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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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ramener dans sa cellule, dit le prieur.
    — Oui, d’accord », répondis-je.
    **
    Sans un autre coup d’œil à la relique, ni à moi, traînant
péniblement la jambe, Jérôme permit au prieur de lui faire traverser la nef. Je
le regardai s’éloigner. Si le jour où je l’avais interrogé, au lieu de parler
par énigmes, il m’avait confié l’avoir vue rendre visite à Mark Smeaton, j’aurais
pu arrêter Alice sur-le-champ et, le meurtre de Singleton élucidé, démasquer
Edwig plus tôt. Alors ni Mark ni Gabriel ne seraient morts. Mais, étonnamment, je
ne ressentais aucune colère contre lui. Je me sentais comme vidé de toute
émotion.
    M’agenouillant à nouveau, je scrutai la relique posée par
terre. Le coffret était en or richement décoré et serti des plus grosses
émeraudes que j’aie jamais vues. À travers le verre, j’aperçus une main, accrochée
par le poignet à un vieux morceau de bois noir à l’aide d’un clou à large tête,
le tout placé sur un coussinet de velours violet. C’était un objet brun, momifié,
mais il s’agissait nettement d’une main. Je distinguai même des cals sur les
doigts. S’agissait-il vraiment de la main du larron mort au côté du Christ et
qui L’avait reconnu sur la croix ? Je touchai le verre, animé, l’espace d’un
instant, de l’espoir fou que la douleur ressentie dans toutes mes articulations
puisse cesser, ma bosse disparaître, et que mon dos devienne droit et normal, comme
celui du pauvre Mark, tant envié par moi. Mais rien ne se passa. Il n’y avait
que le tintement de mes ongles contre le verre.
    Soudain, du coin de l’œil j’aperçus un minuscule éclat doré
descendant dans les airs. Un objet heurta les dalles à deux pieds de moi avec
un bruit métallique, puis roula avant de s’immobiliser. Je l’examinai. Il s’agissait
d’une pièce d’or, un noble. Le visage du roi Henri sur le sol levait les yeux
vers moi.
    Je me tenais sous le clocher. Au-dessus de ma tête se
trouvait l’enchevêtrement de cordes et de poulies qui au dîner avait constitué le
sujet de plaisanteries sur le frère Edwig. Mais quelque chose avait changé. La
nacelle des ouvriers n’était plus là. Elle avait été remontée dans le beffroi.
    « Il est là-haut ! » soufflai-je. Voilà donc
où il avait caché l’or… Dans la nacelle. J’aurais dû mieux regarder ce qui se
trouvait sous la bâche la dernière fois où je l’avais vue, le jour où j’étais
monté au clocher avec Mortimus. C’était une bonne cachette. Voilà pourquoi il
avait fait arrêter les travaux.
    Si le jour où, en compagnie du prieur Mortimus, j’avais gravi
l’escalier à vis jusqu’au clocher, j’avais été appréhensif, cette fois-ci, comme
j’escaladais les marches, insoucieux des récriminations de tous mes membres, je
ne ressentais qu’une détermination farouche. Je n’étais pas vidé de toute
sensibilité finalement, elle n’était qu’engourdie. Une rage inouïe me donnait
des ailes. J’atteignis le beffroi où étaient accrochées les cordes des cloches.
La nacelle gisait là, vide et renversée sur le côté. Deux pièces de plus
étaient tombées sur le plancher. Il n’y avait personne. Je contemplai les
degrés menant aux cloches elles-mêmes et sur lesquels on avait semé d’autres
pièces. Je compris que quiconque se trouvait là devait m’avoir entendu monter. S’était-il
réfugié dans le local des cloches ?
    Je montai les marches avec précaution, pointant mon bâton
devant moi. Je tournai la poignée de la porte, puis reculai immédiatement d’un
pas, utilisant mon bâton pour la pousser. Heureusement ! Car quelqu’un
jaillit et abattit une torche en bois non allumée vers l’endroit où j’aurais dû
me trouver. La massue improvisée heurta mon bâton sans créer de dommage et j’aperçus
le visage de l’économe, rouge de fureur, les yeux plus écarquillés, plus fixes
que je ne les avais jamais vus.
    « Vous êtes démasqué, frère Edwig ! criai-je. Je
suis au courant du navire qui doit vous emmener en France ! Au nom du roi,
je vous arrête pour vol et assassinat ! »
    Il rentra dans le local à toute vitesse. J’entendis le bruit
de ses pas filant sur le plancher ainsi qu’un bizarre cliquetis métallique.
    « Tout est fini ! m’écriai-je. Il n’y a pas d’autre
issue. » Je gravis les derniers degrés et jetai un œil à l’intérieur, cherchant
à l’apercevoir, mais de l’endroit où je me

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