Contes populaires de toutes les Bretagne
merveilleux, tout
illuminé de soleil, avec des fleurs qui sentaient bon, et des arbres chargés de
fruits. Efflam s’extasiait devant tant de merveilles et il parcourait les
allées de ce jardin en tous sens lorsqu’il vit, au pied d’un arbre, un
vieillard qui se reposait.
— Bonjour à toi, Efflam, dit le vieillard.
— Bonjour à toi, répondit poliment Efflam, très surpris
que l’autre connût son nom.
— Ne t’inquiète pas pour l’avenir, reprit le vieillard,
tout s’arrangera pour toi. Je sais que tu es victime de la méchanceté de ton
compagnon, mais il sera puni et toi, tu seras récompensé de ton courage et de
ta patience. Je ne te demande qu’une chose : quand tu remonteras tu ne
diras pas au roi ce que tu as vu ici. Mais quand tu auras besoin d’aide ou de
conseils, tu pourras toujours venir me rejoindre.
Efflam remercia le vieillard et remonta à la surface.
— Alors, demanda le roi, qu’as-tu vu ?
— Rien que de l’eau et des pierres couvertes de mousse,
répondit Efflam.
— C’est bien, dit le roi. Je suis content de le savoir
et satisfait que tu aies eu le courage d’aller au fond de ce puits.
À quelque temps de là, le roi se promenait encore dans le
jardin en compagnie de celui qu’il croyait son filleul. C’était le matin, et le
roi murmura :
— Je me demande pourquoi le soleil est rose le matin.
Alors le faux filleul lui dit :
— Pourquoi n’envoyez-vous pas votre aide-jardinier
jusqu’au palais du Soleil ? Il est courageux et débrouillard, et il
s’arrangera bien pour trouver la solution de ce problème.
— Tu as raison, dit le roi.
Et il ordonna à Efflam de partir pour le palais du Soleil
afin de savoir pourquoi le soleil est rose le matin.
Efflam partit dans la direction où le soleil se couche. Ce
ne pouvait être que par là qu’il trouverait le palais du Soleil. Il marcha
longtemps sur les chemins. Au moment où la nuit tombait, il atteignit le palais
du Soleil.
C’était un beau palais, resplendissant, tout en verre et en cristal,
avec des pierreries qui jetaient des feux multicolores sur toute la campagne
aux alentours. Il se présenta à la porte et une femme vint lui ouvrir.
— Malheureux ! lui dit-elle. Tu ne sais pas que le
Soleil, mon fils, dévore tous les humains qui se risquent jusqu’à son
palais ? Que viens-tu faire ici ?
— Je venais savoir pourquoi le soleil est rose le
matin.
— C’est que, dit la femme, le matin, il reçoit l’éclat
du visage de la Princesse du Palais Enchanté qui se tient à sa fenêtre.
Efflam retourna chez le roi de Bretagne. Il lui expliqua que
le soleil était rose parce qu’il recevait l’éclat du visage de la Princesse du
Palais Enchanté qui se tenait à sa fenêtre. Le roi demeura songeur. Il pensait
à la beauté de la princesse. Comment le soleil, qui est si brillant, pouvait-il
recevoir l’éclat d’une princesse si cette princesse n’était la plus belle
créature du monde ? Et peu à peu, le roi de Bretagne devenait amoureux de
la Princesse du Palais Enchanté sans l’avoir jamais vue.
Un jour qu’il se promenait dans le jardin avec celui qu’il
croyait son filleul, il lui dit :
— Je voudrais bien épouser la Princesse du Palais
Enchanté.
Le faux filleul dit au roi :
— Pourquoi ne demanderiez-vous pas à votre
aide-jardinier d’aller vous chercher la Princesse du Palais Enchanté ? Il
est courageux et débrouillard et je suis sûr qu’il la ramènera avec lui.
— Tu as raison, dit le roi.
Et il ordonna à Efflam de lui ramener la Princesse du Palais
Enchanté. Efflam fut bien ennuyé, car il ne savait pas où se trouvait le Palais
Enchanté, ni comment il fallait faire pour décider la Princesse à le suivre. Il
réfléchit longuement, puis, la nuit, il se décida à aller voir le vieillard au
fond du puits.
— Ce n’est pas difficile, lui dit le vieillard, mais il
faut que tu suives mes instructions. Pour aller jusqu’au Palais Enchanté, on
doit passer par le royaume des Lions, par le royaume des Ogres, et par le
royaume des Fourmis. Demande au roi de Bretagne des chariots et emporte une
provision de viande, de lard et de blé. Cela te sera utile lorsque tu
chemineras.
Efflam alla trouver le roi et lui demanda des chariots
chargés de viande, de lard et de blé. Le roi, qui était impatient de voir la
Princesse du Palais Enchanté, n’hésita pas à donner satisfaction à Efflam.
Efflam partit donc avec ses chariots.
Quand
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