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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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cherche à
maintenir l’ordre dans le monde séculier.
    — Que se passe-t-il si les lois du monde et celles de l’Église
entrent en conflit ? demandai-je. Comme c’est arrivé ces dernières années ?
    — Dans ce cas, messire Shardlake, je prie Dieu pour que
le conflit se résolve, afin que l’Église et le prince puissent à nouveau
travailler de concert, car lorsqu’ils se combattent ils laissent le champ libre
au démon.
    — Alors, que l’Église ne défie pas la volonté du roi !
Bon. Il faut que je retourne à l’infirmerie. Je vais vous laisser ici. Vous
allez rentrer à l’église. Pour assister à l’enterrement du pauvre novice
Whelplay », ajoutai-je d’un air entendu.
    Il soutint mon regard.
    « Je vais prier pour que ce garçon soit admis au paradis
lorsque Dieu le décidera. Tout pécheur qu’il fut. »
    Je me détournai, dirigeant mon
regard à travers les flocons de neige vers l’endroit où Goodhaps avançait en
titubant. Mark lui avait offert son bras. Allait-il réussir à gagner la ville ?
À s’échapper  ?
    **
    Dans la salle de l’infirmerie, Alice s’occupait toujours du
vieux moine mourant. Il avait repris conscience et elle enfournait doucement dans
sa bouche des cuillerées de gruau. Tandis qu’elle accomplissait cette tâche, son
visage semblait plus charmant, plus aimable. Je la priai de nous accompagner
dans la petite cuisine de l’infirmier. Les laissant tous les trois là, j’allai
chercher le registre que m’avait remis l’économe. Ils fixèrent sur moi un
regard interrogateur lorsque je le leur montrai.
    « D’après l’économe, voici le livre de comptes qu’avait
emprunté le malheureux Singleton juste avant sa mort. Bien. Messire Goodhaps et
Alice Fewterer, je veux que vous l’examiniez et que vous me disiez si vous l’avez
déjà vu. Vous noterez qu’il y a une grosse tache de vin rouge sur la couverture.
J’ai pensé soudain, à l’église, que ceux qui avaient vu le registre se
souviendraient de cette tache. »
    Goodhaps s’en empara, le retournant entre ses mains.
    « Je me rappelle que le commissaire étudiait un registre
avec une couverture bleue. C’était peut-être celui-ci. Je n’en suis pas sûr. Je
ne m’en souviens pas.
    — Veuillez m’excuser… » Alice se pencha en avant et
saisit le livre. Elle en examina la couverture, le retourna, avant de déclarer
d’un ton ferme : « Ce n’est pas celui-là. »
    Mon cœur battit plus vite.
    « Vous en êtes sûre ?
    — Le livre que le commissaire avait pris au frère Edwig
n’était pas taché. Je m’en serais aperçue… L’économe est si soigneux, il aime
que tout soit propre et net.
    — Êtes-vous prête à le jurer devant un tribunal ?
    — Oui, monsieur. » Son ton était grave et serein.
    « Bon. Maintenant je peux être certain que l’économe m’a
berné. » Je fis un lent hochement de tête. « Très bien, Alice, je
vous remercie une nouvelle fois. Gardez cela pour vous, tous les trois.
    — Moi, je ne serai plus ici ! » répliqua
Goodhaps, tout fier de lui.
    Je regardai par la fenêtre. La neige avait cessé de tomber.
    « Oui, messire Goodhaps, je pense que vous devriez vous
mettre en route. Mark, peut-être pourrais-tu aider monsieur à gagner la. ville… »
    Le visage du vieil homme s’éclaira.
    « Merci, monsieur. Un bras sur lequel s’appuyer serait
le bienvenu et j’ai mes bagages chez l’abbé. Mon cheval est ici, et s’il
pouvait être reconduit à Londres dès que le temps le permettra…
    — Soit. Soit. Mais, Mark, fais le plus vite possible. Nous
avons plusieurs tâches à effectuer dès ton retour. »
    Il aida le vieil homme à se hisser sur pied.
    « Au revoir, monsieur le commissaire, dit Goodhaps. J’espère
que vous resterez sur vos gardes dans ce maudit endroit. » Sur ces
joyeuses paroles d’adieu, il nous quitta. Je retournai dans ma chambre, dissimulant
le registre sous les draps. Je me sentais heureux. Enfin une avancée. Je
voulais maintenant explorer l’église et le fond de l’étang. Combien de temps
Mark mettrait-il pour aller à Scarnsea et en revenir ? Tout seul, à peine
plus d’une heure, mais avec le vieil homme… Je m’en voulais d’être si bonne
pâte, mais j’avais répugné à laisser Goodhaps, chargé de ses bagages, avancer
en titubant sous les rafales de neige.
    Je décidai d’aller voir les chevaux. Cela faisait plusieurs
jours qu’ils n’étaient pas sortis. Je gagnai

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