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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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dois-je lui rendre ?
    — Il faut que tu le conduises au Château-Vert.
    — Je ne peux pas le conduire jusqu’au Château-Vert,
mais je le mènerai volontiers le plus près possible et je le laisserai sur le
bon chemin.
    — Merci, cousin, dit Izanig, je n’en demande pas plus.
    — Eh bien, dit le géant, étends-toi près du feu et
dors, car il faut que nous partions demain matin de bonne heure. Je
t’éveillerai quand le moment de partir sera venu.
    Izanig se coucha dans son manteau, non loin du feu, mais il
fit semblant de dormir, car il n’avait pas tellement confiance dans les
promesses du géant. Il vit celui-ci se mettre à souper. Il avalait un mouton à
chaque bouchée.
    Peu après minuit, le géant alla secouer Izanig.
    — Allons ! debout, cousin, il est temps de
partir !
    Le géant étendit alors un grand drap noir sur la terre, près
du feu, et dit à Izanig de se mettre dessus, monté sur son cheval. Izanig fit
comme il disait. Alors le géant entra dans le feu, et sa mère y jeta beaucoup
de bois pour l’alimenter. À mesure que le feu augmentait, Izanig entendait un
bruit pareil à celui qu’il avait entendu dans la forêt, en venant, et peu à
peu, le drap sur lequel il se trouvait se soulevait de terre, avec lui et son
cheval. Quand les habits du géant furent consumés, il s’éleva dans l’air sous
forme d’une énorme boule de feu. Le drap noir s’éleva à sa suite, emportant
Izanig et son cheval.
    Au bout de quelque temps, le drap noir fut déposé en une
grande plaine. Une moitié de cette plaine était aride et brûlée, et l’autre
moitié était fertile et couverte d’herbe haute et grasse. Le géant, toujours
sous forme de boule de feu, dit à Izanig :
    — Je vais te laisser ici. Il faut que tu suives la
lisière de cette plaine, jusqu’à ce que tu voies une route dont la terre est
noire. Prends cette route-là, et quoi qu’il arrive, quoi que tu puisses voir et
entendre, quand bien même le chemin serait plein de feu, marche toujours devant
toi, et tu arriveras au Château-Vert.
    Izanig remercia le géant qui disparut, puis il longea la
lisière de la plaine. Il arriva ainsi à la route dont la terre était noire. Il
voulut la prendre, mais il vit qu’elle était remplie, à l’entrée, de serpents
entrelacés, de sorte qu’il eut peur et qu’il hésita un moment à aller plus
loin. Son cheval lui-même reculait d’horreur quand il voulait le pousser dans
ce chemin.
    — Comment faire ? se dit-il. On m’a pourtant dit
qu’il fallait passer par là.
    Il enfonça ses éperons dans les flancs de son cheval et il
entra dans la route aux serpents et à la terre noire. Mais aussitôt, les
serpents s’enroulèrent autour des jambes de l’animal et le mordirent. Le cheval
tomba sur place, comme mort. Izanig se trouvait maintenant à pied, au milieu de
ces hideux reptiles qui sifflaient et se dressaient, menaçants, autour de lui.
Cependant, il ne perdit pas courage. Le géant lui avait bien dit qu’il fallait
avancer coûte que coûte, quoi qu’il pût arriver. Il continua donc de marcher
droit devant lui et arriva enfin à l’autre extrémité de la route, sans avoir
éprouvé aucun mal. Il en était quitte pour la peur.
    Il se trouva alors au bord d’un grand étang, et il ne voyait
aucune barque pour passer de l’autre côté. Il ne savait pas nager, de telle
sorte qu’il était fort embarrassé.
    — Comment faire ? se dit-il. Je ne peux pourtant
pas revenir sur mes pas. Tant pis ! je vais essayer de passer.
    Il entra résolument dans l’eau. Il en eut d’abord jusqu’aux
genoux, puis jusqu’aux aisselles, puis jusqu’au menton, et enfin par-dessus la
tête. Malgré tout, il continua à avancer, et bientôt, l’eau devint moins
profonde et il finit par arriver sain et sauf de l’autre côté.
    En sortant de l’eau, il se trouva à l’entrée d’un chemin
profond, étroit et sombre, tout rempli d’épines et de ronces qui allaient de
part et d’autre et qui avaient racine en terre des deux côtés.
    — Jamais je ne pourrai passer par là ! se dit-il.
    Il ne désespéra pourtant pas. À quatre pattes, il se glissa
sous les ronces, rampa comme une couleuvre et finit par arriver au bout de la
route, mais non sans mal, car ses vêtements étaient tout déchirés et son corps
était tout meurtri et sanglant. Enfin, il avait réussi à passer, et c’était
l’essentiel.
    Un peu plus loin, il vit venir à lui, au grand galop, un
cheval

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