Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
De Gaulle Intime : Un Aide De Camp Raconte. Mémoires

De Gaulle Intime : Un Aide De Camp Raconte. Mémoires

Titel: De Gaulle Intime : Un Aide De Camp Raconte. Mémoires Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François Flohic
Vom Netzwerk:
après dévaluation. Vous êtes militaire, vous avez le devoir de vous assurer que la dissuasion nucléaire demeure le grand moyen de la sécurité de la France.
    J’apprendrai sa mort en mer, le 10 novembre.
    Je venais de quitter Dakar. M’étant rendu à la passerelle, tôt le matin, pour m’assurer que la météo permettrait la mise en oeuvre des hélicoptères, mon officier des transmissions, Augiers de Crémier, m’informe de son décès la veille à 19 heures.
    J’imagine aussitôt la scène. Je m’enferme dans mon bureau pour pleurer. Les officiers subalternes ont repoussé, indignés, la proposition d’un des leurs de sabrer le champagne. Je n’ai jamais su, ni cherché à savoir quel lieutenant de vaisseau a fait cette proposition indigne, cela m’aurait occasionné trop de peine. Le soir mon équipage m’apporte le réconfort de sa sympathie par ses questions.
    À la mort du Général, j’ai vraiment cessé d’être son aide de camp, bien que je me fasse un devoir de témoigner pour lui, chaque fois qu’on me le demande. Ce qui, de nos jours, est de plus en plus fréquent.
    1 -
    Le Premier ministre. 
    2 -
    Plon, 1958.
    3 -
    Après la photo historique prise sur la plage de Derrynane, ils n’ont pas l’espoir de mieux faire.
    4 -
    Op. cit.
    5 -
    Op. cit.

Charles et le Général
    Charles de Gaulle a réalisé le tour de force de devenir le général de Gaulle dont il fait le portrait dans Le Fil de l’épée [1] , illustrant ainsi le dicton que l’on ne devient grand que pour l’avoir voulu et s’en être donné les moyens. Charles de Gaulle, évoquant un jour devant moi « le personnage que l’Histoire a fait de moi », est conscient de sa dualité et des circonstances qui ont fait de lui le général de Gaulle.
    Contrairement à ce que dit Malraux – « il n’y avait pas de Charles dans le général de Gaulle » –, je témoigne ici qu’il n’a cessé d’exister un Charles qui le regardait agir, l’encourageait, le jugeait.
    Dans l’accomplissement de son prodigieux destin, l’apothéose aura été, évidemment, son retour au pouvoir et son élection à la tête de la France comme président de la République. Cette France, il la connaît par le menu, en historien, et il l’assume totalement dans ses gloires et ses erreurs. Il la sert de toutes ses facultés et la considère comme chargée de mission envers les peuples du monde. Croyant profondément à « cette chose qui mène le monde mais qu’on ne peut appréhender », il n’ignore pas ce que la France doit à la chrétienté. Mais, chef d’un État laïque, il prend soin d’afficher sa neutralité à l’égard des religions, notamment la catholique, lorsque les cérémonies officielles comportent un service religieux.
    Ayant selon ses propres paroles « rétabli la monarchie à son profit », le général de Gaulle a su se garder de toute dérive totalitaire par son souci du bien du peuple et de la nation.
    S’il a conscience d’incarner la légitimité, depuis son appel du 18 juin 1940, et de représenter la France dans sa diversité, il n’est jamais allé jusqu’à dire comme Louis XIV : « L’État c’est moi. »
    La haute idée de la légitimité qui l’habite dicte son comportement. En public il se présente toujours en majesté, jamais de négligé, marquant ainsi la considération qu’il a de ses concitoyens. Ses concitoyens qu’il sait versatiles, prompts au découragement. Pour les maintenir unis dans l’effort, il estime nécessaire de leur imposer des tâches difficiles à réaliser, sinon impossibles, pour conjurer le risque de les voir se vautrer dans la « vachardise » qui en fait un peuple détestable. Cette légitimité, il la conforte dans ses voyages à l’intérieur du pays, par ces bains de foule où il prend la mesure de sa popularité. Pour les actes engageant l’avenir du pays, il fait appel aux référendums, car c’est un démocrate pénétré de la souveraineté du peuple. Il récuse par avance toute oligarchie que des politiciens pourraient instaurer par la voie électorale, arguant que la volonté populaire leur a été, de ce fait, dévolue.
    Il veut ardemment le développement de la France pour elle-même, mais aussi pour les autres nations. Il la veut exemplaire, conscient qu’il en va des nations comme des individus, qui ne sont utiles aux autres qu’en étant pleinement eux-mêmes.
    Peut-être, tout à la réalisation de son projet, a-t-il

Weitere Kostenlose Bücher