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Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Titel: Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Abtey
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monnaie de sa pièce.
    — Vous pouvez, répond l’âme damnée de feu Gaillusac. Et cette fois, je m’occuperai personnellement du travail. De la souffrance à l’achèvement. Car j’aimerais fort savoir qui les envoie… chercher la fille du cardinal.

Autel contre autel
    — L’Alouette ! s’exclame don Juan de Tolède, la fille de Desdémone et du cardinal ! Coup de théâtre !
    Comme si personne ne gênait sa route, comme s’il n’y avait rien à craindre, don Juan me dit :
    — Voilà bien la vraie raison, je suppose, pour laquelle Son Éminence voulait me voir partir, loin de Paris ! Vous saviez ?
    — Je ne l’ignorais pas, dis-je.
    — Et toi, bel oiseau ? demande Amadéor à l’Alouette affolée.
    — Je l’ai appris il y a peu, répond-elle la voix brisée.
     
    — C’est fort touchant, cette petite scène de révélation, dit Edwige de Bellerrasse. Embrassez-vous et faites vos adieux. Si le cardinal n’est pas mort avant demain soir, mademoiselle sentira mon stylet s’enfoncer dans son petit cœur. Quant à vous, messieurs, demain dès l’aube, pendus court et net ! De si jolis garçons, quel gâchis !
    Don Juan profite de la situation pour tenter son va-tout.
    — Nous ne sommes pas là que pour la fille, dit-il. Mais aussi pour vous, Fargis, pour cette moitié de parchemin que vous tenez sous votre pourpoint. Une belle arme ! Au cas où la Cabale échouerait, vous pourrez toujours faire repentance et vendre votre bras et vos services à Son Éminence en lui rapportant ce précieux butin ! N’est-ce pas ?
    Réaction immédiate : l’accusé posa sa main près de son cœur, là où se trouve le document.
    — Pari réussi, dit don Juan, vous l’avez sur vous !
    Fargis fait la grimace. Mais il se reprend et toise son interlocuteur :
    — Et quand bien même ! En quoi cela vous réjouit-il de le savoir, puisque vous allez mourir ?
    Don Juan sourit et savoure son effet :
    — Ce qui me réconforte, c’est de savoir que votre voisine, ou monsieur l’abbé, derrière, seront désormais prêts à vous tuer sans aucun scrupule pour s’emparer de ce que vous possédez.

Un message pour Fargis
    — Descendez, dit Fargis, lentement, très lentement, au moindre mouvement brusque, nous faisons feu.
    En effet, les mercenaires ont sorti leurs pistolets.
    Mais là encore, nous devons nous arrêter.
    — Monsieur Fargis, dit un homme qui monte vers nous, j’ai un courrier pour vous, un cavalier vient de le déposer…
    Cet homme ne montre pas encore sa tête. Il n’est pas seul, trois autres sont avec lui, en contrebas. Ils se rapprochent… nous allons les reconnaître, ce sont les nôtres !
    — Attendez là, dit Fargis, je descends. Vous , ajoute-t-il en nous désignant à trois de ses hommes, gardez-les.
    Fargis passe devant nous et va rejoindre le messager. Hélas pour le bras de la Cabale, ce que le messager tient à la main, sous cape, ce n’est pas une lettre, mais une bouche à feu.
    Fargis est saisi, le canon sur la tempe.
    — Belles-Manières ! s’écrie Fargis en reconnaissant son tourmenteur .
    — Pour vous servir ! confirme ce dernier avant de s’adresser à la troupe armée :
    — Bas les armes, messieurs, ou je fais sauter la banque… C’est un peu lui qui paye, non ?
    Hésitation dans le camp des frondeurs.
    Alors que les gardes rangent leurs pistolets, Edwige empoigne celui d’un de ses hommes et presse la détente, en disant : Il ne vaut plus rien !
    Mais l’intrigante est plus brillante menteuse qu’habile tireuse, elle manque sa cible.
    La balle va se loger dans le mur, en faisant sauter la pierre, après avoir déchiré le bras de monsieur Pied-de-fer. C’est la battue, la mêlée, le désordre.
    On se jette les uns contre les autres, on se débat à la diable, on frappe sans recul, on tire sans viser. On pare, on attaque, on blesse, on tue.
    Margaux se mêle au combat. Combat de chiens.
    Ce que les morts abandonnent, elle s’en empare.
    D’une main, elle fait feu et fait mouche, un de plus ! De l’autre elle porte l’estocade et elle touche, un de moins !
    La rixe est aussi violente que brève.
    La tornade est passée, brisant les mâts, couchant les navires, laissant ruines et désastres après elle.
    Les murs sont rouges, les marches encombrées par des monceaux de cadavres.
    — Où est Fargis ? demande don Juan.
    — En bas, dit Edmond, il s’est enfui.
    — Dans ce cas, réplique l’aventurier, tous avec moi, on descend.

En bas
    Tous, ce sont ceux qui

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