Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
narquois. Je fus tout de suite convaincu que si Chremes était jamais accusé de ce meurtre, Davos ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’enfoncer au maximum. À tort ou à raison.
    Helena, toujours très sensible à l’atmosphère, jugea bon d’intervenir : — Davos, si Heliodorus passait son temps à blesser les gens qui l’entouraient, le directeur de cette compagnie avait une bonne raison de se séparer de lui comme tu l’exigeais.
    — Chremes est incapable de prendre une décision, même facile, déclara-t-il à Helena. Et cette décision-ci était difficile à prendre.
    Avant que nous ayons pu lui demander pourquoi, il avait déjà quitté notre tente.

21
    Le tableau commençait à se dessiner devant mes yeux : je voyais distinctement les places qu’y occupaient Chremes et Phrygia, puis celle du vieil ami Davos qui avait souffert de leurs erreurs et des occasions manquées. Croisant le regard d’Helena, je lui demandai son avis.
    — Il n’est pas impliqué dans ce meurtre, répondit-elle lentement. Je pense qu’il a dû compter pour Phrygia, mais c’était il y a longtemps. Il la connaît, ainsi que Chremes, depuis une vingtaine d’années. Et même s’il se montre aujourd’hui un peu critique à leur égard, il reste pour eux un ami loyal.
    Helena m’avait mis à chauffer une boisson au miel. Elle se leva pour aller la prendre sur le feu. J’acceptai le gobelet avec gratitude, m’installai plus confortablement et adressai un sourire rassurant à Musa. Pendant un long moment, aucun de nous ne prononça une parole ; nous restâmes groupés tous les trois à réfléchir en silence.
    J’étais conscient que l’ambiance s’était modifiée. À peine Davos était-il sorti définitivement de la tente que Musa avait paru se détendre. Il arborait maintenant un air plus ouvert. Au lieu de demeurer blotti sous sa couverture, il se passait la main dans les cheveux. Ils étaient presque secs, mais les bouts s’étaient mis à friser d’une façon ridicule – ce qui, par ailleurs, le rajeunissait. Ses yeux sombres gardaient une expression pensive, et le simple fait que je puisse lire une expression chez lui marquait un changement notoire.
    Je crus deviner pourquoi. J’avais vu Helena s’occuper de lui comme d’un proche, et il avait accepté ses attentions sans sa méfiance habituelle. Le résultat était évident. Nous venions de passer deux semaines tous les trois ensemble, et le pire s’était produit : ce foutu Nabatéen vivant à nos crochets faisait maintenant partie de la famille.
    — Falco, dit-il.
    C’était bien la première fois qu’il m’appelait par mon nom. Je me contentai d’un hochement de tête. Ce n’était pas inamical de ma part – tout simplement, il ne méritait pas encore l’hostilité que je réserve aux membres de ma famille.
    — Raconte-nous ce qui s’est passé, murmura Helena.
    Nous parlions à voix basse, comme si nous avions peur d’être espionnés. C’était pourtant fort peu vraisemblable : le temps était trop exécrable pour donner envie à quelqu’un de rôder près de notre abri.
    — C’était une expédition ridicule, mal conçue et mal mise en œuvre. (Musa nous laissait ainsi croire qu’il avait considéré cette joyeuse équipée en ville comme une manœuvre militaire.) Ils n’avaient pas pris assez de torches, et l’humidité empêchait celles que nous avions d’éclairer correctement.
    — Qui t’a entraîné dans cette escapade insensée ? intervins-je.
    Musa réfléchit quelques instants avant de répondre.
    — Tranio, je crois.
    — Ça me surprend pas du tout !
    Tranio n’était pas mon suspect principal – ou du moins pas encore, parce que je n’avais aucune preuve –, mais il était imbattable pour semer la pagaille.
    — Pourquoi as-tu accepté d’y aller ? s’enquit Helena.
    Il lui adressa un sourire surprenant qui fendait son visage en deux.
    — J’étais persuadé que Falco et toi alliez vous disputer au sujet de la pièce.
    C’était la première plaisanterie de Musa depuis que nous le connaissions, et c’est moi qui en faisais les frais.
    — On se dispute jamais ! grognai-je.
    — Alors, je vous demande pardon à tous les deux !
    Il s’excusa avec le manque de sincérité polie de quelqu’un qui partageait notre tente et connaissait la vérité.
    — Parle-nous plutôt de ton accident, insista Helena qui parvenait difficilement à s’empêcher de rire.
    Le prêtre arborait un air malicieux que

Weitere Kostenlose Bücher