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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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donner à manger, car j’ai
grand-faim.
    Yann, qui était toujours sur la cheminée, descendit, et il
avala le géant avec une facilité déconcertante.
    Aussitôt, trois belles jeunes filles, des princesses sans
doute, tellement elles étaient belles, et trois sœurs, car elles se
ressemblaient, entrèrent dans la salle et dirent à Yann :
    — Merci, jeune homme, tu nous a sauvées, car nous
étions prisonnières de ces méchantes gens. Mais qu’as-tu fait de la vieille et
de ses fils ?
    — La vieille et deux de ses fils cuisent là, dans la
chaudière.
    — Et le troisième fils ?
    — Je l’ai avalé !
    — Alors, dit l’une des princesses, il te faudra le
rendre. Et lorsque tu l’auras rendu, il voudra t’avaler à son tour. Mais voici
ce que tu dois faire si tu veux éviter d’être avalé : tout à l’heure, tu
sentiras des douleurs dans ton ventre et tu seras obligé d’aller là où le valet
ne peut pas aller à la place de son maître. Quand tu iras, n’oublie pas
d’emporter une grosse botte de paille, et quand tu auras rendu le géant,
couvre-le de paille immédiatement et mets-y le feu. C’est la seule façon de le
faire périr.
    Tout se passa comme elle avait dit. Yann se comporta de
cette façon et détruisit ainsi le géant qu’il avait avalé.
    Alors l’une des princesses lui dit :
    — Maintenant, tu dois savoir qu’il y a un quatrième
géant, encore plus terrible que les autres. C’est un grand magicien, celui-là.
Il se trouve dans une salle souterraine, juste au-dessous du château. Il a une
cloche sur la tête, et quand cette cloche sonne, rien ne peut lui résister.
Mais nous allons te donner des objets qui te protégeront et tu pourras venir à
bout de ce géant.
    L’aînée des princesses dit :
    — Voici un anneau d’or. Quand tu l’auras à ton doigt,
tu deviendras invisible.
    La seconde dit :
    — Voici une croix. Quiconque regarde cette croix, sauf
s’il est digne de la porter, devient aveugle sur-le-champ.
    La troisième dit :
    — Voici un sabre. Il est si redoutable qu’il peut
couper le fer et l’acier.
    — Très bien, dit Yann. Avec ces trois objets, je
viendrai facilement à bout de ce géant. Et quand il serait le diable lui-même,
j’irais le chercher là où il est.
    Il descendit sous terre par un escalier que lui firent voir
les trois princesses. Il se trouva dans un long couloir qu’il suivit jusqu’à
une porte de fer. Il frappa.
    — Qui est là ? demanda le magicien.
    — Ton frère qui vient te voir, répondit Yann en
grossissant sa voix.
    Sans méfiance, le magicien ouvrit la porte. Yann avait son
anneau au doigt et le magicien ne le vit pas. Il mit sa croix sous les yeux du
géant, et celui-ci devint aveugle aussitôt. Alors, avec son sabre, il lui coupa
la tête, puis tous les membres, et il dispersa ceux-ci de tous côtés pour les
empêcher de se rejoindre. Enfin, quand il eut terminé, il remonta.
    Les trois princesses l’attendaient avec impatience. Quand
elles l’aperçurent, elles s’écrièrent, transportées de joie :
    — Nous voici définitivement sauvées à présent !
que notre libérateur choisisse pour sa femme celle qu’il préférera de nous
trois.
    Yann était quelque peu embarrassé. Mais il décida et choisit
l’aînée. Or, quelque temps plus tard, la puînée, par jalousie, tua sa sœur et
Yann l’épousa. Mais la cadette tua aussi celle-ci. Elle voulait épouser Yann,
mais Yann refusa. Il quitta le château pour aller faire pénitence, sous un
grand rocher, au milieu d’un bois. Il y vécut et y mourut comme un saint.
    Plouaret (Côtes-du-Nord).
     
    Ce conte
est une des nombreuses variantes de « l’Homme au bâton de fer »,
récit universellement répandu mais qui a eu beaucoup de succès en Bretagne.
J’en ai publié une version dans la Tradition celtique
en Bretagne armoricaine , p. 224 : la fin en est totalement
différente. Le conte présenté ici est assez délirant, et Luzel, qui l’a
recueilli en 1873, n’a jamais osé le publier à cause de certains détails jugés
trop réalistes.
LE MERLE AU BEC D’OR
    En ce temps-là, il y avait un roi à Lannion, et ce roi, qui
était très âgé, était malade d’une maladie qu’aucun médecin ne pouvait guérir.
Et pourtant, tous les médecins, parmi les plus réputés, étaient venus le
voir : ils avaient tous dit que la maladie du roi leur était inconnue et
qu’ils ne connaissaient donc aucun remède.
    Le roi de Lannion

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