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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Helena.
    — C’est vrai. Mais d’un autre côté, il se sent peut-être toujours mortifié par la disgrâce imposée à sa famille. Quoi qu’il en soit, vu son influence sur la politique locale, si je voulais constituer un cartel, c’est certainement lui que j’essaierais de convaincre en premier.
    — Oui, mais il est bien placé pour savoir ce qui arrive aux comploteurs, insista ma compagne. Ça lui a peut-être donné à réfléchir… Et Rufius ?
    — Le cas est différent. Sa fortune est plus récente. Et il étouffe d’ambition pour ses petits-enfants. En outre, étant donné son âge, il est pressé. S’il acceptait, ce serait pour trouver un raccourci vers le pouvoir et la popularité. C’est une question d’honnêteté de sa part. Il faut donc décider s’il est honnête ou pas.
    — Et tu en penses quoi ?
    — Je pense qu’il a l’air trop honnête pour l’être vraiment !
    Helena Justina parvint à s’éloigner de moi assez longtemps pour planter une longue épingle d’ivoire dans son chignon. Elle se leva tout de suite après pour aller ouvrir la porte de notre chambre, afin de laisser entrer Nux. Je l’avais mise à la porte un peu plus tôt, car elle manifestait beaucoup de jalousie quand j’apportais un témoignage concret de mon affection à Helena. Elle bondit au pied du lit, d’où elle me surveilla d’un air défiant, ce qui nous fit éclater de rire. Nous quittâmes la pièce tous les deux en l’abandonnant derrière nous.
    — Alors, Marcus, que comptes-tu faire maintenant ?
    — Déjeuner. (Un enquêteur privé doit savoir choisir ses priorités.) Ensuite, je vais retourner à Cordoue pour essayer de rencontrer le batelier Cyzacus. Ça m’étonnerait que son bureau soit fermé trois jours de suite à cause du festival.
     
    Je partis à cheval. Caracoleur avançait toujours aussi lentement. Si lentement que je me surpris à somnoler et faillis vider les étriers.
    Arrivé à destination, je trouvai le bureau du marinier toujours fermé. Et aucune des personnes rencontrées ne sut me dire où il habitait. J’étais tout simplement en train de perdre un autre après-midi de mon temps précieux. Et il était clair que je ne pouvais pas espérer voir Cyzacus avant le surlendemain.
    Alors, puisque j’étais à Cordoue, fort de l’accord d’Helena, je me mis en quête d’une sage-femme. Pour un étranger comme moi, trouver quelqu’un de qualifié allait s’avérer difficile. Mes sœurs n’avaient pas hésité à m’effrayer avec d’affreuses histoires d’accouchements tragiquement ratés par la faute d’accoucheuses incompétentes. Les détails, tous plus horribles les uns que les autres, étaient profondément gravés dans ma mémoire.
    Après avoir recueilli pas mal de renseignements au forum, je décidai de les vérifier auprès d’une prêtresse du temple. Elle m’éclata de rire au nez et me recommanda quelqu’un de totalement différent. À mon avis, il devait s’agir de sa mère, car la femme qui me reçut avait bien soixante-quinze ans. Elle habitait au fond d’une ruelle si étroite qu’un homme avec des épaules dignes de ce nom ne pouvait s’y risquer qu’en avançant de travers. Mais sa maison était tranquille et très bien tenue.
    Je reniflai discrètement pour voir si elle buvait et vérifiai que ses ongles étaient propres. Faute de la voir en action, je ne pouvais guère faire davantage. S’il était besoin de tester ses méthodes, il serait déjà trop tard.
    Elle me posa quelques questions sur Helena et déclara d’un ton maussade que, si elle avait une solide charpente, comme je le lui affirmais, elle allait probablement produire un gros bébé. Et il était naturellement plus difficile de mettre les gros bébés au monde. Je déteste les professionnels qui se cherchent des excuses par avance. Je demandai à voir l’équipement qu’elle utilisait, et elle me montra un fauteuil d’accouchement, divers onguents, puis un sac plein d’instruments parmi lesquels je reconnus des crochets de traction et, surtout, des forceps métalliques garnis de dents impressionnantes qu’on utilisait certainement pour broyer le crâne du bébé quand tout le reste avait échoué. La femme comprit que j’allais être malade.
    — Si l’enfant est mort-né, je sauve la mère. Quand c’est possible.
    — Espérons qu’on n’en viendra pas là !
    — Bien sûr, espérons, dit la vieille.
    Remarquant alors un petit couteau destiné à

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