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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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brillante.
    J’aurais aimé enterrer Dimitri. C’était un ami de longue date, sept ans. Nous n’avions jamais été aussi proches que j’avais pu l’être avec Max, mais c’était lié à nos personnalités et non à nos cœurs. Lui et moi, nous nous faisions confiance –, nous nous faisions tous confiance – et même si, comme avec Max, ma confiance en lui avait un moment vacillé, elle était revenue. J’étais heureux d’avoir eu l’occasion de m’assurer que Dimitri en était conscient. J’espérais que, d’une certaine façon, Max en était maintenant conscient de la même manière.
    Mais enterrer Dimitri était impossible. Même si j’avais eu des outils, la terre gelée était dure comme du roc, et je n’aurais pas été en mesure de creuser profondément. Je ne pouvais faire mieux que recouvrir son corps de neige et fabriquer une croix à partir de deux morceaux de bois carbonisé de la maison. J’espérais que j’aurais l’occasion de revenir avant le printemps et de l’enterrer plus décemment.
    Je rentrai à Yourtsevo. Le vent, qui avait été contre moi lorsque j’étais venu du village, était parvenu à changer de direction, de sorte qu’il était toujours contre moi alors que j’y revenais. Les bourrasques enneigées me mordirent une fois encore le visage, mais le trajet du retour fut plus facile car je savais à quelle distance se trouvait ma destination.
    Une fois au village, je frappai à la porte de mes sauveurs. Le plus jeune des hommes répondit.
    — Vous l’avez trouvé ?
    — Non, répondis-je, optant pour la simplicité.
    — Je vous l’avais dit, déclara son père, arrivant derrière lui. Je suppose que vous souhaitez rester ici cette nuit aussi ?
    — Non, dis-je. Je pense être en mesure de revenir à Orcha aujourd’hui.
    — Ne vous perdez pas comme la nuit dernière.
    — J’essaierai d’éviter.
    — Mène-le à son cheval, dit l’homme à son fils.
    Ce dernier, accompagné par les deux énormes chiens semblables à des loups, marchant fidèlement à ses côtés, me conduisit à une écurie où je trouvai mon cheval nourri et reposé. Nous retournâmes vers la maison et le père me remit mes sacoches.
    — Merci pour votre aide, leur dis-je à tous les deux aussi chaleureusement que l’autorisait leur attitude bourrue.
    — Nous sommes chrétiens, dit le père, impliquant que c’était un devoir, non un plaisir.
    Je lui donnai un peu d’argent. Il le regarda avec mépris – je ne pus dire si c’était parce que la somme était trop faible ou parce que je l’avais simplement donné – et le glissa dans sa poche. Leur porte fut refermée avant même que je sois en selle.
    Le voyage de retour vers Orcha était assez facile à la lumière du jour. La neige avait déjà recouvert toute trace de mon passage la nuit précédente et, lorsque je tentai de voir où je m’étais écarté de la route, je n’y parvins pas. Le soleil commençait à se coucher lorsque j’entrai dans la ville. Je le contemplai dans le ciel à l’ouest, sachant que dans cette direction se trouvaient les derniers Français et avec eux, pour autant que je sache, Iouda, le seul Opritchnik survivant. Dans l’autre direction, suivant la même route, il y avait Moscou et, dans la ville, Domnikiia. Au nord, une autre route s’étirait jusqu’à Pétersbourg, jusqu’à mon épouse et mon fils. Je me rendis à la même auberge que deux nuits auparavant. Toute décision relative au jour – et aux jours – à venir pouvait attendre.
    Je mangeai, pris un bain et sombrai dans un sommeil paisible.

    Lorsque je m’éveillai, j’avais pris une décision. La décision difficile, celle dans laquelle résideraient l’introspection et l’angoisse, devait départager Moscou et Pétersbourg ; je choisis donc la troisième voie, pour me diriger vers l’ouest et rejoindre le corps de l’armée. C’était le principe selon lequel je savais que de nombreux autres soldats avaient pris la décision de s’engager : échapper à la complexité de leur vie en optant pour un monde où ils n’auraient qu’à essayer d’éviter de mourir. Il y avait peu de chances, pensais-je, pour que je réussisse à trouver Iouda (mais il y avait une chance pour que lui me trouve), mais, même ainsi, je pouvais apporter une bonne contribution à la déroute des Français au moyen des méthodes traditionnelles de la soldatesque avec lesquelles je ressentais de nouveau le besoin de me familiariser.
    Là encore,

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