Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
d’Or.
    — Mais où trouverais-je la Princesse aux Cheveux
d’Or ?
    — Ce n’est pas difficile. Vois-tu ce château, à travers
les branches des arbres, là-haut, sur la colline ? C’est là que dort la
Princesse aux Cheveux d’Or, et cela depuis qu’une malédiction a été prononcée
contre le château. Fais bien attention : il y a trois cours dans ce
château. La première est remplie de reptiles qui voudront te mordre. Mais si tu
sais t’y prendre, il ne t’arrivera rien de désagréable. La seconde cour est
remplie de tigres, et la troisième de géants. Or ces géants et ces animaux
dorment profondément depuis onze heures jusqu’au dernier coup de minuit. Si tu
es assez habile et rapide, tu pourras facilement traverser ces cours. Et à
l’intérieur du bâtiment, il y a trois chambres. Ne te laisse pas retarder par
ce que tu trouveras dans les deux premières, car tu risquerais de ne plus
pouvoir t’en retourner. Va dans la troisième chambre, c’est là que se trouve la
Princesse aux Cheveux d’Or.
    Et l’homme en brun s’éloigna. Loeiz attendit la nuit, en se
reposant à l’orée de la forêt. Quand vint le moment, il enfourcha le Cheval de
Feu et parvint en un instant à la porte du château. Il l’ouvrit alors qu’onze
heures venaient de sonner. Dans la première cour, il vit le sol jonché
d’énormes serpents et d’autres reptiles tous plus hideux les uns que les
autres. Dans la seconde cour, le cœur faillit lui manquer en voyant les tigres
qui dormaient. Dans la troisième cour, il suffoqua, tellement l’odeur des
géants était nauséabonde. Enfin, il pénétra dans le bâtiment.
    Il traversa une première salle. Il n’y avait personne. Mais
sur la table, il trouva une miche de pain blanc. Comme il avait faim, il en coupa
une tranche et la mangea. Mais il fut bien surpris de voir que la miche ne
diminuait pas. Il en coupa une autre tranche : la miche ne changeait
toujours pas d’aspect.
    Il entra dans une seconde salle. Là non plus, il n’y avait
personne. Mais il vit sur la table un pot de vin, avec un verre à côté. Comme
il avait soif, il se remplit un verre et le but. Il fut tout surpris de voir
que le contenu du pot ne diminuait pas. Il se servit un autre verre :
toujours rien de changé. Alors il se souvint des paroles de l’homme en
brun : il ne fallait pas s’attarder dans les deux premières pièces.
    Il entra dans la troisième salle. Là, il tomba en extase, la
bouche ouverte, à la vue d’une princesse, belle comme l’aurore, étendue sur un
lit de pourpre, et dormant profondément. Comment faire pour l’éveiller ?
Loeiz n’osait pas, se demandant par quel moyen il allait tirer la ravissante
créature de son sommeil profond. Alors il eut une idée : il s’allongea sur
le lit à côté de la princesse, il la prit dans ses bras et l’embrassa
tendrement. Aussitôt la princesse se souleva et lui sourit.
    — Bonjour, lui dit-elle. Que veux-tu ?
    Loeiz était très intimidé. Il parvint cependant à lui
dire :
    — Je voudrais le Merle au Bec d’Or pour guérir mon père
qui est malade.
    — Ce n’est pas difficile, dit la Princesse.
    Elle se leva de son lit et entraîna Loeiz vers une porte qui
se trouvait au fond de la salle. Alors ils pénétrèrent dans une chambre
merveilleusement décorée de toutes les couleurs du monde. Et il vit le Merle au
Bec d’Or qui dormait, dans une cage suspendue au plafond par quatre chaînes
d’or. Il aperçut aussi un sabre, accroché au mur, et sur la lame duquel on
pouvait lire : « celui qui me possède peut tuer dix mille hommes, en
frappant du fil de la lame, et couper tout ce qu’il lui plaira, en frappant du
revers ».
    — Eh bien ! dit la Princesse, il ne te reste plus
qu’à prendre le sabre et à couper les chaînes. Ainsi tu pourras emporter le
Merle au Bec d’Or.
    Loeiz n’hésita pas longtemps. Il saisit le sabre et de
quatre coups bien assénés, il coupa les chaînes d’or. Il prit la cage, et suivi
par la princesse, il s’enfuit du château le plus rapidement possible, car
minuit approchait. Le douzième coup sonnait lorsqu’ils atteignirent la grande
porte. Loeiz prit la princesse en croupe, et tenant toujours la cage où se
trouvait le Merle au Bec d’Or, il fit galoper le Cheval de Feu plus rapidement
que le vent.
    Il passa près de l’auberge où ses frères étaient restés.
Justement ceux-ci étaient à la fenêtre. Il leur cria :
    — Voyez ce que je rapporte !

Weitere Kostenlose Bücher