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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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réponse.
    — Et tu n’es pas bon marché.
    — Cela non plus, même si je sais que cela doit mettre une certaine pression sur ta bourse de payer une courtisane. (Elle marqua une pause avant d’ajouter : ) Et une épouse.
    Elle dit ces mots avec un air d’envie boudeuse, que je ne pouvais voir que comme un simulacre. L’idée que Domnikiia soit, d’une certaine façon, jalouse de mon mariage, sentiment feint ou non, était flatteur pour moi, mais j’étais également irrité qu’elle tente de faire entrer la réalité dans notre confortable monde d’illusions.
    — Encore Max, je suppose, dis-je.
    Elle acquiesça, puis ajouta :
    — Tu ne portes pas d’alliance.
    — Pas une bonne idée pour un espion, répondis-je.
    L’esprit absent, je frottai la base de l’annulaire de ma main droite, où il aurait dû être. Mon alliance se trouvait, comme toujours, dans une petite boîte de nacre sur la coiffeuse de Marfa. Je ne la portais que lorsque j’étais à la maison, à Pétersbourg. Marfa disait qu’elle comprenait mes raisons.
    — Oh, je vois, dit Domnikiia. Comment s’appelle-t-elle ?
    — Qui ? demandai-je.
    — Ton épouse.
    — Max ne t’a donc pas dit cela ?
    — Il n’avait pas l’intention de m’en parler.
    — Elle s’appelle Marfa Mikhaïlovna. Et nous avons un fils, Dimitri Alekseevich.
    Je parus plus ennuyé que je ne l’aurais souhaité. Je voulais juste en finir le plus rapidement possible avec les détails, afin que je puisse au moins oublier que j’avais une femme et un enfant.
    — Encore un Dimitri, observa-t-elle.
    — Nous l’avons nommé d’après Dimitri Fétioukovitch.
    — Pourquoi ?
    — Parce qu’il m’a sauvé la vie.
    — Je vois, dit-elle, se pelotonnant contre moi. Je crois que j’aimerais rencontrer Dimitri.
    — Lequel ?
    Elle ne me donna aucune réponse mais me sourit simplement. Sans que je le veuille, les souvenirs de Max interrompirent mes pensées. Il devait avoir attendu seul, dans l’inconfort d’une hutte de bûcheron à Desna, pendant deux jours. Je me méprisai moi-même de tarder.
    — Je dois y aller, dis-je en commençant à me rhabiller. Je dois voir Max.
    — Je comprends, répondit-elle.
    Pour la première fois, cela ne me vint pas à l’esprit de la payer. Il ne lui vint pas davantage de me le demander.
    En sortant sur la place, je vis Vadim marcher vivement dans ma direction.
    — Mais qu’est-ce que tu fous là-dedans ? grogna-t-il avec une véritable colère. Tu es censé chercher Maxime Serguéïevitch.
    — J’étais justement à sa recherche.
    — Là-dedans ? C’est peut-être l’endroit où tu trouves tes divertissements, Alexeï, mais ce n’est pas le genre de lieu où je m’attendrais à trouver Max. Remarque, j’ai appris beaucoup de choses aujourd’hui auxquelles je ne me serais pas attendu de la part de Max. Alors, il était là ?
    — Non, mais j’ai découvert où il est, répondis-je, incapable de comprendre l’attitude inhabituellement belliqueuse de Vadim.
    — Bien, alors allons-y.
    — Pourquoi cette précipitation, tout à coup ?
    Vadim me regarda comme s’il croyait qu’il était sur le point de me briser le cœur. Son ton s’adoucit légèrement.
    — Parce que Maxime Serguéïevitch est – et, pour autant que je sache, a toujours été – un espion français.

Chapitre 7
    Je me souviens de ma première rencontre avec Maxime Serguéïevitch Loukine. C’était en 1805, peut-être deux mois avant Austerlitz. Nous étions assis au mess, en train de déjeuner, et j’entendis une voix jeune et confiante provenant de l’autre côté de la table. Je relevai les yeux et je vis Max, alors âgé de seulement dix-huit ans, en pleine conversation sérieuse avec Dimitri que je connaissais déjà très bien.
    — En Amérique, ils n’ont pas de roi, mais ils ont des esclaves, expliquait Max. En Angleterre, ils ont un roi, mais pas d’esclaves. En France, ils ont tué leur roi et créé un empereur juste pour éviter d’être des esclaves. En Russie, nous avons un empereur et nous avons des esclaves. (Il fit une pause pendant un moment.) Bien sûr, la plupart des Russes diraient que nous avons un empereur et que nous sommes des esclaves.
    — Les serfs eux-mêmes diraient cela, tu veux dire ? s’interposa Dimitri.
    — Exactement.
    Je fus immédiatement emballé par Max. Je n’avais aucune idée de l’argumentation qu’il suivait ou de la conclusion à laquelle il tentait de parvenir, mais la passion fraîche

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