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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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dit ça ? Vraiment ?
    — Oui. L’abbé lui a lancé : « Du calme ! »
Puis il s’est approché de moi. « Messire Goodhaps, vous devez nous dire ce
que nous devons faire », et alors j’ai compris qu’ils avaient aussi peur
que moi.
    — Puis-je dire quelque chose ? » s’enquit Mark.
Je hochai la tête. « Ce chartreux aurait été incapable de trancher la tête
de quiconque. Il faudrait de la force et de l’équilibre.
    — En effet, opinai-je. Tu as tout à fait raison. »
Je m’adressai à nouveau au vieil homme. « Qu’avez-vous répondu à l’abbé ?
    — Il a dit que nous devrions consulter les autorités
civiles, mais je savais qu’il fallait avertir en premier messire Cromwell. Je
me doutais qu’il y aurait des implications politiques. L’abbé a déclaré que le
portier, le vieux Bugge, affirmait avoir rencontré Singleton durant sa ronde de
nuit moins d’une heure plus tôt. Le commissaire avait annoncé à Bugge qu’il
avait rendez-vous avec l’un des moines.
    — À cette heure-là ? A-t-il dit de qui il s’agissait ?
    — Non. Apparemment Singleton l’a envoyé paître.
    — Je vois. Et ensuite ?
    — J’ai ordonné à tous les moines de garder un silence
absolu sur cette affaire. Et qu’aucune lettre ne devait quitter le monastère
sans mon consentement et j’ai confié la mienne au jeune courrier du village.
    — C’était une sage décision, messire Goodhaps. Vous avez
agi à bon escient.
    — Merci. » Il s’essuya les yeux avec sa manche.
« J’avais horriblement peur, monsieur. Je suis revenu dans ma chambre et n’en
suis pas sorti depuis. Pardonnez-moi, messire Shardlake, mais cette affaire a
eu raison de mon courage. J’aurais dû mener une enquête, mais je ne suis qu’un…
érudit.
    — Eh bien ! nous sommes là désormais. Dites-moi… Qui
a découvert le corps ?
    — L’infirmier. Le frère Guy. Le moine basané… » Il
frissonna. « Il a expliqué que, comme un vieux moine était malade à l’infirmerie,
il était venu chercher du lait à la cuisine. Il a une clef. Il avait ouvert la
porte extérieure, puis traversé le petit couloir qui mène à la cuisine. Il
avait poussé la porte et marché dans la mare de sang. Alors il a donné l’alerte.
    — Par conséquent, la cuisine est normalement fermée à
clef la nuit ?
    — Oui. Afin d’empêcher les moines et les domestiques de
venir se servir. Les moines ne pensent qu’à se goinfrer. Vous verrez à quel
point la plupart d’entre eux sont gros et gras.
    — Donc, l’assassin possédait une clef. Tout comme le rendez-vous
signalé par le portier, cet élément désigne un habitant du monastère. Mais dans
votre lettre vous dites que l’église a été profanée, qu’une relique a été dérobée…
    — En effet. Nous étions tous dans la cuisine quand l’un
des moines est venu annoncer que… » Sa gorge se serra. « … qu’un coq
avait été sacrifié sur l’autel de l’église. Plus tard, on a découvert qu’en
plus la relique du bon larron avait été volée. Les moines soutiennent qu’une
personne étrangère au monastère est venue profaner l’église et dérober la
relique, et qu’ayant rencontré le commissaire au cours d’une de ses promenades
nocturnes elle l’a assassiné.
    — Mais comment quelqu’un d’étranger au monastère
aurait-il pu entrer dans la cuisine ? »
    Il eut un haussement d’épaules.
    « Peut-être en faisant faire une copie de la clef après
avoir soudoyé un serviteur. C’est ce que pense l’abbé, même si le cuisinier est
le seul serviteur à posséder une clef.
    — Et la relique ? Avait-elle de la valeur ?
    — Cette horreur ! Une main clouée sur un bout de
bois… Mais elle se trouvait dans un gros coffret en or inscrusté de pierres
précieuses, de véritables émeraudes, il me semble. Elle est réputée guérir les
os déformés ou brisés, encore une supercherie destinée à tromper les imbéciles. »
Durant quelques instants, sa voix vibra de l’ardeur du réformateur zélé.
« Les moines sont davantage bouleversés par la disparition de la relique
que par la mort de Singleton.
    — Et vous, quelle est votre opinion personnelle à ce
sujet ? Qui pourrait être le coupable, à votre avis ?
    — Je ne sais que penser. Les moines parlent d’adorateurs
du démon pénétrant par effraction dans le monastère pour voler la relique. Mais
ils nous détestent. On sent leur haine jusque dans

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