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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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embarquer avant l’automne.
    Elle laissa échapper un soupir.
    — Bon, je vais commencer à faire les bagages… Si j’ai bien compris, ajouta-t-elle, c’est ce soir que tu vas régler le sort des jeunes amants auxquels s’intéresse Thalia. J’aime mieux ne pas savoir comment tu vas t’y prendre.
    — Ça vaut mieux, tu as raison.
    Elle savait pertinemment que je n’avais aucun plan. Il ne restait plus à Sophrona et Khaled qu’à espérer que je serais saisi par l’inspiration en temps utile. Et la situation s’était compliquée depuis que Thalia s’était fourré en tête de cacher la vérité sur la naissance de son organiste.
    — Mais dis-moi, Marcus, que comptes-tu faire pour le meurtrier ?
    Bien évidemment, si je tenais à confondre le meurtrier, c’était ce soir ou jamais.
    — Peut-être pourrais-je l’amener à se démasquer au cours de la représentation ?
    — Je vois ça d’ici ! s’esclaffa Helena. Tu veux dire miner sa confiance en lui en jouant sur ses émotions, grâce à l’intensité et à la pertinence de ton drame ?
    — Ne te moque pas de moi ! Mais il est vrai que le sujet de la pièce est un meurtre, et qu’il est peut-être possible de l’obliger à se trahir en établissant des parallèles avec ses propres actions.
    — Trop tiré par les cheveux.
    Helena Justina me ramenait toujours sur terre quand je me laissais emporter trop loin par mon imagination.
    — Alors, on va se faire avoir.
    Ce fut le moment choisi par elle pour glisser astucieusement, l’air de rien :
    — Tu as du moins la satisfaction de savoir qui c’est.
    — Oui, mais ça ne me mène nulle part.
    J’étais persuadé que le nom de l’assassin était mon secret. Elle devait me surveiller d’encore plus près que je ne me l’étais imaginé.
    — Est-ce que tu vas me le dire, Marcus ?
    — Je suis persuadé que tu t’es fait ta petite idée là-dessus.
    — Je sais pourquoi il a tué Heliodorus, affirma-t-elle pensivement.
    — Je m’en doutais. Quelle est la raison, d’après toi ?
    — Avant de te répondre, je dois faire une expérience.
    — Tu ne vas faire aucune expérience. Cet homme est dangereux.
    Pour la décourager, je me dépêchai d’employer la méthode la plus efficace que je connaissais : je la chatouillai un peu partout, ce qui lui enlevait toujours tous ses moyens.
    — Donne-moi tout de même un indice et laisse-moi deviner. (Elle n’en pouvait visiblement plus, et je cessai de la tourmenter.) Qu’a dit la vierge à l’eunuque ?
    — Je serais d’accord si tu pouvais.
    — D’où sors-tu ça ?
    — Je viens de l’inventer.
    — Vraiment ? (J’étais fort déçu.) J’espérais que c’était tiré de ce manuscrit dans lequel tu as toujours le nez plongé.
    — Vraiment ? s’exclama Helena à son tour. Pourquoi parles-tu de mon manuscrit ?
    — Tu te rappelles Tranio ?
    — Quoi, Tranio ?
    — Peu de temps après notre arrivée dans la compagnie, il est venu dans notre tente chercher quelque chose dans la malle d’Heliodorus.
    Helena savait parfaitement ce que je voulais dire.
    — Tu veux parler de la soirée où tu es rentré complètement ivre en compagnie du clown ?
    — Il était surexcité. Il prétendait qu’Heliodorus lui avait emprunté quelque chose qu’il ne retrouvait pas. Moi je crois que tu étais couchée dessus, ma chérie.
    — Oui, je me suis posé la question, dit-elle avec un sourire perfide. Mais comme il a précisé qu’il ne cherchait pas un manuscrit, je n’ai pas jugé utile d’en parler.
    Je me mis alors à repenser à l’histoire ridicule concoctée par Grumio, au sujet d’une bague sertie d’une pierre bleue. J’avais eu raison de ne pas le croire. Comment Tranio pouvait-il espérer trouver aussi rapidement un si petit objet dans une si grande malle bourrée de manuscrits. Les clowns m’avaient menti tous les deux. Mais j’aurais dû deviner depuis longtemps ce qu’ils avaient donné à Heliodorus pour cautionner une dette de jeu.
    — Helena, tu as compris toute l’histoire ?
    — Je crois que oui.
    J’avoue que parfois elle m’irritait. Elle aimait n’en faire qu’à sa tête sans se rendre compte que je connaissais mieux qu’elle la marche à suivre.
    — Arrête de tourner autour du pot ! N’oublie pas que c’est moi l’homme du foyer, et réponds-moi !
    Naturellement, en vrai mâle romain, j’avais une idée précise de la place de la femme dans la société. Et naturellement, Helena savait que j’avais tort et

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