poissons et fit aussitôt
mettre à la voile. Il alla déposer les précieux objets aux pieds du roi,
gardien de la princesse Dore. Mais celui-ci, au lieu de lui manifester sa
reconnaissance, ne parut guère satisfait. Il exigea que le pêcheur se remît en
campagne le lendemain.
    Cette fois, le but du voyage

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