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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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dallé. Un peu plus loin, il y avait une porte à demi ouverte. J’entendis
un murmure de voix et un tintement de vaisselle.
    « C’est le couloir de la cuisine, soufflai-je. Rentrons
vite, avant qu’on ne nous aperçoive ! »
    Après Mark, je me refaufilai entre le mur et le placard et me
penchai pour refermer la porte, toussotant à cause de l’air humide. Soudain une
main s’abattit sur ma bouche… Je restai pétrifié tandis qu’une autre s’appuyait
sur ma bosse. Les bougies étaient éteintes. Mark me chuchotait à l’oreille.
    « Silence, monsieur. Quelqu’un vient ! »
    Je hochai la tête et il enleva ses mains. Je ne percevais
aucun bruit. Il avait l’ouïe aussi fine qu’une chauve-souris. Quelques instants
après, la lueur d’une chandelle apparut, précédant une forme humaine en soutane
et capuchon. Le visage sombre et étroit scrutait la cellule de prison. La
bougie du frère Guy nous révéla et il sursauta.
    « Seigneur Dieu ! Que faites-vous là ? »
    Je fis un pas en avant.
    « Nous pourrions vous poser la même question, mon frère.
Comment avez-vous pénétré ici ? Nous avons fermé notre porte à clef.
    — Et je l’ai déverrouillée. Je venais vous annoncer la
nouvelle qu’on vidait l’étang, mais quand je vous ai appelés je n’ai pas reçu
de réponse. J’avais peur que vous ne soyez tombés tous les deux raides morts, alors
je suis entré grâce à ma clef et j’ai vu l’autre porte ouverte.
    — Maître Poer a plusieurs fois entendu quelqu’un
derrière la cloison et il a trouvé la porte ce matin. On nous a espionnés, frère
Guy. Vous nous avez assigné une chambre donnant sur un couloir secret. Pour
quelle raison ? Et pourquoi ne m’avez-vous pas prévenu qu’il existait un
passage entre l’infirmerie et les cuisines ? » Mon ton était âpre. J’avais
appris à considérer le frère Guy comme un ami. Je me maudissais de m’être
laissé aller à faire confiance à un homme qui, après tout, était toujours un
suspect.
    Son visage se figea. La lumière de la bougie jetait des
reflets chatoyants sur son long nez, sur ses traits sombres et émaciés.
    « J’avais oublié que cette porte s’ouvrait dans votre
chambre. Monsieur, ce couloir n’a pas été utilisé depuis près de deux siècles.
    — On l’a utilisé ce matin même ! Et vous nous avez
donné la seule chambre où l’on pouvait percer un trou pour nous espionner !
    — Ce n’est pas la seule chambre », répondit-il d’une
voix calme. Il ne cillait pas et la bougie était tenue d’une main ferme.
« Vous n’avez pas remarqué que le couloir longe les panneaux de la cloison
de l’infirmerie et de toutes les chambres s’ouvrant dans le même corridor ?
    — Mais un trou a été percé seulement dans la cloison de
la nôtre. Tous les visiteurs sont-ils en général logés dans notre chambre ?
    — Ceux qui n’habitent pas chez l’abbé, oui. Il s’agit en
général des messagers ou des régisseurs de nos domaines venus discuter affaires. »
    Je fis un geste circulaire dans le cachot humide.
    « Et quel est cet horrible endroit, Dieu du ciel ?
    — C’est l’ancienne prison des moines, soupira-t-il. La
plupart des monastères en possèdent une. Jadis les abbés jetaient au cachot les
frères ayant commis de graves péchés. Selon le droit canon ils en ont toujours
le pouvoir, bien qu’ils n’en usent jamais.
    — Non. Pas à cette époque de relâchement.
    — Il y a quelques mois, le prieur Mortimus a demandé si
l’ancien cachot existait toujours. Il parlait de s’en resservir comme lieu de
punition. Je lui ai répondu qu’il me semblait que c’était le cas. C’est la
première fois que je viens ici depuis le jour où un vieux serviteur me l’a
montré quand j’ai pris mon poste d’infirmier. Je croyais que la porte était
scellée.
    — Eh bien ! vous vous trompiez. Donc le prieur
Mortimus s’est enquis de son existence, hein ?
    — En effet. » Il durcit le ton. « J’aurais cru
que vous l’auriez approuvé puisque le vicaire général semble vouloir rendre
notre vie le plus pénible et le plus cruelle possible. »
    Je laissai le silence retomber entre nous un instant.
    « Attention à ce que vous dites devant témoin, mon frère…
    — Oui. Voici un monde plein de nouveaux prodiges dans
lequel le roi d’Angleterre fait pendre un homme pour ses paroles. » Il s’efforça
de se ressaisir. « Je suis désolé. Mais, messire

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