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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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disposer
maintenant. »
    Ils sortirent, l’abbé me lançant un regard perplexe, égaré. Je
croisai les bras et me plantai devant le prieur, puisant dans des réserves d’énergie
mentale insoupçonnées.
    « Je me suis demandé, mon frère, qui savait que j’allais
me rendre à l’église. Vous vous trouviez là, près de l’étang, quand je l’ai
annoncé à mon assistant. »
    Il s’esclaffa, incrédule.
    « Mais je devais être déjà parti ! »
    J’étudiai son visage mais n’y lus que de la perplexité mêlée
d’agacement.
    « Oui, en effet. Alors la personne qui a poussé la
pierre ne me guettait pas le moins du monde mais se trouvait là pour un autre
motif. Qui pouvait avoir une raison de monter là-haut ?
    — Personne. Tant qu’on ne sera pas tombés d’accord sur
la nature des travaux.
    — Je voudrais que vous m’accompagniez jusqu’à la galerie
pour la réexaminer. » Je venais de me rappeler la relique manquante et l’or
qui devait être caché quelque part si je ne me trompais pas sur les ventes de
terres. Pouvaient-ils être dissimulés là-haut ? Était-ce la raison pour
laquelle l’assassin s’était trouvé sur la galerie ?
    « Comme vous voudrez, monsieur le commissaire. »
    Suivi du prieur, je me dirigeai vers l’escalier et gravis à
nouveau les marches. Mon cœur battait très fort quand nous débouchâmes sur la
plate-forme. En bas, les serviteurs continuaient à nettoyer, tordant dans des
seaux d’eau les balais à franges rougis. Voilà donc à quoi se réduisait un
homme… Pris de nausées, je dus m’agripper à la rambarde.
    « Ça va ? » Le prieur Mortimus se tenait à
deux pas de moi. Je songeai soudain que, s’il décidait de m’empoigner, il était
plus costaud que moi. J’aurais dû emmener Mark.
    Je l’écartai d’un geste.
    « Très bien. Poursuivons notre chemin. »
    Je regardai le petit tas d’outils, à l’endroit où s’étaient
trouvés les blocs de pierre, et la nacelle des ouvriers suspendue par l’entrelacs
de cordes.
    « Il y a combien de temps qu’on a fait des travaux ici ?
    — Les cordes et la nacelle ont été hissées il y a deux
mois, afin que les ouvriers puissent atteindre la statue qui était en fort
mauvais état, l’enlever et examiner la lézarde. Le système d’accrochage de la
nacelle au mur et au clocher par des cordes mobiles est très ingénieux. C’est
le maçon qui l’a conçu. À peine venait-on de commencer les travaux que le frère
Edwig a ordonné qu’on les arrête. Il avait raison : Gabriel n’aurait pas
dû les entreprendre avant que le programme soit approuvé. Ensuite, il a traîné
les pieds, pour montrer à Gabriel qui était le maître. »
    Je contemplai le réseau de cordes.
    « C’est un travail dangereux. »
    Il haussa les épaules.
    « Ce serait moins périlleux avec des échafaudages. Mais
pouvez-vous imaginer notre économe approuvant ce genre de dépenses ?
    — Vous n’aimez guère le frère Edwig, lâchai-je d’un ton
désinvolte.
    — C’est un petit fouineur, toujours à pourchasser le
moindre penny.
    — Vous consulte-t-il beaucoup sur les finances du
monastère ? » Je guettais sa réaction, mais il se contenta de hausser
nonchalamment les épaules.
    « Il ne consulte que messire l’abbé, même s’il nous fait
perdre à tous notre temps en nous forçant à justifier le moindre liard.
    — Je vois. » Je levai les yeux vers le clocher.
« Comment atteint-on les cloches ?
    — Il y a un autre escalier qui part du rez-de-chaussée. Je
peux vous y conduire si vous voulez. Je doute que les travaux reprennent
maintenant. Gabriel a perdu la partie en se faisant tuer. »
    Je haussai le sourcil.
    « Prieur Mortimus, comment se fait-il que vous ayez été
peiné par la mort d’une servante, alors que vous ne montrez aucun chagrin pour
celle d’un frère avec qui vous avez dû travailler durant de nombreuses années ?
    — Sur cette terre, je le répète, les obligations d’un
moine sont tout à fait différentes de celles d’une simple femme. » Il
durcit le regard. « Et, notamment, de ne pas être un dépravé.
    — Je me réjouis que vous ne soyez pas juge à la Cour du
Banc du roi, frère prieur. »
    **
    Il me fit redescendre puis, après avoir traversé la nef, passer
par une porte pour gagner un escalier à vis conduisant jusqu’au toit. C’était
très haut et j’étais à bout de souffle lorsque nous débouchâmes sur une

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