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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Je sais que tu désapprouves toutes les pratiques corrompues.
    J’étais peut-être en train de raconter des bêtises. Qui sait si la manière dont il avait été traité n’avait pas poussé Marius Optatus à devenir lui-même fraudeur. Il pouvait même avoir eu l’idée de cette intrigue parvenue jusqu’aux oreilles d’Anacrites. Il venait de nous confier qu’il économisait et possédait de grandes ambitions. Je sous-estimais vraisemblablement son rôle.
    — Je me sens flatté, commenta le fermier. Donc, Falco, tu comptes concentrer tes efforts sur le chéri de ces dames ?
    — Le charmant Tiberius me pose en effet une énigme, avouai-je. Si les Quinctii ont décidé de devenir des escrocs, il faut admettre que jusqu’à présent ils ont très bien su recouvrir leurs traces. C’est pourquoi je m’étonne que le proconsul ait envoyé Quinctius Quadratus à la chasse pour une période indéterminée.
    — Ça t’étonne en quoi, Falco ? Ce type est un sportif et il adore la chasse.
    — En ce qui concerne un jeune homme qui vient tout juste d’être nommé à un poste important, « aller à la chasse » prend une autre signification, énonçai-je en souriant. D’abord, tu sais aussi bien que moi qu’il n’est pas en train de chasser.
    — Non, il profite de la vie autant qu’il le peut.
    — Exact. Ce débauché passe son temps à flirter avec Ælia Annæa et Claudia.
    — Et il exerce une mauvaise influence sur leurs frères, ajouta Optatus. En particulier sur le jeune Rufius Constans. Il est devenu son mentor.
    — Ça peut être dommage pour lui, en effet. Mais il faut que tu saches qu’en donnant la permission d’aller chasser à son nouveau questeur, le gouverneur ne cherchait qu’à se débarrasser de lui. Peu lui importe à quoi il s’occupe.
    Cette annonce parut réjouir Optatus. Il comprit tout de suite ce que cela pouvait signifier pour les ambitions des Quinctii. Ils avaient peut-être acheté le Sénat et circonvenu l’empereur, mais le proconsul de Bétique avait refusé de s’en laisser conter. Sans doute était-il au courant d’une tache qui maculait le nom de Tiberius Quinctius Quadratus. Et Læta m’avait peut-être envoyé en Bétique pour transformer cette tache en un gros pâté d’encre qui recouvrirait le nom tout entier.
    — Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant, Falco ?
    — Oh ! s’exclama Helena. Un travail qu’il adore entre tous. Marcus va se mettre à la recherche d’une jolie fille.
    — Uniquement dans l’intention de discréditer l’un des Quinctii ou les deux, expliquai-je posément. Je dois prouver leur connivence avec Selia, la danseuse d’Hispalis dont je t’ai déjà parlé. Elle est la complice d’un meurtre commis à Rome ; elle était forcément en service commandé.
    Fait exceptionnel : Optatus se mit à rire.
    — Je t’ai déjà prévenu que tu n’allais pas trouver beaucoup de danseuses en Bétique. Elles vont toutes chercher fortune à Rome !
    Ce n’était pas une mauvaise nouvelle. Au contraire. Il serait plus facile d’identifier celle revenue dans la péninsule ibérique.
    — Remarque… fit le fermier qui laissa sa phrase en suspens pendant un moment… Je crois que je pourrais te présenter à quelqu’un d’autre. À Quinctius Quadratus.
    Pour exprimer ma surprise et ma curiosité, je me contentai de hausser un sourcil. Il poursuivit, les lèvres toujours étirées par un sourire :
    — Il faut que tu rencontres des gens et que tu aies un aperçu des distractions cordouanes. Je suis au courant de quelque chose.
    — Un joyeux drille, eh ?
    J’avais bien du mal à y croire. Il était impossible d’imaginer Marius Optatus en train de s’amuser.
    — Dans quoi veux-tu nous entraîner ? demandai-je toutefois.
    — Je sais qu’Annæus Maximus va se rendre dans son domaine de Gades. La dernière fois qu’il a quitté Cordoue – quand il est allé voir Quinctius Attractus à Rome –, ses fils ont organisé une fête qui a provoqué tellement de dégâts que, depuis, ils ont interdiction d’inviter leurs amis à la maison.
    — Je les ai aperçus, l’autre soir. Charmants garçons.
    — Cette interdiction ne les dérange pas beaucoup, poursuivit le fermier. On m’a dit qu’ils avaient prévu de réunir tous leurs copains dès que leur père aurait tourné les talons !
    Naguère, j’aurais ri. Aujourd’hui, je me demandais anxieusement si moi aussi, un jour prochain, je serais

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