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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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expériences pour attiser ma colère ; ils en avaient besoin pour leur plaisir.
    — Votre bien-aimé Zmiéïévitch est plutôt vieux, dis-je, il doit…
    Je n’osai même pas imaginer ce qu’il devait faire.
    — Le maître est trop vieux. Il m’a un jour expliqué que la douleur physique ne lui suffit plus. Il y a plus de plaisir à retirer des esprits des gens. Les humains en prennent conscience beaucoup plus rapidement que nous. Cela me dépasse. Le physique me convient pour le moment.
    — Je suis surpris que vous ayez assez d’imagination pour trouver de nouvelles… idées.
    — Cela peut-être problématique. (Il sourit de nouveau.) Mais Iouda doit être un vampire depuis très longtemps ; pas aussi longtemps que le maître, vu que l’intérêt de Iouda se situe toujours au niveau physique, mais il a de sacrées idées. (Il hocha la tête, appréciant le mot qu’il m’avait emprunté.) Par exemple, poursuivit-il, souriant plus largement, si l’homme n’était pas mort, nous lui aurions…
    Je donnai une secousse au manche de la fourche. Pour un être humain, ce petit mouvement aurait envoyé une douleur extrême à travers son épaule blessée. Pour lui, cela ne signifiait pas grand-chose, mais au moins cela le réduisit au silence. Je ne voulais pas l’aider à s’adonner à un plaisir indirect par le biais de son récit, aussi avide – à ma grande honte – que je sois de l’écouter. Je poursuivis avec des questions plus importantes.
    — Où sont allés Iouda et Foma ? demandai-je.
    — Baiser ta mère, répondit-il sur un ton charmant.
    Je lui donnai un violent coup de pied à l’aisselle, juste à côté de l’endroit où la fourche le transperçait.
    — Dis-le-moi ! grognai-je, mais de nouveau il ne sembla ressentir aucune douleur.
    Je n’avais pas un besoin urgent de l’information. J’étais certain d’être en mesure de les traquer et que, même si je ne le faisais pas, Iouda ne pourrait résister à la tentation de se lancer à ma poursuite une fois encore. Je reculai d’un pas et ramassai ma dague de bois, me préparant à tuer le monstre sans défense. À l’extérieur, le chant lointain d’un coq annonça tardivement l’aube. Je me retournai vers Piotr et vis que son expression était passée d’un air de malveillance résignée à un masque d’extrême peur. C’était comme si le chant du coq l’avait terrifié. C’était peut-être le cas. Il évoquait le danger qu’il avait dû affronter chaque matin depuis qu’il avait fait le choix répugnant de devenir un vampire.
    Mais ce n’était pas le son – ou du moins, pas seulement le son – qui avait provoqué chez lui ce nouveau malaise. Sa respiration était hachée et superficielle, et son regard nerveux tressautait de moi à sa main droite, qu’il avait ramenée contre lui précipitamment, de douleur. Sur le sol, où s’était trouvée sa main, une petite tache de lumière était parvenue à passer à travers la porte, par le trou que j’y avais causé lorsque j’avais arraché le verrou. Une volute de fumée s’élevait du centre de la tache, où un fragment d’ongle était en train de se racornir et de disparaître.
    Je jetai un coup d’œil à la main de Piotr. Les coupures de ses paumes, où il avait saisi la lame de mon épée, avaient déjà disparu.
    L’ongle de son majeur manquait, où la lumière du soleil l’avait frappé. Alors même que je le regardais, il commença à repousser. Piotr était maintenant en proie à une terreur que je n’avais encore jamais vue chez aucun des Opritchniki. Il tirait tout son corps contre la fourche, essayant de se dégager, et il levait les yeux vers moi avec une anxiété terrorisée et soumise.
    Je plaçai mon pied sur son avant-bras et le repoussai vers le sol, forçant sa main à revenir dans la tache de lumière. Son cri fut aigu et continu. La douce lumière du soleil brûla la chair de sa main d’une façon qui, sur de la chair humaine, requérait la chaleur d’un feu. La peau de ses doigts noircit rapidement et éclata, se décollant et se racornissant comme la peau d’une pomme pourrie. Au travers des déchirures de la peau suintèrent du sang rouge et du pus jaune, dont une partie goutta au sol tandis que le reste s’évapora dans l’atmosphère. L’odeur était nauséabonde : un mélange de moisissure extrêmement âcre et de cheveux humains brûlés. Rapidement ses quatre doigts et la moitié supérieure de sa main furent dépouillés de

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