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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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j’eus quand même un mouvement de recul. Rien n’indiqua qu’elle l’avait remarqué. Elle me prit dans ses bras et posa la tête sur mon épaule, m’embrassant le cou et me serrant bien fort.
    — C’était une agréable surprise, dit-elle.
    — Quoi donc ? parvins-je à gémir.
    — Me réveiller auprès de toi, bien sûr ! (Elle se redressa et glissa les jambes sous les couvertures.) Je savais toutefois que tu étais de retour en ville. Piotr Piétrovitch m’a dit que tu étais passé. Même ainsi, je ne m’attendais pas à ce que tu ailles jusque-là pour me voir. Je ne sais pas comment tu vas pouvoir ressortir sans que personne ne le remarque. Tu aurais pu commencer par te laver, aussi.
    Elle se leva et se rendit à la table de toilette.
    — Je suis désolé, bredouillai-je spontanément.
    Mon cœur tambourinait et je ressentais un soulagement enivrant. C’était comme la résurgence de la réalité après un cauchemar, un cauchemar si épouvantable, si horrible, qu’il n’y a pas d’autre solution que remonter le temps et découvrir que l’horreur n’a jamais existé. Ce que j’avais vu à la fenêtre de Domnikiia la nuit précédente n’avait pas été un cauchemar, mais c’était exactement une abomination de ce type. Et pourtant, d’une certaine façon, sa conséquence inévitable n’avait pas eu lieu. Domnikiia était humaine. Tout au long de mon observation la nuit passée, je n’avais pas su trouver de ligne de conduite sensée, et pourtant, désormais, la solution me venait sous la forme d’un fait simple et inexplicable. Elle n’était pas un vampire.
    — Oh, je suis désolée, Liocha, dit-elle avec une détresse sincère. Je plaisantais. Tu sais que je t’aimerai toujours, peu importe à quel point tu sens mauvais.
    Il paraissait cruel de ne pas sourire et reconnaître son humour, particulièrement en voyant la déception sur son visage, mais j’étais trop absorbé dans mes pensées pour réagir d’une quelconque manière. Elle revint vers moi et me tendit une tasse de café.
    — Comment va ton bras ?
    — Où étais-tu hier soir ? demandai-je.
    — Je rendais visite à un client, si tu veux tout savoir. Je ne travaille pas uniquement ici.
    — À quelle heure es-tu rentrée ?
    Ma voix était étouffée et sans passion car je tentais de cacher mon choc et ma peur.
    — Qu’est-ce qui se passe, Liocha ? dit-elle, se relevant de colère. Tu sais ce que je fais. Tu veux des détails, tout à coup ?
    — Dis-moi ! geignis-je avec une intensité implorante, penché vers elle en travers du lit.
    Elle s’agenouilla à côté du lit et porta les mains à mon visage.
    — Qu’est-ce qui se passe, Liocha ? demanda-t-elle, fixant mes yeux pour découvrir ce qui avait provoqué cela chez moi. Pourquoi es-tu ainsi ?
    — Je t’ai vue avec Iouda la nuit dernière, lui dis-je simplement.
    — Quoi ?
    Son incrédulité paraissait sincère.
    — Par cette fenêtre, expliquai-je en tendant le doigt. Je regardais.
    — Tu m’espionnais ?
    Elle était plus déçue qu’en colère.
    — C’est trop tard, dis-je en la prenant par les poignets et en me levant. Je vous ai vus tous les deux, ensemble, et j’ai vu ce que tu as fait.
    — Liocha, je n’ai vu aucun homme dans cette pièce la nuit dernière.
    Elle était glacialement calme, sentant que sa vie pouvait dépendre de ce qu’elle me disait.
    — Ah ! grognai-je. Tu devrais être avocat. Tu n’as vu aucun homme, mais tu as vu Iouda.
    — Je ne suis pas revenue ici avant qu’il soit presque minuit, et je suis alors allée directement au lit. Dis-moi ce que tu as vu.
    — J’ai vu ce qui s’est passé. Je vous ai vus, toi et lui, ensemble. Je l’ai vu lorsqu’il t’a portée vers la fenêtre. J’ai vu lorsqu’il t’a mordu. J’ai vu lorsque tu…
    Domnikiia porta sa main au col de sa chemise de nuit et la déchira pour exhiber son cou.
    — S’il m’a mordu, alors où sont les marques ?
    Elle rejeta la tête d’abord d’un côté, puis de l’autre, étirant son cou afin que je puisse clairement voir qu’il n’y avait aucune trace de contact avec un vampire.
    Sidéré, je portai la main à sa gorge et étirai la peau, scrutant de près pour vérifier ce qui était déjà fort évident. Je me rassis sur le lit, désorienté, et elle s’assit à côté de moi. Je posai la tête sur ses genoux et fixai le plafond d’un regard vide.
    — Je crois que tu l’as peut-être rêvé, Liocha, dit-elle d’un ton apaisant, me

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