Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
deux pauvres gens qui avaient sept
enfants, six garçons et une fille. Le plus jeune des garçons, Izanig, et la
fille, Yvona, étaient un peu simples d’esprit, ou du moins ils le paraissaient,
et leurs frères leur faisaient toutes sortes de misères. La pauvre Yvona était
toute triste et ne riait presque jamais. Tous les matins, ses frères
l’envoyaient garder les vaches et les moutons sur une lande, avec pour toute
nourriture un morceau de pain d’orge ou une galette de blé noir. Elle ne
revenait que le soir, au coucher du soleil.
    Or, un matin, alors qu’elle conduisait son troupeau, elle
rencontra sur son chemin un jeune homme si beau et si brillant qu’elle crut
voir le soleil en personne. Le jeune homme s’avança vers elle et lui
demanda :
    — Voudrais-tu te marier avec moi, jeune fille ?
    Yvona fut bien étonnée d’entendre le jeune homme lui parler
ainsi. Elle crut qu’il se moquait d’elle. Il répéta sa question :
    — Veux-tu devenir ma femme, jeune fille au beau
visage ?
    Yvona était bien embarrassée. Elle baissait les yeux,
peut-être parce qu’elle était gênée, peut-être aussi parce que le jeune homme
était si brillant qu’il l’éblouissait.
    — Je ne sais pas, répondit-elle enfin.
    — Eh bien, dit le jeune homme, réfléchis et je
reviendrai demain te trouver pour te demander une réponse.
    Et le jeune homme disparut aussi rapidement qu’il était
venu. Yvona demeura songeuse toute la journée. On lui faisait tellement la vie
dure à la maison qu’elle avait bien envie de répondre « oui » au
jeune homme qui était si beau et si brillant. Mais qui était ce jeune homme, et
comment se faisait-il qu’il pût s’intéresser à une pauvre bergère comme
elle ? Elle se garda bien de raconter à la maison ce qui lui était arrivé.
Elle dormit en rêvant que le jeune homme l’emmenait sur un cheval qui galopait
dans le vent.
    Le lendemain matin, aussitôt le soleil levé, Yvona rassembla
son troupeau et partit pour la grande lande, où elle avait l’habitude d’aller.
Elle se demandait si le jeune homme tiendrait parole et viendrait la trouver.
Or, au même endroit que la veille, elle le vit arriver et s’incliner devant
elle.
    — Alors, jeune fille, demanda-t-il. Veux-tu
m’épouser ?
    — Je le veux bien, répondit-elle.
    — Je vais donc t’accompagner jusque chez tes parents,
dit le jeune homme, afin d’obtenir leur consentement.
    Il alla avec elle. Le père et la mère, et les frères aussi,
furent bien étonnés de voir un si beau prince, et si richement paré. Quand il
eut dit qu’il voulait épouser Yvona, personne ne songea à refuser.
    — Mais qui êtes-vous ? demanda la mère.
    — Vous le saurez un jour, répondit le jeune inconnu.
    On fixa un jour pour le mariage, et le fiancé partit alors,
laissant tout le monde dans un grand étonnement. On s’occupa des préparatifs de
la noce.
    Le jour convenu, le jeune homme revint avec un garçon
d’honneur presque aussi beau que lui. Ils étaient sur un char doré, attelé de quatre
chevaux blancs magnifiques. Ils étaient si parés et si brillants, eux, leur
char et leurs chevaux, qu’ils éclairaient tout sur leur passage, comme l’eût
fait le soleil.
    Lorsque les noces furent célébrées, le jeune homme dit à son
épouse de monter sur son char pour la conduire en son palais. Yvona demanda
quelques instants pour rassembler ses vêtements.
    — Point n’est besoin, dit-il, car tu en trouveras
autant que tu voudras dans mon palais.
    Elle monta sur le char, à côté de son époux. Mais au moment
du départ, les frères demandèrent :
    — Quand nous voudrons aller faire visite à notre sœur,
où devrons-nous aller ?
    — Au Château-Vert, de l’autre côté de la Mer Noire, dit
le marié.
    Et ils partirent aussitôt.
    Un an plus tard, comme les six frères n’avaient aucune
nouvelle de leur sœur et qu’ils étaient curieux de savoir comment elle se
trouvait avec son époux, ils résolurent d’aller à sa recherche. Les cinq aînés
montèrent sur leurs chevaux. Le jeune Izanig voulut les accompagner, mais ils
l’obligèrent à rester à la maison. Ils partirent du côté du soleil levant.
Partout, ils s’informaient et demandaient si on connaissait le Château-Vert.
Mais personne ne savait où était le Château-Vert. Ils errèrent ainsi pendant
longtemps, puis un beau jour, comme ils étaient bien fatigués, ils revinrent à
la maison et dirent qu’il était

Weitere Kostenlose Bücher