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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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montagnes. Ils parvinrent par miracle et sans grand dommage à faire passer les femmes et les enfants sur des canoës en peau de bison. Mais alors qu’ils étaient accaparés par cette tâche, un groupe de Blancs arriva et vola quelques-unes des bêtes qui attendaient sur la berge. Enfin, au moment où les Indiens tentaient à la hâte de faire traverser le reste des troupeaux, de nombreuses bêtes furent emportées par le courant.
    Pleins d’amertume, les chefs exigèrent que Joseph arrête la marche de son peuple à Rocky Canyon et tienne un conseil. Toohoolhoolzote, White Bird et Ollokot poussèrent à la guerre. Joseph leur répondit qu’il valait « mieux vivre en paix que s’engager dans une guerre et périr ». Les autres le traitèrent de lâche, mais il ne céda pas.
    Alors qu’ils avaient établi leur campement dans le canyon, un groupe de guerriers s’éclipsa discrètement pendant la nuit. Lorsqu’ils revinrent, la tribu n’était plus en mesure d’affirmer qu’elle n’avait jamais tué un seul Blanc. Les guerriers en avaient éliminés onze, pour venger le vol de leur bétail et l’abandon forcé de leur vallée.
    Comme de nombreux chefs partisans de la paix avant lui, Joseph se retrouvait à présent pris entre les pressions exercées par les Blancs et la colère de son peuple désespéré. Il décida de rester avec son peuple. « J’aurais donné ma vie, dit-il, pour effacer le meurtre de ces Blancs par mes frères. C’est la faute de mes jeunes braves tout autant que celle des Blancs. (…) J’aurais emmené mon peuple jusqu’aux terres à bison [le Montana] sans combattre si cela avait été possible. (…) Nous sommes allés jusqu’à White Bird Creek, à vingt-cinq kilomètres, et y avons installé notre campement. Nous voulions rassembler nos troupeaux avant de partir mais les soldats nous ont attaqués et c’est ainsi qu’eut lieu la première bataille. »
    Le 17 juin, les Nez-Percés, qui se battaient pourtant contre des troupes deux fois plus nombreuses, attirèrent les soldats d’Howard dans un piège à White Bird Canyon, attaquèrent leur colonne par le flanc, tuèrent le tiers des hommes et mirent les autres en déroute. Dix jours plus tard, Chef-Soldat-Manchot revint avec d’importants renforts, mais les Nez-Percés s’étaient sauvés à travers les montagnes. Par une suite de manœuvres habiles, Joseph sema les soldats, battit un détachement envoyé en avant, puis alla rejoindre au bord de la Clearwater River Looking Glass, qui l’attendait avec des guerriers.
    Le chef nez-percé disposait maintenant de deux cent cinquante guerriers, qu’accompagnaient quatre cent cinquante non-combattants avec leurs affaires, et deux mille chevaux. Les Indiens s’étaient par ailleurs emparés à White Bird Canyon de plusieurs fusils et d’une bonne réserve de munitions.
    Après avoir quitté les berges de la Clearwater (où les ancêtres de la tribu avaient accueilli Lewis et Clark, hérauts de la civilisation blanche), Joseph convoqua un conseil des chefs. Ils savaient tous qu’ils ne pourraient jamais retourner dans la « vallée des rivières sinueuses » ou éviter les sanctions, même en allant vivre à Lapwai. Il ne leur restait qu’une seule solution – s’enfuir au Canada. Sitting Bull avait trouvé refuge dans le pays de la Grand-Mère, et les soldats américains n’osaient pas s’y aventurer pour le tuer. Si les Nez-Percés parvenaient à atteindre la piste de Lolo et à traverser la chaîne des Bitteroot Mountains, ils pourraient peut-être fuir jusqu’au Canada.
    Comme ils avaient l’habitude de traverser les Bitteroots pour aller chasser dans le Montana, les Nez-Percés distancèrent vite les troupes d’Howard, lourdement chargées. Le 25 juillet, alors que les Indiens s’engageaient dans un étroit canyon, leurs éclaireurs signalèrent la présence de soldats devant eux. Les Tuniques Bleues construisaient une barricade de rondins à un endroit où le col se resserrait.
    Agitant un drapeau blanc, Joseph, Looking Glass et White Bird s’approchèrent à cheval, mirent tranquillement pied à terre et serrèrent la main du commandant de la troupe, le capitaine Charles Rawn. Ils notèrent qu’il y avait là environ deux cents soldats.
    « Nous allons passer à côté de vous sans nous battre, si vous ne nous en empêchez pas, annonça Joseph au capitaine, mais nous passerons de toute manière. »
    Rawn répondit que les Indiens pourraient

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