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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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nous ne lui avions encore jamais vu, mais il redevint sérieux en nous rapportant les événements.
    — Il était difficile de marcher. On baissait tous la tête pour voir où on posait les pieds, mais ça ne nous empêchait pas de trébucher. Beaucoup se plaignaient, mais personne n’osait suggérer de faire demi-tour. Et alors qu’on se trouvait au bord de la citerne, j’ai senti quelqu’un me pousser. Comme ça…
    Il me frappa soudain le bas du dos du plat de la main, et je dus contracter les muscles de mes jambes pour ne pas tomber la tête la première dans le feu. Il avait plus de force qu’il n’y paraissait au premier abord.
    — J’ai pas pu me retenir, j’ai basculé par-dessus le muret.
    — Par Jupiter ! Et bien sûr, tu ne sais pas nager !
    Incapable de nager moi-même, j’étais à même de ressentir toute l’horreur de sa situation. Mais Musa me considéra d’un air ironique.
    — Pourquoi dis-tu ça ? demanda-t-il.
    — Comme tu habites une citadelle dans le désert, ça tombe sous le sens.
    — Il y a aussi beaucoup de citernes à Pétra. Et tous les petits garçons jouent dedans. Bien sûr que je sais nager.
    — Ah !
    C’est ce qui lui avait sauvé la vie. Il était clair cependant que quelqu’un avait raisonné comme moi.
    — Le problème, c’est qu’il faisait très sombre, poursuivit-il sur le ton de la conversation. Et j’ai été pris par surprise. L’eau était tellement froide que j’ai suffoqué. Je n’arrivais plus à respirer. Et je ne voyais pas où je pourrais grimper pour m’en sortir. J’ai eu peur. (Fidèle à lui-même, il s’exprimait avec franchise et de façon directe.) J’ai tout de suite deviné que la citerne était très profonde. Plusieurs fois la hauteur d’un homme, à mon avis. Dès que j’ai pu reprendre mon souffle, je me suis mis à hurler.
    Visiblement furieuse, Helena fronçait les sourcils.
    — Est-ce que quelqu’un est venu à ton secours ?
    — Davos a rapidement trouvé un moyen de s’approcher tout près de l’eau. Il s’est mis à hurler des conseils. À moi et à d’autres. Il était, je crois… (Musa réfléchit un bref instant pour trouver le mot en grec)… compétent. Puis tous sont venus : les clowns, les machinistes, Congrio. De nombreuses mains m’ont sorti de là. J’ignore lesquelles.
    Ce n’était pas important. Il était évident qu’en voyant son stratagème échouer, même le coupable s’était précipité à son secours pour se laver de tout soupçon.
    — C’est la main qui t’a poussé qui est importante. (Je réfléchis un moment en silence à notre liste de suspects, en essayant d’imaginer qui avait fait quoi dans le noir.) Tu n’as pas parlé de Chremes ni de Philocrates. Ils n’étaient pas avec vous ?
    — Non.
    — D’après les apparences, on peut aussi éliminer Davos… Sais-tu qui marchait près de toi, juste avant ton plongeon ?
    — Je n’en suis pas certain. Probablement les jumeaux. Un peu avant, j’avais parlé à l’afficheur, mais vu la raideur du sentier et la force du vent, il était resté à la traîne. D’ailleurs, tout le monde avait été obligé de ralentir le pas. On distinguait vaguement des silhouettes, mais sans pouvoir les identifier.
    — Est-ce que vous marchiez en file indienne ?
    — Non. Moi, je me trouvais seul, d’autres formaient de petits groupes. Le chemin était raide mais assez large. Il était devenu dangereux à cause de la pluie qui l’avait rendu glissant. Et aussi à cause de l’obscurité.
    Musa s’exprimait d’une manière extrêmement précise, et fort intelligemment, dans une langue qui n’était pas la sienne. Bien peu d’hommes venant d’échapper à la mort auraient été capables de conserver un tel calme.
    Perdus dans nos pensées, nous restâmes un moment silencieux tous les trois. Ce fut Helena qui rompit ce silence la première :
    — Musa a été poussé délibérément dans cette citerne. Mais pourquoi ? Est-il devenu une cible ?
    Le prêtre lui fournit lui-même une explication :
    — Les gens croient que j’ai vu l’homme qui a assassiné le précédent adaptateur.
    Sa façon de s’exprimer me fit légèrement sursauter. Il avait l’air d’insinuer que le seul fait d’être adaptateur était dangereux.
    — Mais nous n’en avons parlé à personne. Si on m’interroge, je réponds toujours que tu es notre interprète.
    — L’afficheur nous a peut-être entendus en parler hier, précisa Musa.
    J’appréciais la

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