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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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demanda en mariage. La princesse
accepta de l’épouser sous réserve qu’il réussît à tuer le cheval fougueux. Le
pêcheur alla donc dans l’endroit où l’on retenait le cheval fougueux et lui
versa quelques gouttes de l’eau fatale. Le cheval fougueux mourut.
    Il épousa donc la princesse Dore et devint roi des îles du
Mont d’Or. Il fit le bonheur de ses sujets et gouverna si sagement son royaume
que celui-ci devint le premier de toute la terre.
    Quant au petit cheval, qui était le neveu du roi des
Poissons, il reprit sa forme première de génie ailé. Après le mariage du
pêcheur, il resta encore un an avec lui, et ayant été parrain de son premier
enfant qu’il dota de toutes les vertus, il retourna au royaume des Fées d’où il
était venu.
    Saint-Jacut (Côtes-du-Nord).
     
    Ce
récit, recueilli en 1856, est la version gallo de la Saga de Yann que j’ai publiée dans ma Tradition celtique
en Bretagne armoricaine , p. 148-168. La version bretonne est plus riche
d’éléments mythologiques d’origines diverses, mais ce récit de Haute-Bretagne
présente cependant l’essentiel du thème : comment un homme astucieux et protégé
par des puissances surnaturelles parvient à s’emparer d’un pouvoir auquel il
n’a pas droit.
LA DAME BLANCHE DE TRECESSON
    Allain, le braconnier, venait de Beauvais. Sur la hauteur,
près de la chapelle Saint-Jean, il prit un sentier à peine tracé dans la lande
et descendit vers les bois de Trécesson. Là, au cours de la nuit précédente, il
avait caché de nombreux collets et il avait maintenant hâte d’aller les
relever.
    Quand il pénétra dans le bois, il entendit l’horloge de
l’église de Campénéac sonner onze coups. La lune s’était levée et, comme le
ciel était dégagé, elle éclairait les arbres de sa lueur froide. Allain
n’aimait pas cela : il préférait travailler dans l’obscurité complète, à
l’abri des regards indiscrets. Mais il était trop tard pour reculer. Il se
dirigea vers ses pièges et se baissa plusieurs fois. En vain : ils étaient
vides. Avec une sorte de rage mêlée de consternation, il se précipita vers ceux
qu’il avait posés le plus près possible du château, mais ceux-là aussi étaient
vides. Allain n’en revenait pas, car c’était la première fois qu’une telle
chose arrivait.
    Pour comble de malchance, il entendit du bruit. D’un bond,
il se plaqua contre le tronc d’un arbre. Là, il attendit, dressant l’oreille,
le moindre pas, le moindre frémissement de feuille. Combien étaient-ils ?
Alors il respira avec soulagement : c’était une charrette sur le chemin,
et qui devait rentrer dans une ferme. Allain avait cru que c’étaient des hommes
du château qui, ayant découvert ses pièges, voulaient mettre la main sur lui.
Et, en ce temps-là, la justice était sans pitié pour les braconniers :
Allain savait fort bien que, s’il se faisait prendre, il serait condamné aux
galères.
    Cependant le bruit se rapprochait, venant de la route de
Campénéac.
    — Ce n’est pas une charrette, se dit Allain, redevenu
soudain inquiet. Qui peut venir au château à cette heure ?
    Intrigué, le braconnier regardait de tous ses yeux du côté
de la route, à travers les arbres, devant la masse féodale du château. La lune
se reflétait sur l’étang, éclaboussant les eaux de son instable lumière et y
découpant l’ombre des tours en cernes fantastiques. À l’intérieur du bâtiment,
tout dormait, semblait-il, et nulle lueur n’en perçait les épaisses murailles.
Les chiens, qu’on lâchait d’habitude chaque nuit dans la cour, n’aboyaient même
pas, et pourtant le bruit se rapprochait. Bientôt Allain aperçut un carrosse
tiré par cinq chevaux noirs comme la nuit d’où ils venaient de surgir. Après
avoir dépassé l’entrée du château, les chevaux s’arrêtèrent net, et le carrosse
s’immobilisa sans bruit sur le bord de la route.
    Alors les portières s’ouvrirent et une étrange procession
surgit du carrosse : plusieurs jeunes gens, vêtus de sombre, coiffés de
larges chapeaux dont les plumes formaient un halo vaporeux au-dessus de leurs
têtes, tous portant des pelles et des pioches. Ils s’en allaient vers la grande
prairie, derrière les murailles du château. Et, spectacle inattendu, fermant la
marche, il y avait une forme féminine enveloppée d’un long manteau blanc. Elle
passa si près d’Allain que celui-ci put distinguer son visage blanc comme la
cire

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